Certains sont en fin de contrat, d’autres devront quitter leur club
Les éléments ayant brillé lors de l’exercice en cours sont tout logiquement les plus convoités localement, à l’exemple de Hamzaoui, Sayoud, Gasmi et autre Aït Ouamar, d’autant plus que la piste étrangère a été officiellement bannie par les instances footballistiques du pays. Reste également l’option des binationaux dont une bonne partie ont réussi à faire leur nid dans le championnat algérien, à l’image de Seddiki, Mokdad, Zeghdane, Karaoui, Choubani, Lemmouchia et bien d’autres qui font et/ou ont fait les beaux jours des clubs algériens. Cette option est d’ailleurs de plus en plus prônée, mais une nouvelle tendance pourrait bien faire son apparition cet été, à savoir le recrutement d’anciens internationaux qui ont un certain nom à défendre, mais dont la carrière à l’étranger tend vers l’échec. Des éléments comme Belkalem, Kadir, Bougherra et autre Mbolhi pourraient faire le bonheur de nombreux clubs algériens. Vivant des moments difficiles dans leurs clubs respectifs, le championnat local pourrait constituer une bonne rampe de lancement pour eux, mais aussi une bonne alternative pour nos clubs qui disputeront les compétitions africaines la saison prochaine.
Meghni l’a fait, pourquoi pas d’autres
Passé par Bologne, Sochaux et la Lazio de Rome, Mourad Meghni faisait partie des plus grands espoirs du football algérien. Joueur au talent fou, il a vu sa carrière brisée par les blessures qui n’ont pas épargné l’artiste. Ayant quasiment mis un terme à sa carrière alors qu’il n’avait que 30 ans, il a refait surface cette saison en optant à la surprise générale pour le CS Constantine. La saison de Meghni n’a certes pas été exceptionnelle, mais il a tout de même réussi une assez belle fin de saison, où il a pu enchaîner quelques matchs et régaler les supporters du CSC et ceux de leurs adversaires par quelques gestes techniques exceptionnels. Star incontestable et incontestée de l’épopée d’Oum Dormane en 2009, Meghni a bien fait le pas en optant pour le championnat local, lui qui a suivi dans sa démarche son ex-capitaine en équipe nationale, à savoir Yazid Mansouri, qui avait joué pour le CSC, avant de raccrocher les crampons. C’est dire qu’opter pour un club algérien n’est pas une finalité pour ceux qui sont aujourd’hui dans le creux de la vague ailleurs, ça serait plutôt se relancer dans un environnement où ils seront plus adulés et plus considérés.
Belkalem n’a pas d’autres alternatives
S’il y a bien un joueur algérien qui n’a pas réussi dans sa quête d’embrasser une carrière professionnelle en Europe, c’est bien le très talentueux défenseur Essaïd Belkalem, lequel avait pourtant quitté le championnat algérien en étant titulaire indiscutable au sein de la sélection nationale, mais qui a eu bien du mal à s’imposer en Europe. Après une saison bien difficile à Watford, où il n’a signé que 12 apparitions toutes compétitions confondues, le natif de Mekla atterrit la saison d’après à Trabzonspor, club avec lequel il signe une saison plutôt correcte. Cela n’a pas suffi au joueur pour être maintenue dans l’effectif de l’équipe turque, puisqu’il revient aussi vite à son club de Watford, au sein duquel il n’a pas signé la moindre apparition avec l’équipe fanion cette saison. Une situation qui va sans aucun doute pousser le Kabyle à changer d’air. Trouver un club en Europe à la hauteur de ses prétentions serait bien difficile, la seule solution qui s’offre aujourd’hui à Belkalem est de retrouver le championnat local afin de relancer sa carrière. A 27ans, il a encore de la marge pour retrouver un jour l’Europe.
La JSK l’accueillera à bras ouverts
Aujourd’hui, on n’en sait pas plus sur les intentions d’Essaïd Belkalem et ce que lui réservera le destin, mais tout porte à croire qu’il retrouvera le championnat algérien dès la saison prochaine, dans le but de relancer une carrière qui est au point mort. Et qui mieux que la JS Kabylie pour accueillir son enfant, encore mieux si les Kabyles arrivent à composter leur billet pour la Champions League africaine. Ça serait une très bonne occasion pour l’ex-international algérien de relancer parfaitement sa carrière. Retrouver la JSK et la compétition africaine, ça serait une issue bien heureuse pour Belkalem. A lui de faire le premier pas, Hannachi n’hésitera certainement pas à faire le second.
Kadir, ses jours sont comptés au Betis
Ayant fait les beaux jours du club de Valenciennes entre 2009 et 2013, Foued Kadir est bien loin de la forme éblouissante qu’il affichait avec le club valenciennois, mais également lorsqu’il évoluait à Rennes en 2014, sortant d’un prêt plus que concluant en provenance de l’Olympique de Marseille. Arrivé en Espagne, au Betis, Kadir a contribué à l’accession du club andalou en Liga, sans avoir eu à réaliser une saison pleine. Sa seconde saison est plutôt un fiasco, il n’a disputé que dix rencontres sur les 38 possibles. Un échec pour le joueur qui voulait bien relancer sa carrière en Espagne, après un passage raté à Marseille. Cette saison risque d’être la dernière pour l’ex-joueur de l’OM en Espagne. Vu sa saison ratée, on ne devrait pas se bousculer au portillon pour s’arracher les services de l’ex-n°7 des Verts. Le joueur pourrait être une très bonne recrue pour les clubs algériens. Reste seulement à savoir s’il saura s’adapter à l’environnement local, dans un championnat où les qualités ne suffisent pas pour s’illustrer.
Le rêve Glasgow pour Bougherra, mais…
A 34 ans, Madjid Bougherra n’est plus aussi jeune et fougueux qu’il l’a toujours été partout où il est passé. Le rugueux défenseur des Verts a laissé derrière lui une carrière bien riche, avec deux participations au Mondial, sans oublier le riche palmarès qu’il a pu récolter lors de son passage en Ecosse. Un passage qui a tellement marqué le joueur, qu’il aimerait bien revenir aux Glasgow Rangers, après l’accession du club en Premier League écossaise. Un retour pas si évident que ça, puisque cela ne semble pas faire l’unanimité au niveau des fan-clubs du mythique club écossais. Ayant l’intention de quitter le championnat émiratis dès cet été, Bougherra pourrait trouver son compte en Algérie, là où il est adulé par tous les supporters. L’apport d’un Bougherra à un club comme l’USMA ou bien le MCA, voire la JSK, devrait donner à réfléchir aux dirigeants de ces équipes, mais aussi au joueur qui pourrait boucler sa carrière par un titre local, et une participation à une compétition africaine, dans un environnement qu’il a bien appris à connaître au fil de sa carrière.
Halliche peut bien aider les Africains
Lui, c’est bien le taulier de service. Rafik Halliche est passé par toutes les étapes durant sa carrière. D’une participation en Europa League avec le National Madeira, à l’équipe réserve de Fulham, alors qu’il avait des ambitions plus grandes pour réussir en Premier League anglaise. Aujourd’hui, la situation de Halliche est bien compliquée, avec la rétrogradation de son club en division 2 qatarie. Il ne voudra très certainement pas rester au Golfe pour évoluer au second pallier. A 30 ans, Halliche pourrait retrouver l’Europe, lui qui a encore les capacités et les qualités pour s’imposer dans un championnat portugais qu’il connaît parfaitement bien. Reste seulement à savoir si son manager va arriver à lui dénicher un bon club pour se relancer. L’autre option qui s’offre devant Halliche, c’est bien évidemment de retourner au pays pour y terminer sa carrière. Pourquoi pas au sein du club de ses premiers amours, le Nasria, voire un autre club qui jouera des compétitions internationales la saison prochaine. L’expérience de Halliche servira à de nombreux clubs algériens. Le dernier mot reviendra au joueur qui aura à choisir sa future destination.
Matmour, le Nasria le voulait déjà l’hiver dernier
Joueur aux qualités indéniables, Karim Matmour n’a pas eu la carrière correspondant à son talent. Il faut dire que l’ex-pensionnaire de Kaiserslautern n’a pas toujours fait les bons choix. Il a évolué en division 2 anglaise, à Huddersfield Town, club avec lequel il n’a effectué que 15 apparitions pour un seul but inscrit, sans nul doute loin des espérances des dirigeants. Aujourd’hui, Matmour est bien plus proche d’un départ que de rester dans l’anonymat de la Ligue 2 anglaise. Il pourrait atterrir dans le championnat algérien dès cet été, pourquoi pas au Nasria, club qui avait tout fait pour l’accueillir l’hiver dernier, mais cela ne s’est pas fait pour des raisons qu’on ignore d’ailleurs. Voir Matmour évoluer en Algérie serait une bonne chose pour le joueur, qui pourrait finir sa carrière en beauté chez lui, mais également pour le championnat local qui comptera une star de plus.
Mbolhi, pour relancer sa carrière
Souvent irréprochable en équipe nationale, et ce, depuis la coupe du monde 2010, Raïs Wahab Mbolhi n’a jamais eu la même réussite en club, puisque là où il est passé, ça a été un véritable fiasco. Cette saison encore, Mbolhi n’a pas pu s’imposer au sein du club turc d’Antalya. Il devrait d’ailleurs quitter le championnat turc dès cet été, pour une destination qui reste inconnue. Mais de l’avis de tous ceux qui suivent le joueur, le championnat algérien est celui qui sied le plus au gardien de l’EN. D’abord, afin qu’il puisse jouer plus régulièrement, mais aussi afin qu’il soit régulièrement en forme, l’équipe nationale ayant besoin d’un gardien de sa trempe et en bonne forme pour les prochaines échéances très importantes qui l’attendent. Les Usmistes, qui voulaient le recruter l’été dernier, pourraient revenir à la charge, et c’est tout le monde qui sera gagnant dans cette affaire.
M. A.
Ce qu’ils en pensent
Merzekane : «Pas évident, il leur faut un temps d’adaptation»
Pour Chaâbane Merzekane, l’arrivée des ex-internationaux tels que Belkalem, Mbolhi et autre Halliche n’est pas forcément une bonne chose, car il leur faudra un temps d’adaptation, dans un championnat où 90% des rencontres se jouent sur des terrains en gazon artificiel : «Avant de parler d’apport ou pas, il faut d’abord savoir si ces joueurs sont chauds pour venir jouer en Algérie. C’est là où réside le premier souci. Pour ce qui est de l’apport technique, je pense que ce n’est pas aussi évident que ça pour certains, car jouer en Europe et au Moyen-Orient avec tous les moyens qui existent là-bas, puis venir en Algérie jouer dans des conditions bien différentes, ce n’est pas facile à gérer, même pour un joueur d’expérience. Il faut également tenir compte de la nature de la pelouse. Un joueur qui est dans la trentaine risque de se blesser plus souvent sur du gazon artificiel, alors qu’il est plutôt habitué à jouer sur du gazon naturel. Il leur faut un temps d’adaptation. Maintenant, sur le plan financier, je ne pense pas que ça posera problème ; le championnat algérien est un championnat professionnel, les joueurs sont bien payés, ça ne devrait pas poser de souci dans ce volet», nous dira l’ex-latéral droit des Verts.
Aït El-Hocine : «Ils peuvent apporter un plus, reste à savoir s’ils le veulent»
Pour l’ex-avant-centre du Nasria, Ahmed Aït El-Hocine, il n’y a pas l’ombre d’un doute que Belkalem, Mbolhi et autre Kadir peuvent apporter un plus au championnat local. Reste seulement à savoir s’ils ont cette envie de jouer en Algérie : «Pour moi, des joueurs comme Belkalem, Halliche, Mbolhi et bien d’autres peuvent apporter un plus à nos clubs et au championnat algérien ; vous n’avez qu’à regarder un joueur comme Ghazi qui brille de mille feux en dépit du fait qu’il a 38 ans. Reste seulement à savoir s’ils ont cette envie et ce souhait de jouer dans le championnat algérien. C’est là où devrait résider le problème. Pour moi, ça sera bénéfique pour eux et pour les clubs, mais je pense qu’ils préfèrent évoluer au Qatar ; reste à sonder leur avis.»
M. A.