MCO: Mecheri vide son sac «Jouer le maintien n’honore pas le MCO»

Dans cet entretien réalisé à la fin de la rencontre MC Oran - RC Arba (2-1), l’entraîneur Bachir Mecheri traduit la souffrance dans laquelle se trouve son club depuis deux décennies déjà.

 

- «C’est dans la tête que ça n’allait pas»

- «Notre élimination en coupe de la CAF nous a fait très mal»

- «20 ans sans titre, c’est trop !»  

- «La solution est entre les mains des responsables de la ville»

- «Si les joueurs oranais retournent au bercail, l’équipe sera meilleure»

 

 

De notre correspondant

L. M. AZZI

 

 

 

Un mot sur cette victoire face au RCA…

On s’est bien préparés pour cette rencontre, notamment sur le plan mental. On savait que ce match allait être difficile. J’avais dit aux joueurs de ne pas sous-estimer l’adversaire. J’avais aussi insisté sur la concentration. Nous avons eu beaucoup de peine devant cette équipe de l’Arba. Malgré un bon début nous avons pris un but contre le cours du jeu. Par la suite, nous avons pris le contrôle de la situation avec de nombreuses occasions de but ratées.  Puis nous avons pu égaliser avant la pause comme on le voulait. Par la suite, les choses étaient en notre faveur surtout après le deuxième but. La preuve, nous avons nettement dominé les débats. Vers la fin, nous aurions pu marquer 4 ou 5 buts pour tuer le match.

 

Tout ça pour assurer le maintien au lieu d’une place sur le podium…

Oui, malheureusement, au lieu de jouer pour une place au sommet, aujourd’hui nous avons joué pour le maintien. Et croyez-le, ça ne peut pas honorer un club comme le MCO et une ville comme Oran. Et pourtant, nous avons une bonne équipe, nous avons les moyens qu’il faut. Mais je pense que ça s’est joué sur le plan mental. 

 

Revenons au match, vous avez aligné trois milieux offensifs et un seul attaquant…

Non nous avons aligné les joueurs les plus aptes à commencer ce match. Nous avons pu développer notre stratégie, mais l’efficacité n’était pas au rendez-vous. Par la suite, après les changements opérés, nous avons retrouvé notre jeu et nous avons pu libérer les joueurs sur le plan mental. Les remplaçants ont apporté un plus à l’équipe. Et c’est ce que nous avons espéré.

 

Après le but du RCA, vous appréhendez une mauvaise issue de ce match…

Oui, c’est vrai, on appréhendait un peu parce que l’équipe adverse n’avait rien à perdre. Mais le résultat souhaité est là. Hamdoullah, nous avons gagné ce match. L’essentiel à tirer de cette rencontre reste cette victoire qui nous hisse loin de la zone dangereuse. Avec les résultats des autres matches, nous sommes à la 9e place au classement. C’est logique même si on aurait pu remonter vers le haut. Au début, on a tous fait des calculs, mais nous avons oublié de jouer pour les avoir ces points. La réalité du terrain était tout autre. Et je répète, c’est dans la tête que ça n’allait pas. 

 

L’équipe n’est plus la même depuis l’élimination en coupe de la CAF, est-ce votre avis ?

Exactement ! Notre élimination en coupe de la CAF nous a fait très mal. Le ratage de cet objectif a été très mal vécu. On reposait beaucoup d’espoir sur cette compétition pour laquelle  nous étions bien préparés pourtant. Par la suite, nous sommes entrés dans une phase délicate à gérer. Le calendrier du championnat ne nous a pas fait de cadeau avec un marathon de matches difficiles à jouer. Ceci sans oublier la terrible pression qui a pesé sur les joueurs.

 

Et pour un rien, l’équipe a fait peur aux supporters et aux autorités… 

Ça fait presque 20 ans qu’on joue le maintien, on devrait en avoir honte ? Oui et non ! La réputation du club est telle qu’on devrait chaque année jouer pour un titre comme on le faisait avant. Non parce que la situation dure depuis près de 20 ans. Depuis la victoire en coupe d’Algérie de l’édition 1996,  le club n’a rien pris. C’est trop, beaucoup trop pour un club comme le Mouloudia d’Oran.

 

Quelle en est la raison, selon vous ?

On vit le même problème. Et pourtant, plusieurs présidents se sont succédé, plusieurs dirigeants aussi, mais le problème est resté le même. Je pense que la solution est entre les mains des responsables de la ville. Il faut prendre conscience de la grandeur de cette vile qui n’a plus que le MCO dans le premier palier de notre football. Regardez ce qui est arrivé à l’ASMO. Si rien n’est entrepris, on verra les mêmes problèmes et les mêmes scénarios et je ne pense pas qu’il y a aura un quelconque changement. Moi je le dis, tous sont concernés par la situation que vit le Mouloudia depuis des années.

 

Le DJS est venu dans les vestiaires rappeler aux joueurs l’importance de gagner ce match…

Oui à la mi-temps, il est venu nous encourager, il a transmis un message de Monsieur le wali d’Oran. C’était une bonne chose, c’était pour nous motiver davantage même si nous l’étions au départ pour prendre les trois points. Je dois ajouter une chose…

 

Laquelle ?

Sans une bonne équipe du MCO, le niveau du championnat ne peut être intéressant. Le Mouloudia reste l’image de football algérien, le club a donné beaucoup de joueurs aux différentes sélections nationales. Le MCO reste un vrai réservoir de joueurs de très bon niveau. Si les joueurs oranais retournent au bercail, il est certain que le MCO sera meilleur et jouera pour des titres.

 

Vous pensez que les joueurs seront mentalement prêts pour la rencontre face à la JSK ?

C’est normal, nous avons une semaine de travail pour préparer ce match. Nous jouerons ce match à fond. Nous ferons notre devoir pour honorer les couleurs de notre club.  

L. M. A.

 

 

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