Il a signé au CSC, l’USMA le cède au MCO
PAR RAFIK KHALED
Il possède également la nationalité française. Annoncé en grand pompe à l’USMA lors du mercato hivernal de 2015, Manucho n’a jamais pu (ou su) se hisser à la hauteur des aspirations. Le président Haddad décide alors de le prêter au RC Relizane. Le joueur se met rapidement en valeur terminant la saison avec 12 buts et 4 passes décisives. Le Franco-Ivoirien refuse toutefois de revenir à l’USMA en dépit de ses engagements contractuels. Son contrat avec le club usmiste court jusqu’en 2017. Sa décision est prise : pas de retour à Alger. Il prend le chemin de la ville du vieux rocher. Il a signé jeudi dernier au profit du Chabab de Constantine. La direction usmiste ne l’a pas entendu de cette oreille. Tout en le stigmatisant pour avoir signé au CSC sans l’avoir saisie au préalable, la direction lui réserve un «voyage» de l’est vers l’ouest du pays. Les dirigeants usmistes ont donné hier la lettre de libération de Manucho au MC Oran dans le cadre d’un échange avec le défenseur d’El-Hamri, Benyahia. Le Franco-Ivoirien est désormais pris en otage. Il est entre le marteau du CSC et l’enclume de l’USMA. Il ne pourra jamais évoluer dans le club de son choix si le dossier d’engagement n’est pas accompagné de la lettre de libération. Or que le document en question est entre les mains du président du MC Oran. Ce dernier ne pourra pas non plus engager le joueur si celui-ci camperait sur sa position de jouer chez les Sanafir. Une situation tout simplement inconfortable pour toutes les parties. Le CSC risque de perdre une valeur sûre offensive, le MCO n’est pas assuré de profiter du savoir du joueur et l’USMA est sous la menace de ne pas pouvoir officialiser le recrutement de Benyahia si jamais le blocage venait à perdurer. Le joueur Manucho n’est pas cependant à l’abri d’une année sabbatique dans le cas où un accord ne serait pas dégagé entre les différentes parties impliquées dans ce dossier scabreux. Seule la voie du dialogue…
R. K.
L’USMA l’accuse
«Il a signé au CSC sans nous informer»
La direction des Rouge et Noir de Soustara est stupéfaite de la signature de son attaquant franco-ivoirien, Kouadiou Manucho, au profit du Chabab de Constantine. De retour de prêt du RC Relizane, le joueur en question semble avoir agi seul sans consulter au préalable son club employeur. C’est du moins ce que nous a révélé une source autorisée selon laquelle les responsables algérois sont décidés à faire valoir leurs arguments dans cette affaire. «La signature de Manucho au CS Constantine s’est effectuée à l’insu de notre club. Pourtant, le joueur en question était censé tenir informé la direction de l’USMA avant d’apposer sa signature. Le joueur a agi seul. Il faut savoir que Manucho appartient toujours à l’USMA avec lequel club il est sous contrat jusqu’en 2017. De retour de prêt de Relizane, l’USMA a le plein droit de le prêter pour n’importe quelle autre équipe. Il a été décidé de le céder au MCO dans le cadre d’un échange avec Benyahia», précise la direction usmiste.
A. S.
Boulahbib : «Le dernier mot revient au joueur»
Après avoir appris que le président de l’USMA ait décidé de libérer l’attaquant Manucho au MC Oran, malgré le contrat signé avec le CSC, nous avons pris langue avec le boss des Vert et Noir Boulhabib dit Soussou pour apporter des précisions sur cette affaire. Le dirigeant en question nous a déclaré à chaud : «Oui, je viens, tout comme vous, d’apprendre que, après qu’il nous avait prêté officiellement le joueur Manucho, qui, comme vous le savez, a signé une licence avec notre club, le président de l’USMA a décidé de le libérer pour le MCO. Pour nous, Manucho est sociétaire du CSC jusqu’à ce qu’il nous informe qu’il renonce à porter les couleurs de notre club la saison prochaine. Cela pour vous dire que c’est au joueur Manucho de décider s’il veut jouer au CSC ou au MCO. Le dernier mot lui revient car personne ne peut l’obliger à opter pour un club qu’il ne veut pas rejoindre.»
R. G.
Les Oranais confiants
Hier aux aurores, un émissaire dépêché par le président de l’USMA est arrivé à Oran, avec dans la lettre de prêt de Manucho signée au profit du MCO, or l’attaquant franco-ivoirien avait été présenté officiellement par le CSC jeudi, le joueur a même déclaré qu’il préfère jouer la saison prochaine au sein du vieux club constantinois, mais comment le faire revenir sur sa décision ? Apparemment, la solution, c’est Rebouh Hadad qui la détient. Le boss usmiste a d’ailleurs rassuré Ahmed Belhadj : «Manucho ne jouera qu’au MCO.» Outre le fait que Haddad qui tenait absolument à enrôler Mohamed Benyahia ne pouvait autrement qu’accepter la sollicitation de Baba, selon nos informations, du côté de l’USMA, on n’a pas du tout apprécié le fait que Manucho qui est une propriété du club signe un contrat avec le CSC, alors qu’il lui fallait au préalable obtenir l’aval de son employeur. Pour Haddad, si Manucho campe sur sa position de jouer au CSC, ce sera lui le perdant, d’autant qu’il est officiellement une propriété du MCO qui vient de recevoir sa lettre de prêt (en réalité, une lettre de prêt avec libération, vu que le contrat de Manucho à l’USMA expire au mois de juin 2017). Baba, que ses proches, avaient pourtant averti qu’on pouvait assister à un imbroglio, a conclu la transaction de l’échange avec Benyahia, qu’il a lui-même proposé à Haddad, sans se soucier de la position de Manucho. La sérénité du président du MCO de pouvoir compter dans son effectif cet attaquant est due, certainement, aux assurances qui lui ont été données par son homologue de l’USMA.
Boulahbib et le… MCO !
L’un des acteurs principaux de ce qu’on peut appeler désormais l’affaire Manucho est le revenant dirigeant du CSC Mohamed Boulahbib, ce n’est pas la première fois que ce dirigeant est au centre d’une polémique entre le MCO et le CSC, en 1997, l’on se souvient de l’affaire Rachid Amrane- Yacine Aït-Zeggagh, auxquels …Boulahbib avait fait signer un contrat, alors que les deux joueurs étaient une propriété du MCO, le club phare de l’Ouest perdit même sa rencontre gagnée sur le terrain aux dépens du CSC pour avoir aligné Amrane, une affaire qui avait secoué le monde du football à l’époque, près de 20 ans après, de nouveau les deux clubs populaires revendiquent l’acquisition de Manucho !
M. S.
Manucho : «Je ne jouerai qu’au CSC»
L’attaquant Manucho n’est pas du tout satisfait de la dernière sortie de l’USM Alger décidant d’aller à l’encontre de sa volonté pour le céder au profit des Rouge et Blanc d’El-Hamri. C’est ce qu’a annoncé le joueur en question à ses proches mettant en exergue sa grande détermination de jouer pour le club de son choix. «Je ne comprends pas ce rebondissement des dirigeants de l’USM Alger. Le choix du club au sein duquel je dois évoluer la saison prochaine doit prendre impérativement en compte mes préférences. J’avais des contacts avec des clubs d’Algérie après mes belles prestations la saison écoulée sous les couleurs du RC Relizane. Après avoir bien étudié les propositions parvenues et réfléchi mûrement sur la question, j’ai décidé, convaincu, que le CS Constantine répond à mes ambitions. C’est pourquoi j’ai tranché pour ce club avec lequel j’ai bel et bien signé jeudi dernier», aura déclaré le joueur qui a porté les couleurs du plusieurs formations estoniennes de 2010 à 2015. Manuco n’a nullement l’intention de se laisser faire jurant par tous les saints que son futur club employeur ne peut être autre que les Vert et Noir constantinois. «Il n’est pas question de jouer ailleurs qu’au CS Constantine», aura-t-il dit, déterminé.
«Haddad était au courant»
Le joueur en question a balayé d’un revers de main les précisions de la direction de l’USMA selon lesquelles le joueur aurait opté pour les Sanafir sans l’aval de son club d’origine. «J’ai informé le président Haddad que j’étais en passe de rejoindre le CSC. C’est pour vous dire que mon départ vers Constantine ne s’est pas fait dans la discrétion», aura démenti également Manucho. A noter que l’arrivée de Manucho chez le club phare de Soustara a eu lieule 8 janvier 2015 en provenance du FC Infonet (Estonie). Après une demi-saison peu réussie avec les Rouge et Noir, ces derniers l’ont prêté au RCR où il a brillé de mille feux.
R. K.