EN: Benzia : «Mon cœur a parlé, tout simplement»

Yassine Benzia s’est longuement exprimé sur son choix pour l’équipe nationale ainsi que sur son passé d’attaquant à l’Olympique Lyonnais.

Il revient sur son choix de sélection

PAR MEHDI KABI

Il y a de cela une vingtaine de jours, l’équipe nationale accueillit un nouvel attaquant en la personne d’Yassine Benzia. Ce dernier, après avoir évolué pour l’équipe de France espoirs, a finalement opté pour l’Algérie sans avoir longuement hésité. L’attaquant de Lille pense qu’il n’a pas le niveau des Bleus. « Je suis conscient qu’aujourd’hui je suis très loin du niveau des attaquants de l’équipe de France, j’aurais pu patienter jusqu’à mes vingt-cinq ou vingt-huit ans, faire comme plein de joueurs qui attendent leur chance pour évoluer en équipe de France, mais ça ne m’intéressait pas», a déclaré Benzia pour le journal français  L’Equipe. Cependant, il continua sur son choix pour l’équipe nationale : «Mon cœur a parlé, tout simplement, même s’il n’y avait pas de choix à faire, en fait. » Il faut dire qu’Yassine Benzia a vite fait son choix et que jouer pour l’Algérie était déjà dans ses plans depuis le début. L’attaquant savait très bien ce qu’il faisait et avait déjà tout programmé dans sa tête. En tout cas, l’attaquant de Lille sera pour la première fois avec les Verts lors du prochain regroupement prévu avant le voyage pour l’Ethiopie.

«Je manquais de maturité quand je jouais pour Lyon»

Arrivé de Quevilly alors qu’il n’avait pas encore fait ses seize ans, Yassine Benzia avait confirmé tous les espoirs que l’on avait mis sur lui. Ce dernier avait été l’auteur de 36 buts en seulement 22 matches avec les moins de 17 ans et avait réussi à briller lors de la Coupe du monde de la catégorie. Il a ensuite fait ses grands débuts en Ligue 1 française à seulement dix-sept ans, cependant ce ne fut pas long, puisqu’il n’aura pas réussi à s’imposer. Benzia n’avait  été titularisé que 10 fois en trois saisons. Son passage à Lyon aura été difficile et l’attaquant international algérien n’aura pas réussi grand-chose. Il faut dire que la concurrence y était féroce aussi. «Il m’a manqué un peu de maturité, un peu de facteur chance aussi. A chaque fois qu’elle s’est présentée, il y a eu quelque chose qui n’aillait pas», a expliqué Benzia et qui n’a ensuite pas manqué d’éloges en vers son ex-patron. «Du début à la fin Jean-Michel Aulas a été d’un grand soutien. Mais j’avais la sensation que d’autres personnes au club me cherchaient toujours la petite bête.»

«A Lille, le vestiaire est plus ouvert»

Le transfert d’Yassine Benzia à Lille aura sûrement été la meilleure chose que le joueur ait faite afin de relancer sa carrière. L’attaquant algérien a réussi de très belles prestations avec le LOSC, où il gagne plus de temps de jeu et où il a été remarqué par plusieurs autres clubs. Il explique d’ailleurs les raisons de sa réussite. «Ici, le vestiaire est plus ouvert, je dirais qu’à Lyon il y a plus d’égo, il faut faire plus attention à ce qu’on dit. Ici, Rio Mavuba, qui a trente-deux ans, plus de 400 matches de L1, vient toujours à l’entraînement avec le sourire, déconne avec un jeune de vingt ans… A Lyon, on ne vit pas ça. Les anciens sont un peu dans leur coin. Le fait que je sois arrivé de l’extérieur à seize ans et vite monté avec les pros a suscité énormément de jalousies.» En tout cas, Benzia aurait pu faire mieux que ses 16 titularisations et ses 5 buts cette saison s’il n’avait pas été blessé. «Ma blessure à l’adducteur, en début de saison, m’a freiné, mais suis dans les clous.»

«J’ai confiance en moi»

L’image d’Yassine Benzia en France est de quelqu’un qui refuse la critique et qui est facilement inflammable. Il a déclaré : «J’ai confiance en moi. Après, je sais me remettre en question. Mais ils (les dirigeants lyonnais) ne me voyaient pas comme quelqu’un d’intelligent, ils m’ont vite collé une étiquette. Même lors de changement de coach, celui qui arrivait m’avait déjà mis cette étiquette.» Il a ensuite conclu sur son ex entraîneur à Lyon et sur une situation délicate qu’il lui est arrivé : «Je revenais de blessure, le docteur m’avait donné le feu vert pour revenir sur le terrain et le coach m’a dit de ne pas m’entraîner et je n’ai pas compris. On est revenus voir le docteur, il m’avait dit oui a moi et non au coach, il y a eu une incompréhension, du coup le coach (Rémi Garde) m’avait renvoyé.»

M. K.

Frédéric Antonetti : «Il peut occuper les 4 postes de l’attaque»

Pour l’entraîneur de Lille, ce qui est dit sur le comportement difficile d’Yassine Benzia est totalement faux. Frédéric Antonetti n’a aucun mal avec son poulain, il a d’ailleurs expliqué : «Il a plus joué ici qu’en trois saisons à Lyon. Il doit trouver encore son meilleur poste. Il peut évoluer en pointe, en soutien derrière l’attaquant, à droite ou à gauche. Il faut qu’il mûrisse et comprenne les tenants et les aboutissants de chaque poste. Mais je n’ai aucun souci de mentalité avec lui. Il est très agréable à entraîner.» Le coach de Lille a ensuite expliqué dans une autre déclaration: «Benzia peut occuper les quatre postes de l’attaque. C’est à nous, lui et moi, de trouver là où il se sent le mieux.»

Pierre Mankowski : «Il a beaucoup de points communs avec Benzema»

Pierre Mankowski, connaît bien Yassine Benzia. Le sélectionneur de l’équipe de France espoir a beaucoup travaillé avec l’attaquant algérien de Lille à son époque où il évoluait sous ses ordres. Mankowski trouve que le jeu de Benzia et de Benzema se ressemble beaucoup : «Dans le jeu, Yassine avait beaucoup de points communs avec Karim. Dans le caractère un peu individualiste, aussi, même si depuis Karim a corrigé ça très fort.» Il faut rappeler que le sélectionneur de l’équipe de France espois a travaillé avec les deux attaquants. «Ce qui lui manquait, la continuité. Il est très doué, est capable de tout faire, mais maintenant il faut qu’il soit titulaire un bon moment, qu’il répète les efforts. Il y a toute une période où il n’a joué que sur son talent, à un moment ce n’était plus suffisant», a conclu Mankowski sur Benzia.

M. K.

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