Joint hier par nos soins, Rachid Bouhenna a, en premier lieu, refusé de s’exprimer avant le conseil de discipline. On a insisté auprès de lui de nous dire au moins comment un joueur comme lui connu pour son éducation et son professionnalisme peut-il arriver jusque-là, le libéro du MCA nous dira avec beaucoup de regrets : «Moi-même, je n’arrive pas à comprendre... (il se tait un moment avant de reprendre) Je crois que c’est le cumul de stress et de colère, de sentiment d’injustice et de marginalisation. J’ai explosé, ça devait arriver, ce n’était qu’une question de temps. Je ne pouvais plus contenir tout ça. C’était trop pour moi… J’ai essayé de rester positif, j’ai essayé de continuer à travailler et à me dire, les choses vont changer pour moi, je finirai par avoir une chance… Je suis arrivé à un point où je n’en pouvais plus, il fallait que ça sorte…»
«L’erreur est humaine»
Bouhenna, qui au début refusait d’en parler ajoutera : «Vous savez, je n’ai jamais vécu une telle situation. Tout au long de ma carrière, que ce soit en France ou ici en Algérie, je n’ai jamais été sur le banc ou hors des 18 pendant 6 matches consécutifs. J’ai quitté le CSC pour le MCA dans le but d’avancer, de progresser et d’aller en équipe nationale, car j’estime que j’en ai les moyens pour y arriver. Quand je voix où j’en suis, je me dis, non, je ne suis pas sur la bonne voie. Ce n’est pas le chemin que je voulais prendre. J’ai pris mon mal en patience jusqu’à jeudi passé. Il est vrai que ce qui s’était passé arrive dans tous les clubs du monde, y compris les plus huppés, mais je n’ai jamais pensé que ça allait m’arriver à moi. J’ai fauté, je n’aurais jamais dû parler comme ça à mon entraîneur et je le regrette infiniment. Je suis prêt à faire des excuses publiques à Menad, j’ai commis une erreur et l’erreur est humaine.»
«J’assume tout»
Avant de clore notre discussion avec le joueur, l’ancien libéro du CSC nous dira : «Je passerai devant le conseil de discipline ce lundi. Pour le bien du groupe et de l’équipe, je suis prêt à accepter ma sentence. Comme je vous l’ai dit, j’ai commis une erreur et je le regrette, quand je revois la scène dans ma tête, je ne me reconnais pas…»
A. B.
Il s’est entraîné hier avec les réservistes
Le professionnalisme de Bouhenna
Apparemment, les excuses de Bouhenna n’ont pas changé la donne et ce fut une occasion en or pour l’écarter complètement. Sinon comment explique-t-on le fait qu’il reçoit une convocation où il est assigné à s’entraîner avec l’équipe réserve ? Mais le professionnalisme de Bouhenna l’a poussé à aller travailler avec les réservistes le plus normalement du monde. Il était, en tout cas, très concentré et bien déterminé à apporter son aide à ses nouveaux équipiers.
Les capés de Lotfi Amrouche se sont entraînés dans la matinée d’hier
L’entraîneur en chef des réservistes a accueilli un nouveau membre. Il s’agit de Rachid Bouhenna. Le joueur était à l’heure de l’entraînement, très décidé à suivre les consignes de Lotfi Amrouche pour battre l’USMA avec les réservistes jeudi prochain. Tout le monde était surpris de voir Bouhenna répondre à la convocation. Il aurait pu refuser, lui qui était titulaire confirmé avec 29 matches joués la saison passée, où il avait démontré qu’il était un titulaire indiscutable. Aussi, il était l’un des meilleurs joueurs du championnat et ce n’est pas seulement avec le MCA, mais il avait démontré son talent aussi avec le CSC. Du jour au lendemain, il se retrouve écarté. Certes, rien ne justifie sa réaction de jeudi dernier, mais en acceptant de s’entraîner avec les réservistes, Bouhenna a montré qu’il était un pro au sens propre du mot.
Les supporters solidaires avec le joueur
Par ailleurs, après l’incident de jeudi dernier, les réseaux sociaux se sont emparés de cette information. Les supporters, en grande majorité, soutiennent le joueur. En fait, tout le monde sait que Bouhenna n’a jamais été un joueur à problèmes. L’an dernier, il était exemplaire. Pour eux, la marginalisation de Menad a fait péter les plombs à ce joueur de qualité, qui compte répondre sur le terrain jeudi avec les réservistes. Ces fans trouvent anormal que certains joueurs, qui commettent des bourdes graves, font toujours partis de l’équipe-type. D’ailleurs, cela nous fait penser à ce qu’avaient dit les joueurs entre eux dans leur reproche au coach : «Imposer ses chouchous.» Un autre fait qui confirme que Menad a perdu la maîtrise de son groupe.