EN: La moitié de l’équipe voulait que Rajevac reste !

Le départ de Rajevac a levé le voile sur le fonctionnement de la sélection nationale. Le Serbe est le 13e technicien consommé en l’espace de 15 ans, soit presqu’un entraîneur par an.

Les fous des Verts sont toujours sous le choc. Ce qui s’est passé ces dernières 72 heures les a fait descendre de leur nuage. Eux, qui pensaient pouvoir se qualifier assez facilement à la Coupe du monde et aller au mois de janvier prochain au Gabon gagner la CAN, se retrouvent aujourd’hui sans sélectionneur, sans équipe et surtout sans espoir pour l’avenir de l’équipe nationale. Mais ce n’est pas le pire, parce le plus grave dans cette histoire, c’est la manière avec laquelle Milovan Rajevac a été débarqué. Ce n’est pas le président qui l’a viré, ce ne sont pas non plus le public et la pression des médias : il a été limogé par les joueurs, par quelques joueurs, avec la complicité du staff technique qui a préparé le terrain comme il se doit à ce coup d’Etat.

C’est Mbolhi qui a allumé la mèche

Pour mieux comprendre cette histoire, il faudra revenir sur ce qui s’était passé après le match. Rajevac est entré dans les vestiaires des Verts pour remercier ses poulains pour leurs efforts et les féliciter pour la seconde mi-temps qu’ils ont réalisée, laquelle, selon lui, était à la hauteur de ses attentes. Son traducteur a pris la parole tandis que Rajevac commençait à faire le tour des vestiaires pour serrer la main aux joueurs. A ce moment-là, Mbolhi interrompt le traducteur et lance à son coach : «Pourquoi nous féliciter ? On n’a pas gagné ! Le Nigeria l’a fait en Zambie et nous, on n’arrive pas à battre le Cameroun chez nous…» Rajevac, surpris, demande à son traducteur de traduire, ce que ce dernier a commencé à faire lorsque Feghouli lui demande de se taire : «Arrête, ne le fait pas, sortez maintenant, nous les joueurs, nous avons des choses à nous dire, vous n’êtes pas conviés à notre réunion…» Brahimi, lui aussi très déçu par son nouveau statut et bien sûr du résultat,  suit Feghouli et accuse directement Rajevac d’être la cause de ce semi-échec. «C’est à cause de toi si on a perdu, c’est à cause de tes choix…» Plusieurs joueurs ont commencé à parler en même temps lorsqu’une chaussure est jetée par l’un deux, on ne sait pas lequel, en direction de coach Rajevac. Les larmes aux yeux, ce dernier s’est fait sortir par Walid Sadi et Nabil Boutenoun en dehors des vestiaires.

Soudani, Boudebouz, Cadamuro, Zeffane et les locaux voulaient qu’il reste

Si Soudani a essayé de calmer les esprits, son avis sur la question, il ne l’a donné qu’à certains de ses proches. L’ancien de l’ASO espérait en effet que Rajevac reste. Lui qui a galéré avec Gourcuff a retrouvé sa place de titulaire avec le technicien serbe avec lequel il a inscrit 3 buts en 2 matches. La même chose peut être dite de Boudebouz, Cadamuro et Zeffane, tous réhabilités par le désormais ex-sélectionneur de l’Algérie. Les locaux dans leur majorité étaient aussi passifs dans cette histoire. Ils sont restés spectateurs face à ce qui se passait dans leur propre vestiaire. Mais une fois à l’extérieur, ils ont exprimé, avec regret, leur déception à la suite du départ de Rajevac. Le seul local à avoir applaudi la décision est Azzeddine Doukha, remplacé par Rahmani dans l’effectif des Verts. Un joueur important, Islam Slimani, en l’occurrence, a préféré rester neutre dans cette guerre. Selon nos informations, l’attaquant de Leicester voulait le départ de Rajevac à cause de ce qui s’était passé entre lui et Boudebouz face au Lesotho et la passivité avec laquelle Rajevac a géré la situation (il a titularisé Boudebouz face au Cameroun), mais il n’a ni demandé son départ ni exigé son maintien.

Qu’en pensent Mandi, Bentaleb, Hanni et Belkaroui ?

Les Taïder, Ghoulam, Medjani et les autres joueurs de l’équipe nationale ont tous soutenu Mbolhi, Brahimi et Feghouli dans leur démarche, néanmoins, l’opinion publique est curieuse de connaître l’avis des autres joueurs absents face au Cameroun. L’avis d’un joueur comme Mandi qui a un poids considérable dans l’équipe aurait sûrement pesé dans la balance. La même chose peut être dite de Bentaleb qui est un cadre incontesté de l’équipe. Sans oublier Belkaroui et Ghoulam qui sont des membres à part entière de la famille EN. Ainsi, on ne peut dire que tous les joueurs étaient pour le départ de Rajevac, ce serait un mensonge et un manque de considération pour ces derniers. Personne ne leur a demandé leur avis, Mbolhi & Co ne leur ont pas laissé le choix. Par ailleurs, on dira que rien de cela ne serait arrivé si Raouraoua avait fait le bon choix dès le début et rien ne se serait passé s’il avait eu la volonté ou le courage de dire non à ses joueurs.

A. B.

Classement