Quels souvenirs gardez-vous des anciens derbys MCA-USMA auxquels vous avez participé ?
J'ai encore en tête ceux que j'ai vus depuis les tribunes et ceux que j'ai vécus sur le terrain, c'est inoubliable ! Mes débuts avec l'équipe première du Mouloudia ont coïncidé avec les matches palpitants contre l'USMA. Je garde surtout en mémoire les fois où les Usmistes nous donnaient perdants à cent pour cent et que nous avons finalement battus. Ces matches avaient leur charme particulier. Et puis c'est toujours glorifiant de battre le voisin, surtout pour ceux qui connaissent la rivalité sportive entre les deux clubs à Bab El-Oued.
À l'époque, on avait souvent droit à un match dans le match entre vous et Hadj Adlene...
Oui, c'est vrai, c’est parce qu’on est issus de Bab El-Oued tous les deux, je devais donc particulièrement le surveiller. Je m'en sortais souvent bien, je ne lui laissais pas d'espace pour bouger parce que c'était un avant-centre malin. En tant que défenseur central, je devais redoubler de vigilance pour le maîtriser ; j'avoue que j'usais même d'un peu d'agressivité pour y parvenir. Chacun se disait qu'il n'était pas question de se revoir, le lendemain dans le quartier, avec la tête du perdant. Mais tout restait dans un cadre sportif. Une fois le match terminé, on redevenait les meilleurs amis du monde.
Comment voyez-vous le match de mardi prochain ?
J'entends les gens autour de moi dire que cela survient au mauvais moment pour l'USMA, laquelle vient de se faire éliminer de la coupe d'Algérie par le Paradou. Les Mouloudéens pensent que cela les met en position avantageuse et qu'on va battre l'USMA mardi prochain. Je sais que le MCA a très envie de gagner ce derby et qu'ils objectivent de tout mettre en œuvre pour y arriver. Mais, moi, je dirai qu'il faudra faire attention car l'USMA dispose d'une bonne équipe et de bons joueurs dont il s'agira de se méfier. Ce n'est pas parce que l'USMA a perdu contre Paradou que ce sera du gâteau ce mardi. Ils ont de bonnes individualités et leur machine est toujours en marche. Il ne faut pas prendre en référence son match de coupe. Ce serait une erreur grave.
Vous parlez encore comme si vous alliez jouer le derby…
C'est parce que je suis un authentique Mouloudéen qui vit toujours passionnément cette rencontre spéciale. D'ailleurs, si je pouvais revenir sur le terrain comme on le fait en handball, après un changement ou une expulsion pour deux minutes, je n'hésiterais pas en enfiler le maillot (rire).
Plus sérieusement, le MCA a-t-il les moyens de battre l'USMA ?
Oui, pour peu que ses joueurs se montrent combattifs sur le terrain et jouent avec hargne. Il faut être convaincu qu'on peut toujours battre n'importe qui quand on est animé de la volonté de le faire. Le secret de la victoire dans un derby est de sortir ce qu'on a dans les tripes. Après, il y a des choses spéciales que je ne veux pas dévoiler pour ne pas rendre service à l'adversaire. Je ne peux pas tout étaler au risque de montrer à l'USMA comment nous battre. Ces choses, on les dit uniquement entre Mouloudéens. Je ne donne pas d'arme au rival pour nous abattre. Je vous l'ai dit, je suis un authentique Mouloudéen et quand ce derby approche, je me comporte comme si j'allais encore le jouer. On ne peut pas rester indifférent. Même si on n'est plus sur le terrain, on se sent concerné et on a envie de donner quelque chose pour contribuer à la victoire. Je suis loin de l'équipe mais j'espère que mon message parviendra aux joueurs à travers cette interview.
Que faites-vous depuis que vous avez raccroché ?
Je suis un employé de la Sonatrach, je n'ai pas quitté le foot puisque j'active encore au sein de la catégorie « Sport et travail ». Parallèlement, j'ai obtenu mon diplôme d'entraîneur de deuxième degré et je me prépare pour la licence CAF C. J'envisage de devenir entraîneur.
H. D.