Après un parcours prometteur, le CRB est rentré dans les rangs, quel est votre sentiment ?
Je suis triste comme tous les amoureux du Chabab. Il y avait quelque chose à jouer cette saison. Le CRB dispose d’un très bon groupe, le président a mis tous les moyens à sa disposition. Malheureusement, il n’y a rien au bout. Le club court toujours après une consécration qui le fuit depuis un temps. Je crois que le CRB, comme beaucoup d’autres clubs algériens, nourrit le complexe de l’entraîneur étranger. Quand un technicien étranger débarque chez nous, on lui donne tous les moyens et on se montre patient avec lui, même s’il frise la catastrophe.
Vous faites allusion à Alain Michel ?
Je ne cherche nullement à décrédibiliser Alain Michel, que j’estime beaucoup. Je parle simplement d’un complexe que nourrissent les responsables de nos clubs. Je ne comprends pas pourquoi on se montre si patients avec les entraîneurs étrangers et qu’on dégaine aussi rapidement quand on a affaire à un coach local. Le CRB n’a pas gagné depuis 7 matches et tout le monde se montre patient, cela me fait de la peine. Je crois qu’Alain Michel, lui-même, n’a plus envie de continuer au CRB. Je peux vous faire une confidence à ce propos.
Laquelle ?
Après la défaite contre l’USM Alger, des proches du club, influents, m’ont suggéré de prendre l’équipe dans la perspective où Alain Michel s’en irait. J’ai dit non.
Pourquoi ?
Je refuse de faire une nouvelle fois le pompier de service, je ne veux plus subir le manque de reconnaissance après coup. Je ne serai plus jamais l’entraîneur pompier du Chabab ! J’aimerais bien qu’un jour on me témoigne le même respect qu’on voue à l’entraîneur étranger et qu’on se montre aussi patient avec moi. En retour, je peux vous assurer, en toute modestie, que la réussite sera au bout.
C’est-à-dire ?
Qu’on me confie une fois l’équipe en début de saison, qu’on me laisse faire mon recrutement et ma préparation, qu’on me permette de choisir mon staff technique, bref qu’on me donne carte blanche, à ce moment-là je promets que quelque chose viendra couronner mon travail. Un titre sera au bout, j’en lance le défi !
Enregistré ! Au fait, vous avez quitté le NRB Réghaïa…
Oui, cela fait une quinzaine de jours. Je m’en excuse auprès de toute la population de cette localité et de ceux qui aident le club. Je suis chagriné pour les joueurs car je voulais poursuivre ma mission jusqu’à l’accession et, pourquoi, pas, préparer la saison prochaine. Je suis peiné aussi pour les gens qui ont travaillé avec moi, mais pas tous.
Pourquoi êtes-vous parti alors que l’équipe était première ?
On m’a promis de me régulariser financièrement, en compagnie des joueurs. J’ai attendu 3 semaines, en vain. J’estime que chaque travail mérite salaire, on n’a pas tenu la promesse, j’ai décidé de m’en aller. C’est dommage parce que si j’avais continué mon travail, j’aurais certainement réussi la cinquième accession dans ma carrière de technicien.
H. D.