Belkaroui raconte ses premiers pas au Portugal

Titulaire indiscutable au sein du club portugais du Nacional Madeira, Hichem Belkaraoui, a bien voulu nous accorder une interview hier dans laquelle il parle de son aventure européenne. Il nous explique aussi son choix malgré les mirobolantes offres de certains clubs du Golfe. Enfin, il évoque ses objectifs et parle du prochain stage de l’EN.

 «J’ai préféré les 10 000 € de Madeira aux 40 000 € d’Al-Shariqa»

«Je veux convaincre pour rester ici»

«C’est Charef qui m’a appris à jouer au football, je lui dois tout»

«Je suis triste pour l’ASMO»

 

Vous avez honoré votre quatrième titularisation ce dimanche (NDLR : entretien réalisé hier après-midi) face à l’équipe de Boavista, comment se passe votre adaptation dans le championnat portugais ?

Disons que ça va de mieux en mieux. Je ne vous cache pas que les premiers temps furent difficiles, car le football en Europe n’a rien à voir avec celui que j’ai connu en Afrique. En plus lors de ma première rencontre contre le Sporting Lisbonne, je ne vous cache pas que j’ai eu un peu de mal car je ne connaissais pas bien les joueurs et l’équipe, mais depuis tout se passe pour le mieux…

Qu’est-ce qui a été le plus dur ?

D’abord, il y a la langue que je découvre, le portugais, en l’occurrence, que je trouve difficile. Ensuite, il y a surtout le travail tactique sur lequel on se base beaucoup ici. Un aspect que je travaille beaucoup au quotidien à l’entraînement et que je dois impérativement améliorer. Mais en gros, je suis satisfait de ce que j’ai pu faire comme efforts et comme progrès en peu de temps, d’ailleurs même l’entraîneur est content de moi…

Ah bon, il vous l’a dit…

Oui, il m’a fait savoir que je progresse chaque jour à l’entraînement et que je devais continuer sur cette lancée. Il m’a aussi fait savoir qu’il appréciait mon jeu, notamment au niveau de la relance. Le message du coach passe bien car il parle français et il a aussi une bonne image des footballeurs algériens, du fait qu’il a entraîné Soudani et Halliche dont il dit beaucoup de bien.

Vous êtes passé par l’USMH, la formation de Charef vous a-t-elle servi ?

En toute sincérité, c’est Boualem Charef qui m’a appris à jouer au foot. Bien évidemment durant mon cursus de formation j’ai connu des coachs qui m’ont beaucoup appris et que je remercie d’ailleurs, mais c’est vraiment avec Charef que j’ai appris ce qui est le beau jeu. Vous connaissez le jeu d’El-Harrach, il est basé sur le jeu court, et c’est vraiment avec lui que j’ai perfectionné mon jeu derrière,  notamment au niveau de la relance. Donc, je lui dois vraiment beaucoup.

Lors de la 23e journée vous faisiez partie de l’équipe-type, quel a été votre sentiment ?

Très content bien évidemment, car les experts du football ici au Portugal ont jugé que j’avais été bon face à Vitoria Setubal et grâce à la bonne notation j’ai été élu meilleur axial lors de cette journée. Mais bon, il faut que je continue à bosser car je sais que je peux être encore meilleur à l’avenir. En tout cas je travaille d’arrache-pied chaque jour à l’entraînement pour justement progresser. 

Beaucoup ont critiqué votre choix, celui d’avoir opté pour Nacional Medeira avec un salaire mensuel de 6000 euros. Comment avez-vous réagi à tout ce qui a été dit en Algérie ?

J’avais résilié mon contrat avec le Club Africain et juste après j’ai reçu pas mal d’offres. C’est la première fois que je le dis, le club d’Echarika m’avait proposé un contrat de 3 ans avec une offre financière de près de 400 000 dollars par an. J’avais eu aussi une proposition d’un club turc et celle du Nacional Madeira dont le salaire mensuel est de 10 000 euros et non de 6 000. Je ne devrais pas vous le dire, mais je n’ai rien à cacher. Vous savez, si j’avais choisi de partir au Golfe, en Algérie on m’aurait tous critiqué en disant que j’ai opté pour l’argent. Mais moi j’ai privilégié l’aspect sportif en préférant jouer en Europe même si le contrat ‘n’est pas conséquent...

C’est un contrat de 4 mois, c’est bien cela, non ?

Oui, c’est ça. J’ai eu l’opportunité de tenter une expérience en Europe et je n’ai pas voulu la rater. Vous savez beaucoup de joueurs ont commencé avec un petit salaire et ce dernier a été revalorisé une fois que le joueur a fait ses preuves. Souvent cela se passe en peu de temps, quelques mois à peine. Mon objectif principal c’est de m’améliorer et surtout de rester en Europe car jouer au football ici vous propulse dans une autre dimension et cela à tous les niveaux.

Que voulez-vous dire exactement ?

Je suis là depuis seulement le mercato hivernal mais je sens déjà que je commence à murir. Quand vous jouez chaque week-end face à des joueurs qui ont fait le bonheur de grands clubs comme Chelsea ou l’Inter de Milan ou même le Real de Madrid, vous ne pouvez que mûrir. Nous avons gagné hier à l’extérieur face à Boavista et malgré la défaite de notre adversaire, tout le stade a applaudi. C’est vraiment un autre palier.

On comprend par-là que votre objectif est de rester en Europe…

J’ai déjà réussi à convaincre l’entraîneur pour une place de titulaire, maintenant je me dois d’être encore plus performant pour soit rester au Portugal et pourquoi pas signer un autre contrat à Madeira, ou dans un autre. L’essentiel, c’est de rester en Europe, je veux encore apprendre et m’améliorer.

Votre objectif avec Madeira cette saison c’est bien le maintien…

Oui, avec la victoire d’hier dimanche ramenée de l’extérieur face à Boavista on souffle un peu. Nous comptons à présent six points sur le premier relégable et nous avons la chance de jouer deux matchs de suite à domicile qu’on espère remporter bien sûr.

Gourcuff annoncera sa liste prochainement pour la double confrontation face à l’Ethiopie, vous y pensez…

Même si on est concentrés avec le club, l’équipe nationale reste toujours dans un coin de notre tête. Quand j’étais jeune, je rêvais de faire partie de cette équipe A. A présent, j’ai la chance d’y être et j’espère en faire partie le plus longtemps possible…

L’objectif en EN sera de gagner une place de titulaire, n’est-ce pas ?

Vous savez quand on est un compétiteur il est clair qu’on veut jouer, mais quand on défend les couleurs nationales l’intérêt de la nation prime, donc que ce soit moi qui joue ou quelqu’un d’autre, l’essentiel c’est que l’équipe gagne. Nous avons deux matchs difficiles face à l’Ethiopie qu’il faudra gagner pour assurer notre qualification pour la coupe d’Afrique des nations. Ensuite attendre tranquillement le tirage au sort de la Coupe du monde au mois de juin prochain et entamer une nouvelle aventure.

On a évoqué l’USMH tout à l’heure, est-ce que vous continuez à suivre l’actualité de ce club ?

Je suis tout ce qui concerne le championnat, je peux même vous donner tous les résultats de la dernière journée. Maintenant en ce qui concerne El-Harrach, je pense que la crise qu’il traverse est due aux différents changements au niveau de la direction. Mais bon les joueurs et l’entraîneur ont l’habitude de gérer ce genre de problème et je pense que l’USMH s’en sortira.

Vous avez aussi dû suivre le derby oranais…

Oui, bien sûr, même si j’avoue que ça m’a fait de la peine de voir l’ASMO perdre cette rencontre et surtout de la voir être reléguée en deuxième division…

Mais le championnat n’est pas encore fini…

Personnellement, je pense qu’à 95% l’ASMO est en L2. Ça me fait mal de voir un club formateur et qui renferme de bons éléments évoluer dans un palier inférieur, mais il faudra faire avec.

Dernière question, vous disiez que le portugais est difficile, prenez-vous des cours…

Pas encore, mais j’y songe sérieusement. D’ailleurs, la direction du club vient de me le proposer.

Asma H. A.

 

  

 

 

 

 

 

 

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