Au premier match sans la police, il y a eu du grabuge au stade Omar-Hamadi, qu’en dites-vous ?
Je suis choqué et déçu, je ne m’attendais pas à ça de la part des supporters usmistes et quelques autres du MOB. Le plus alarmant est que les échauffourées ont eu lieu avant même le début du match. J’espère que ce sera un mal pour un bien et que ceux qui ont pris cette décision vont la revoir rapidement. Sans la police, on avait déjà des problèmes, ça ne peut qu’empirer en son absence. Nos stadiers n’ont aucune expérience dans le domaine, on est en face d’une bêtise. Ça a dégénéré dès la première journée, qu’en sera-t-il lors des matches chauds ?
Le pire est à craindre, donc ?
C’est sûr ! Les supporters du MOB et de l’USMA n’ont pas la réputation d’être méchants ; les deux clubs ont été rarement sanctionnés de huis clos, que va-t-il se passer avec les fans connus pour être durs ?
Surtout lors des dernières journées du championnat…
Voilà, il faut vraiment s’attendre au pire lorsqu’il s’agira de jouer des parties décisives, surtout quand on sait que nos supporters sont connus pour leur tempérament chaud. C’est vraiment une bêtise qu’il faut réparer rapidement. C’est impératif, la police doit vite revenir dans les stades. Les saisons passées, on disait que c’était la police qui était derrière les échauffourées en provoquant les supporters. On voit le résultat maintenant que les policiers ne sont plus là. C’est impossible que les stadiers s’en sortent. Dans les derbies, on mobilise des centaines de policiers et on ne s’en sort pas. Quel pouvoir dissuasif peut-on avoir avec 40 ou 50 stadiers ? Il faut maîtriser la sécurité à l’intérieur et à l’extérieur des stades.
La police maintient sa présence aux alentours des stades…
On voit que cela n’a pas empêché les supporters de l’USMA et du MOB d’entamer les échauffourées en dehors du stade pour les finir à l’intérieur, puisque c’est ce qui s’est passé ce vendredi à Bologhine. Il faut une police dissuasive dans et hors des stades. Il y a des supporters, qui ne font rien durant la semaine et qui, le week-end venu, profitent de l’occasion pour semer les troubles dans les stades.
Pourquoi, selon vous, les stadiers font l’affaire en Europe ?
C’est parce qu’ils sont formés pour assurer la sécurité ; ils font les mêmes stages que les policiers, on leur remet un diplôme pour ça, et ils ont de l’expérience maintenant. Et puis nos stades ne sont pas les mêmes qu’en Europe. Prenez le stade Omar-Hamadi, par exemple, il n’y a qu’un grillage qui sépare les fans des deux camps et à travers lequel passent toutes sortes de projectiles. C’est pareil à Tizi-Ouzou ou même à Béjaïa. Ce n’est pas comme au stade du 5-Juillet où l’on peut séparer les deux galeries. Enfin, c’est évident, nous n’avons pas les mêmes fans qu’en Europe…
On a l’impression que les supporters peuvent faire désormais ce qu’ils veulent dans les stades…
Facilement, même ! On voit ce qui s’est passé à Bologhine, entre deux galeries qui sont plutôt calmes. Je crains vraiment le pire pour l’avenir.
H. D.