Ils ont RDV dimanche à Alger
Logiquement, quand un entraîneur décide de rompre unilatéralement son contrat, il doit payer, sinon négocier à l’amiable son départ, puisque c’est lui qui a provoqué le divorce. Christian Gourcuff, tout comme Mohamed Raouraoua, savent très bien cela, raison pour laquelle le Breton a déclaré ne pas vouloir entrer en conflit avec la FAF et favoriser le dialogue et une séparation à l’amiable. Le technicien français est clairement en mauvaise posture. A la merci de la FAF, il devra faire en sorte de perde le moins possible et ça se jouera dimanche prochain ou une entrevue capitale est prévue entre les deux hommes.
Au mieux, il devrait faire l’impasse sur les salaires d’avril, mai et juin
Gourcuff s’est engagé avec la FAF jusqu’au Mondial 2018. Mohamed Raouraoua, lorsqu’il l’a choisi, lui a fixé comme principal objectif la qualification pour les CAN-2015 et 2017, mais surtout le Mondial 2018. Le Français lâche l’EN à mi-chemin, sans réaliser le plus grand des objectifs, la Russie. La FAF pourrait, et elle est dans son droit, lui reprocher cela et l’accuser de leur avoir fait perdre deux précieuses années, durant lesquelles un autre coach pourrait bâtir le socle d’une équipe solide capable d’aller au pays de Poutine et y créer la surprise. Le changement en ce moment n’est donc pas dans l’intérêt de la sélection, qui risque encore une fois de perdre en stabilité et en continuité. Et puis, qui sait ce que fera le successeur de Gourcuff ? Qui peut deviner ce qu’il va faire ? Peut-être qu’il décidera, comme Vahid l’a fait il y a quelques saisons, de tout remettre en cause et de recommencer à zéro ! Ces arguments joueront lors des négociations de dimanche prochain en défaveur de Gourcuff, chose pour laquelle on pourra dire sans risque de nous tromper qu’il va au moins accepter de ne rien toucher durant les mois qui lui restent à la tête des Verts, c'est-à-dire : avril, mai et juin, soit à peu près 180 000€.
Raouraoua ne le suppliera pas de rester mais…
Par ailleurs, on est certains que Mohamed Raouraoua ne le retiendra pas, comme le craint Gourcuff. Il est même pressé de s’en débarrasser. Déçu de la tournure qu’ont pris les événements et la vulnérabilité dont a fait preuve le successeur de Vahid face à la pression des médias, du public et aussi de sa nouvelle compagne, il a perdu toute confiance en lui et en sa capacité à faire face aux prochaines difficultés qui vont se mettre en travers de lui. Néanmoins, cela ne l’empêchera pas de négocier serré et d’essayer de rentabiliser au maximum cette séparation programmée depuis octobre dernier. Il est possible que Raouraoua accepte de le lâcher sans faire appel à la justice contre les salaires d’avril, mai et juin, si Gourcuff le propose bien sûr, comme il peut exiger des indemnités encore plus importantes, vu que c’est lui qui tient de bout de la corde. La seule chose qui pourrait mettre le président de la FAF dans l’embarras serait une résistance de la part du Breton et une menace sérieuse de sa part de ne pas déposer sa démission et de rester à son poste indéfiniment, contre son gré avec tout ce que cela pourrait engendrer comme conséquences. Mais on n’en est pas encore là. Le Français vient en paix, si vraiment ses intentions sont bonnes, il n’y aura aucune difficulté à ce que les deux hommes trouvent un terrain d’entente en 5 minutes, ce qui nous permettra à tous de passer enfin à autre chose.
A. B.