EN: Les raisons d’une inquiétude

Après près de 3 mois de vide total et après une qualif’ assurée à la CAN, et un tirage au sort du Mondial effectué, la FAF a procédé officiellement à la nomination de Milovan Rajevac à la tête de la sélection algérienne.

Rajevac à la tête des Verts entre partisans et opposants

Celui-ci aura pour mission de mener à bon port l’EN lors de la prochaine CAN et d’assurer la qualif’ au Mondial 2018.

Le nom de cet heureux élu qui aura l’honneur de prendre en main la première sélection africaine du classement actuel de la FIFA a surpris plus d’un, d’autant que tout le monde s’attendait à ce que le nom du nouveau coach vienne de l’Euro qui se tient actuellement en France. C’est d’ailleurs ce voulait Raouraoua au début et s’est même fixé un temps de recherche et d’attente jusqu’à la fin du mois de Ramadhan avant d’annoncer le nom, mais la tentation et la pression étaient plus grandes et plus importantes le contraignant à prendre une décision au lendemain de la parution des 3 boules portant les noms du Nigeria, du Cameroun et de la Zambie.

La barrière de la langue

Aussitôt l’annonce faite, un climat d’incertitude s’est emparée des rangs des férus de la sélection que ce soit dans le pays ou ailleurs, il faut dire que la plupart ont été surpris par le nom et surtout par le profile qui ne répond pas parfaitement aux critères initialement arrêtées par la FAF, celle-ci nous laissait entendre juste après le départ de Gourcuff, que le coach ciblé doit parler le français, c’était peut-être même en tête des critères, en plus de celle liée à l’argent, mais c’est la seule qui n’a pas été respectée, et cela n’est pas passé inaperçu, puisque les gens se demandent déjà comment Rajevac va faire pour communiquer et surtout sans perte de temps, car si avec la plupart des pros la langue ne devrait pas constituer un handicap, avec les locaux en revanche ça risque d’être un peu trop compliqué, et lorsqu’on sait qu’il y a déjà un large fossé entre l’EN et les joueurs locaux, on ne peut être que perplexes face à une telle décision, et ce, malgré les assurances que tente d’apporter la FAF en affirmant qu’un interprète sera là et que Neghiz, qui lui même ne s’y connaît pas en anglais, va transmettre les message, ou encore que le coach prendra des cours de français, soit tout un dispositif qui risque de faire perdre du temps alors que l’EN n’en dispose pas.

5 ans d’arrêt, ça c’est du sérieux

«C’est un Serbe ? Il a mené le Ghana à bon port mais quand ?» Cette réflexion, on l’a rencontré à maintes reprises ces derniers jours dans la rue, les plus optimistes essayent toujours de relativiser, mais le fait de s’engouffrer dans les détails scientifiques et techniques, l’on se rend compte rapidement que la FAF a pris un énorme risque en décidant de faire confiance à ‘’Milo’’.

Avec un CV assez bien rempli avec son titre de champion du monde des U20 décroché avec les petits Ghanéens, et la finale de la CAN ainsi que les 1./4 de finale du Mondial, on croit rapidement que la FAF a fait le bon choix, mais l’arrêt total des activités depuis 2011 apporte un coup de froid dans cet élan d’optimisme qui s’est emparé le temps de quelques heures dans les rangs des fans de l’EN, il faut dire que durant 5 ans, le monde du football a trop évolué et comme on le sait il n’y a que la réalité du terrain qui fait la différence, sinon comment expliquer le fait qu’Artur Jorge attende le MCA pour retrouver les pelouses de foot à nouveau ? Son palmarès est assez impressionnant si ça dépendait que de cela.

A vrai dire depuis 2011, le football mondial a connu un changement qui risque d’être payé cash par l’EN, des nouveaux noms se sont imposés et de nouvelles idées ont intégré le monde du foot et un Zidane ou un Luis Enriqué ont apporté leur touche personnelle de jeunes, alors que des coachs comme Mourinho à titre d’exemple ont connu un petit déclin, la saison du ‘’Mou’’ l’an dernier à Chelsea est là pour en témoigner, c’est dire que même lorsqu’on reste sur le terrain, on risque de perdre le contrôle avec ce monde de foot complètement fou.

Espoir

Avec un Vahid qui a mis la barre très haut, et un Gourcuff qui est venu tout raser et rebâtir et qui n’est pas arrivé à son objectif, Rajevac héritera d’un groupe déstabilisé. Il risque de l’être encore une fois avec la nouvelle mentalité qui va être installée, celle que le Serbe va ramener, d’autant qu’on l’annonce déjà comme étant un coach qui ne badine pas avec la discipline et n’aime pas trop la mentalité des stars, et les stars ce n’est pas ce qui manque dans les rangs de l’EN, certaines mauvaises habitudes vont être éradiquées et cela risque de déplaire, le tout en un temps très, très court, Rajevac n’a en effet qu’un petit mois en sa possession pour établir un programme pour accueillir le Cameroun dans les meilleures conditions possibles, une mission presque impossible mais le défi est réalisable, car parmi toutes ces craintes, une lueur d’espoir de réussite demeure présente, le parcours de Ranieri avec Leicester après une éclipse de quelques années nous laisse entendre que les objectifs pourront être atteint, si l’entourage adhère à la novelle mentalité du Serbe.

S. M. A.

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