Jean-Michel Cavalli, l’ancien sélectionneur d’Algérie et ex-coach du MC Oran, livre son avis sur l’EURO 2016, qui a vu la consécration du Portugal. Comme beaucoup, il est resté sur sa faim.

- «L’USMA était un club qui me convenait»

 

Quel est votre avis sur l’EURO 2016, qui vient de s’achever ?

C’était un EURO assez indécis, pas une équipe ne s’est véritablement détachée tout au long de la compétition. On a vu des équipes pratiquement du même niveau, et surtout quelques surprises comme l’Islande et le Pays de Galles. Cet EURO a accouché d’une petite souris.

Pourquoi dites-vous cela ?

C’est parce que c’est l’équipe qui a le moins dominé ses qualifications jusqu’à la finale qui l’a emporté. C’est aussi celle qui a marqué le moins de buts. Et encore une fois, c’est l’équipe qui a pris le moins de buts qui a été au bout. Comme quoi, quand les équipes sont du même niveau, c’est la formation la plus solide qui arrive parfois à gagner un EURO.

Peut-on justement parler d’un changement d’attitude des techniciens, qui optent de plus en plus pour la défensive ?

Je ne le pense pas. La France a développé un jeu offensif, elle s’est créé quand même quatre ou cinq occasions nettes contre le Portugal. Les Italiens ont joué avec cinq attaquants, alors que c’est le nombre de joueurs qu’elle mettait en défense traditionnellement. La Belgique a joué de manière offensive aussi. Je crois que c’est une question d’interprétation. Le Portugal a été particulièrement un peu plus défensif, mais c’est simplement dû au fait qu’il n’avait trouvé pas un buteur. Finalement, il l’avait dans son effectif et il ne s’en était pas rendu compte, puisqu’Eder a prouvé en dix minutes tout le talent qu’il pouvait avoir dans une attaque de ce niveau.

Y a-t-il un joueur en particulier qui vous a plu ?

J’ai véritablement bien aimé le Portugais Renato Sanches, il m’a fait très bonne impression avec Moussa Sissoko. Ils ont été réguliers et sont montés en puissance. Griezmann, lui, a été égal à lui-même. En finale, il a eu des occasions pour s’illustrer comme un très grand, ça n’a pas été le cas, malheureusement.

Ronaldo a-t-il fait un grand pas vers son 4^e FIFA  Ballon d’Or ?

En tout cas, ce n’est pas sa blessure qui va lui enlever le trophée. A mes yeux, il a été le véritable fer de lance de cette nation pendant l’EURO et même avant, lors des qualifications pour la phase finale. Il a été champion d’Europe avec le Real Madrid, c’est un buteur rarissime dans l’histoire du football. Il mérite incontestablement le Ballon d’Or.

Dernière chose, quelles sont vos nouvelles ?

J’ai été longtemps en contact avec l’USM Alger. Malheureusement, cela n’a pas pu se faire. Mais j’avoue que c’était un club qui me convenait, par rapport au fait qu’il jouera la Champions League et que c’est un club très bien organisé. Je leur souhaite la plus grande réussite. Je suis maintenant en contact avec des pays du Golfe, mais aussi avec la Tunisie et le Maroc. Je veux prendre le temps pour trouver le véritable challenge qui me convienne. Je ne veux pas parapher un contrat uniquement pour signer, je veux le faire pour gagner quelque chose.

H. D.