EN: Gourcuff : « Le terrain nous a handicapés, mais on n’est pas exempts de tout reproche »

C’est un sélectionneur national plutôt frustré du résultat final de la partie, qui s’est présenté devant les journalistes à Addis-Abeba suite au nul réalisé contre une équipe éthiopienne complètement métamorphosée.

 

Gourcuff donnera d’emblée son avis sur la rencontre, histoire de crier haut et fort son désarroi, pour lui les Ethiopiens doivent remercier la pelouse de leur stade qui a gâché le match : «Déjà, ce n’est pas un match de foot, ça on le savait, ce n’est pas normal qu’on puisse jouer des matches internationaux sur une telle pelouse, après, il faut s’adapter, ce qu’on n’a pas su faire, c’était difficile de développer notre football, on le savait très bien, on a été bousculés par cette équipe éthiopienne, qui dans ce contexte-là, où la maîtrise du ballon est toujours incertaine, ils ont su peser, quant a nous, on a eu le mérite de s’accrocher, de revenir au score, même si 3 buts encaissés, on n’est pas exempts de reproches, même si là c’était une affaire de concentration plus que de terrain, c’est un point qui compte c’est la seule chose qu’on peut retenir.»

«L’Ethiopie n’enchaînait pas 3 passes, ils peuvent remercier le terrain, ce n’est plus du football »

L’EN est revenue 3 fois dans le match, elle s’en sort à bon compte, Gourcuff en parle : «Oui, mais à 2-2 on a eu l’occasion de Yassine Brahimi ça peut faire 3-2, je pense aussi il y a un penalty sur Mahrez, en 2e mi-temps on a eu quand même quelques occasions, et d’une façon générale c’est un match où on a souffert, on voit bien que dans un match à 3 jours d’intervalle dans un match comme ça, ce n’est plus du tout du football, il n’y a pas 3 passes, ça donne un autre football.» Et de continuer en réponse à un Ethiopien qui a insisté auprès du Français : «Vous avez vu 3 passes aujourd’hui de votre équipe ? Moi j’ai vu 6 buts, c’est tout.»

«La fébrilité défensive, c’est aussi le terrain »

Tout le monde a vu que la défense était dans un jour sans, ni l’axe ni le soutien au milieu n’étaient dans leur jour, Gourcuff, qui a reconnu que ses joueurs n’étaient pas exempts de tout reproche pense aussi que le terrain y était pour quelque chose : «Parce que chaque ballon s’en va, on ne peut pas maîtriser un ballon, tous les ballons s’en vont, tous les ballons qui sont dans les 20 mètres, sont des situations dangereuses, après il y a des cafouillages, beaucoup de situations qui n’étaient pas nettes.»

«Je croyais que Mesloub pouvait être dans le pressing… »

Le rendement de Mesloub n’était pas au top, d’ailleurs il a été vite remplacé, il ne s’attendait peut-être pas à jouer, Gourcuff défend le joueur et donc son choix : «Tous les bons joueurs de ballons, les techniciens, ce soir, ont eu des difficultés, Yassine Brahimi, Ryad Mahrez, Walid Mesloub dans ce contexte-là, je pensais qu’avec son volume physique et son activité, qu’il pouvait être bon dans le pressing, mais c’est vrai que dans le contexte, dans la tenue du ballon, il était lui aussi perturbé sur ce terrain-là, on s’y attendait, on ne pouvait pas mettre que des joueurs physiques sur ce terrain-là.»

« Le Lesotho a gagné, le nul nous satisfait »

Le coach breton des Verts enchaîne, et tente de positiver, pour lui l’espoir est toujours là, et il est encore plus grand grâce à la victoire du Lesotho sur les Seychelles : «Ce nul est bon pour nous, étant donné que le Lesotho a gagné, on a beaucoup de chances pour se qualifier au prochain match »

«Mon avenir ? Demain sera un autre jour»

La question de l’avenir du coach, il fallait s’y attendre, et Gourcuff avait visiblement bien préparé la réponse, sans donner le moindre indice : «Demain sera un autre jour, ce qui fallait faire c’est de ne pas perdre, on est contents d’être revenus, on va prendre l’avion, pour retourner à Alger, et puis bon retour à vous aussi, merci.»

« Voilà pourquoi j’ai remplacé Mesloub par Boudebouz »

Gourcuff a surpris plus d’un en laissant Taïder seul à ratisser des ballons, en faisant sortir Mesloub, l’entrée de Boudebouz qui est un joueur offensif a étonné plus d’un, le coach explique : «On était menés au score, il fallait revenir, mais c’est pareil, Ryad Boudebouz n’est pas dans une configuration assez intéressante pour lui (NDLR : le terrain) compte tenu de ses qualités, on a des joueurs qui sont de bons techniciens, ils sont à l’aise quand ils produisent un jeu fait de passes, on l’a vu vendredi, aujourd’hui ce n’était pas le cas, c’est vrai qu’il faut s’adapter, mais on l’a dit et répété, ce n’est pas toujours possible.»

«Taïder  a été précieux dans la recup’ »

L’apport défensif était absent, Gourcuff continue à expliquer ce qui n’a pas marché au milieu et reconnaît quelque part que Taïder était esseulé : «Oui, il était seul,  parce que dans un match qui se débridait, comme ça, l’équipe se coupe en deux et on a les espaces qui se créent d’une manière naturelle, ce qu’on a pu faire l’autre jour à Blida, dans notre jeu de passes, on a su garder un groupe compacte, là c’est un jeu qui est débridé, c’est difficile de le faire de la même manière, mais Saphir a été précieux dans son rôle à la récupération.»

«Satisfait de ce stage »

Un nouveau stage qui vient d’être clos, le bilan est de 4 points, le coach est-il satisfait ? «Oui, on a eu un match qui était probant vendredi, on fait un nul ici, on espérait gagner, mais je dois dire que c’est une config’ qui nous a beaucoup gênés… Bon je sais que c’est ça les conditions en Afrique, mais pour moi ce n’était pas un match de foot.»

«Je préfère le synthétique à ce terrain, la FIFA doit intervenir»

Gourcuff n’y va pas avec le dos de la cuillère pour fustiger la FIFA, pour lui cette dernière doit absolument fermer ces stades avec une telle pelouse, il revient sur son séjour éthiopien : «Le peuple éthiopien est très, très gentil, il n’y a aucune problème, mais l’Ethiopie doit avoir un nouveau stade, on ne peut pas jouer un bon match sur ce terrain, je pense que la FIFA doit interdire ces stades à cause de ces terrains, ce n’est pas possible de jouer un match international sur de telles pelouses, s’il le faut, mettre une pelouse synthétique que de faire jouer un match comme ça.»

« J’adore Bekele, je le suis depuis quelque temps »

Le coach national avoue qu’il est tombé sous le charme de l’attaquant de l’Ethiopie Shimeles Bekele qui joue à Petrojet en Egypte, il s’est exprimé à son sujet après le match suite à une question d’un journaliste éthiopien : « Bekele, pour moi c’est un très bon joueur, je le suis depuis déjà quelque temps, c’est un très bon joueur.» Et d’ajouter sur Getaneh Kebede qui a fait très mal à l’EN : «C’est un bon joueur il nous a mis en difficultés, mais pour moi Bekele est l’homme fort de la sélection éthiopienne», conclut-il.

S. M. A.

 

 «Il y a le Barça, il y a le Bayern puis il y a nous, mais pas en Afrique »

 «La CAN dans de tels terrains, pas évident de la gagner »

 A la fin du point de presse du sélectionneur national, nous avons jugé utile de suivre l’équipe à l’hôtel pour d’abord tenter de prendre les déclarations des buteurs, entre autres Slimani, Mandi et Ghoulam, mais aussi pour poser d’autres question à Gourcuff. Sur place, nous avons trouvé un journaliste éthiopien et un autre français. Le coach national a accepté de nous accorder quelques minutes de son temps avant le départ à l’aéroport, des minutes où il a fait deux révélations surprenantes.

 

Allez-vous être les favoris à la CAN au Gabon ? Voilà la question qu’on ne pouvait poser à Gourcuff du moins pas dans les conditions actuelles, elle est venue droit d’un confrère éthiopien qui a mis le coach dans la gêne, la réponse pouvait être révélatrice, Gourcuff a d’ailleurs beaucoup réfléchi avant de dire ça : «En Afrique, c’est différent, tout n’est pas comme ailleurs, aujourd’hui mon équipe arrive à faire plus de 750 passes, connaissez-vous une autre équipe capable de le faire ? Le Barça ? Le Bayern, pas beaucoup n’est-ce pas ? il n’y en a pas beaucoup, mais en Afrique on ne peut pas le faire, on a besoin de bons terrains pour jouer et développer ce jeu, en Guinée équatoriale on a rencontré le même problème qu’aujourd’hui, c’est difficile de gagner une CAN dans ces conditions.» Le coach a comparé son équipe à deux ogres d’Europe, d’accord, mais en même temps, il laisse entendre qu’en Afrique il est difficile de s’imposer, de gagner une CAN, alors que l’Algérie n’a pas encore assuré sa qualif’, le coach laisse déjà entendre que le rêve de soulever le trophée qui nous fuit depuis 1990 est encore loin, ça risque de déplaire à certains…

S. M. A. 

Une question d’un Français irrite Gourcuff

Interrogé par un confrère français, en lui rappelant que le terrain était tout aussi gênant pour l’EN que pour les Ethiopiens, Gourcuff s’est emporté, il répond du tac au tac : «Si vous allez jouer au pôle nord, sur la glace, oui, vous jouez à 11 contre 11, mais ce n’est pas le même sport, tout simplement, vous pouvez comprendre ça ? Sinon tans pis pour vous», lui a-t-il répondu avec une certaine nervosité.

 

 

 

 

 

 

 

 

Classement