MCO: Benchâa : «Je suis victime d’un manque de considération»

Depuis le début de semaine, Zaki boude les entraînements, écœuré par ce qu’il qualifie d’un manque de considération à son égard. De peur que les supporters interprètent mal son attitude, il explique, dans cet entretien, pourquoi il a décidé d’engager un bras de fer avec son employeur.

Il explique les raisons de son boycott

 

Entretien réalisé par

M. STITOU

 

 

Pourquoi vous séchez les entraînements ?

J’estime que mon employeur ne fait aucun effort pour me mettre dans les conditions idéales pour exercer mon métier. Je réclame surtout de la considération ; alors que les recrues, qui débarquent dans le club, bénéficient d’un traitement royal, nous, les enfants du club, on est lésés. Je veux que les supporters sachent la vérité, je ne suis pas du genre à faire du chantage, au contraire, mon amour pour le MCO a fait que j’ai refusé des offres très intéressantes sur le plan financier l’année dernière alors que j’étais libre. J’ai malgré tout accepté de signer mon premier contrat, car je me sentais redevable envers le MCO, mais au lieu de me traiter comme tous les autres joueurs, la direction refuse de le faire. Si j’exige une revalorisation salariale, malgré que je n’aie que 18 ans, je ne peux dépendre de mes parents qui sont des retraités, au contraire, c’est à moi de leur donner de l’argent.

 

D’après le président, il vous reproche de n’avoir joué que quelques bouts de matches la saison dernière…

Mais j’étais blessé, pensez-vous que je simulais une blessure ? Si c’était le cas, pourquoi alors on m’a opéré. Je suis resté longtemps enfermé au centre de Sidi Moussa, rien que pour me soigner, et croyez-moi, c’est plus qu’un sacrifice que j’ai consenti. Moralement, je suis passé par des épreuves difficiles. Au lieu de me soutenir, on cherche à m’enfoncer en colportant de fausses rumeurs.

 

En engageant un bras de fer avec votre employeur, vous êtes le premier joueur à oser le faire sous l’ère Baba…

Où est le problème ? Alors que je joue dans un grand club, je n’ai même pas les moyens d’acheter une voiture. Parfois, quand je monte dans un taxi pour aller à l’entraînement, quand le chauffeur me reconnait, souvent on me fait la remarque : «tu n’as pas de voiture ? Vous les joueurs, vous gagniez bien votre vie.» Ces gens ignorent que je perçois un salaire de 10 millions et que depuis décembre, je n’ai pas été payé. Quand je suis en stage avec l’EN U23, mes coéquipiers en sélection se targuent de toucher plus de 100 millions par mois. Je suis gêné de leur dire que je ne touche que le 1/10e de ce qu’ils perçoivent. Un jour, Mekhazni, mon entraîneur en EN U20, tellement ébloui par mes qualités, m’a affirmé que si je récupérais de ma blessure, je suis le joueur qui pourrait offrir à l’EN le titre de champion d’Afrique. Alors que des présidents d’autres clubs huppés me font les yeux doux, au MCO, on refuse de m’estimer à ma juste valeur.

 

Vu votre jeune âge (18 ans), vous avez tout le temps devant vous pour gagner de l’argent…

Dieu m’a donné un don, je suis un bon footballeur, qu’on me paye par rapport à mon niveau. Quand je viens à l’entraînement, je suis jaloux de voir des coéquipiers arriver au stade Ahmed Zabana à bord de belles voitures. Aujourd’hui, je suis en bonne santé, et si demain par malheur, je me blesse, cherchera-t-on après moi ? Désolé, partout ailleurs, on paye le joueur selon son niveau et non pas son âge

 

Vous êtes frustré à ce point ?

Je n’ai plus le moral. Et pour éviter que je me blesse, j’ai préféré rester chez moi. Pour les entraînements, je le fais en solo pour l’heure jusqu’à ce qu’on trouve une solution à mon problème.

 

Envisagez-vous de faire autre chose ?

J’ai fixé un ultimatum de 10 jours à mon employeur pour satisfaire ma demande, au-delà de ce délai, je vais opter pour une autre équipe. Ne comptez pas sur moi pour vous dévoiler le nom des clubs qui me veulent.

 

C’est sérieux ce que vous dites ?

Un président d’une équipe m’a même demandé de voir avec le MCO le montant de ma libération. Je ne suis pas un ingrat, par respect aux supporters qui m’aiment beaucoup, je refuse de quitter le club, mais Baba doit comprendre que ma revendication est légitime.

 

Baba propose d’augmenter votre salaire à la fin de l’aller, si bien entendu, votre rendement est jugé bon…

Pour donner un meilleur rendement, la direction doit bien me traiter, car en dépit des efforts que je fais, je ne peux chasser ce manque de considération de ma tête ; qu’on m’estime à ma juste valeur, et après on pourrait me demander des comptes.

M. S.

 

Baba se plaint d’isolement

 

Ces derniers jours, le club est géré par seulement deux personnes, le président Ahmed Belhadj, bien entendu, et le secrétaire Toufik Benlahcène.

 

Il n’y a pas si longtemps, le président était entouré de plusieurs personnes lesquelles tentaient de l’aider, à l’image de l’ancien joueur et actionnaire, Hafid Bellabès, qui s’occupait personnellement des affaires administratives du club. Depuis, Bellabès, qui venait d’être nommé directeur général, a pris du recul. D’après les rumeurs, il s’est retiré définitivement des affaires du club. Sentant qu’il est plus que jamais isolé, Baba se serait plaint auprès de ses proches cette semaine. Alors qu’on lui a conseillé le recrutement d’un manager, le président prend tout son temps pour le faire. Toujours est-il qu’à l’approche de la nouvelle saison, le président ne peut continuer à gérer avec le seul secrétaire l’équipe. L’ayant sans doute compris, Baba envisage de faire venir des personnes pour les intégrer dans l’organigramme du club. «D’ici le premier match contre le CRB, si la situation persiste, je ferai appel à des personnes pour m’aider dans ma tache», affirme le président.

M. S.

 

Vers le retour de Kouribia

Bloqué par l’ESS, Iyès Kouribia, qui avait signé pourtant il y a plusieurs semaines à l’USMBA, ne portera pas finalement les couleurs du nouveau promu en L1 Mobilis. A cet effet, on a appris que cet élément serait de retour au MCO. Ahmed Belhadj, qui entretient  une excellente relation avec Hassan Hamar, le président de l’ESS, aurait arraché l’accord de ce dernier pour lui céder Kouribia. D’ailleurs, selon le président oranais, une fois ce transfert acquis, il est possible qu’avec Souibaa Amine, le club arrête son effectif.

 

Intérêt pour Souibaa

Tirant à profit son déplacement hier à Alger (réunion à la DGSN), Ahmed Belhadj a prévu de rencontrer sur place le jeune attaquant du PAC, Amine Souibaa. Cet élément est proposé au MCO par le manager qui avait, il y a deux ans, fait venir au club Hichem Nekkache, nous a-t-on rapporté.

 

Un attaquant émigré attendu

D’après le président, un attaquant émigré est attendu dans les heures qui viennent, celui-ci subira des essais, s’ils s’avèrent concluants, il prendra l’une des deux licences qui reste au club avant d’arrêter l’effectif.

 

Moussi a reçu son chèque

Après avoir rempilé dimanche soir, Abdeslem Moussi a reçu avant-hier son chèque. A l’instar de tous les joueurs, il a perçu une avance de quatre mensualités.

 

Larbi s’éloigne du club

De report en report, le déplacement de Larbi Kamel à Oran risque de n’avoir jamais lieu. Dans le proche entourage de l’équipe, on commence à douter que cet élément prolonge son contrat au club. Même le président, quand on l’interpelle sur ce cas, répond de façon évasive. Baba s’est-il rendu à l’évidence que Larbi ne reviendra pas au MCO ? Seul le temps nous le dira.

 

Benlahcène, chef de délégation

En prévision du stage d’El Bez qui débute le 24 juillet, le président vient de désigner Toufik Benlahcène chef de la délégation qui se rendra à Sétif.

 

De la musculation aujourd’hui

Soumis à un programme d’entraînement intensif, les joueurs feront une séance de musculation ce mercredi matin dans une salle privée de fitness.

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