Quel regard portez-vous sur le football national ?
Il y a eu quand même une évolution, notamment dans l’aspect pécuniaire, que ce soit dans le milieu footballistique ou autour de lui, cela n’existait pas auparavant. C’est une bonne chose, je trouve.
Quelles différences notez-vous entre le football de votre génération et celui d’aujourd’hui ?
C’est essentiellement l’aspect financier qui est différent. Il y a aussi quelques lois qui ont changé ; je me rappelle qu’à mon époque, il y avait des joueurs au-dessus de tout, mais qui n’avaient eu la possibilité d’exercer leur métier à l’étranger qu’à partir de l’âge de 28 ans. Nos joueurs locaux en ont pâti malheureusement.
Les spécialistes disent que votre génération était plus talentueuse, est-ce votre avis aussi ?
Libre à chacun d’avoir son opinion. Je me rappelle que de mon temps, déjà, on faisait la comparaison entre les joueurs de ma génération et nos aînés de la glorieuse équipe du FLN. On nous portait un peu aux nues parce qu’on avait un petit peu oublié nos aînés. C’est le cas aujourd’hui encore, on parle des joueurs de maintenant et on occulte un tantinet ceux de mon époque. C’est comme ça, les gens ont tendance à avoir la mémoire courte et on ne retient que les joueurs du moment.
Et, finalement, quel est votre avis sur le sujet ?
Moi, je n’ai pas la mémoire oublieuse, je reconnais les mérites de mes aînés de l’équipe du FLN, ils avaient largement fait leurs preuves en France. En vérité, chacun a son mérite, ceux d’aujourd’hui ont aussi de grosses qualités, ils vont grandir encore et j’espère que rien n’empêchera leur marche en avant.
Y en a-t-il un ou deux des Verts actuels qui vous impressionnent plus que d’autres ?
J’ai eu l’occasion, de mon temps, de vérifier qu’il y avait des joueurs autour de moi avec un talent exceptionnel, des génies, à l’image de Madjer ou Salah Assad qui, pour moi, n’a toujours pas eu son égal en France, il n’y a pas deux comme lui à ce jour. Ou encore Belloumi et pas mal d’autres que j’oublie. Aujourd’hui, on a des garçons avec d’autres qualités, comme Brahimi, et qui se complètent.
Assad semble être votre référence, est-ce que Riyad Mahrez s’en approche un peu ?
Mahrez est venu comme ça, d’un coup, puisque Leicester est devenu champion. Cela n’aurait peut-être pas été évident sans cela. Moi, je préfère voir les choses sur le long terme. Et puis, il faut dire aussi que Salah Assad n’a pas eu la chance de jouer en Europe au même âge que Mahrez.
Un mot pour finir ?
J’espère que ceux qui ont les rênes de notre football auront une petite pensée pour ceux qui se sont blessés pour l’équipe nationale. On devrait songer à les inviter, par exemple. Je ne parle pas de moi, si je dis ça c’est pour les autres. Parce que moi, si l’on m’invite, je refuserai tout simplement.
H. D.