Saïb : «Kharroubi peut remplacer Mouassa»

Moussa Saïb revient sur le départ de Kamel Mouassa. Au vu de la polémique qui s’était installée entre eux, on pouvait s’attendre à une riposte virulente de l’ancien stratège d’Auxerre. Il refuse de tirer sur l’ambulance. Classe.

 

 

Mouassa n’est plus l’entraîneur de la JS K, qu’en dites-vous ?

La première fois que j’avais commenté les prestations de la JSK avec Moussa à sa barre technique, je ne l’avais pas fait pour casser le club. C’était une remarque constructive, par rapport à l’effectif entre autres. Après, les gens l’ont pris autrement. Aujourd’hui, on voit bien que ce sont les joueurs eux-mêmes qui ont réclamé le changement du coach, pas moi. C’est plus grave. Mais je tiens encore à souligner que, personnellement, je ne suis ni contre ni pour Mouassa. On m’a posé la question sur la JSK, j’ai dit que c’est un club qui devait jouer les premiers rôles, c’est une vérité, le club ne va quand même pas passer son temps à éviter la relégation.

 

Le temps vous a donné raison ?

Quand j’ai parlé, je ne me suis pas posé la question. Ce que j’ai dit, je l’ai fait de bon cœur et sans la moindre arrière-pensée. Je n’ai blessé personne, j’ai juste assené des vérités. Peut-être que les gens n’aiment pas les vérités. Quand on dit ce qui se passe réellement, ça ne plaît pas malheureusement.

La JSK en est arrivée même jusqu’à sacrifier un mouton et faire appel à un raqi pour exorciser l’équipe, n’est-ce pas un peu surréaliste ?

Cela se passe comme ça dans la majorité des clubs algériens, on fait la même chose partout. Je n’ai pas aimé en revanche le fait de médiatiser ça. Les autres clubs agissent dans la discrétion.

 

Peut-on dire que c’est le départ de Mouassa qui va finalement exorciser la JSK ?

Il n’y a que l’avenir qui pourra le dire. La saison passée, après le départ de Bijotat, l’arrivée de Mouassa a permis au club de sauver sa peau. Ça ne marche pas aujourd’hui. Comme on dit, le malheur des uns fait le bonheur des autres. Peut-être que le nouveau coach redressera la barre. De toute façon, il ne pourra pas faire pire. Et puis, si j’ai bien lu, Mouassa lui-même a dit qu’il partait dans l’intérêt de la JSK. Les entraîneurs sont tributaires des résultats, c’est la loi du football.

 

En sélection nationale, à l’USMA et à la JSK maintenant, ce sont les joueurs qui ont chassé l’entraîneur, que pensez-vous de ce nouveau phénomène ?

C’est apparemment devenu une mode. Si on avait des Messi et Ronaldo dans l’équipe, on pourrait à la rigueur comprendre la chose. Avec le business, on connaît le poids de ces deux joueurs, on pourrait admettre qu’ils aient leur mot à dire. Mais on est loin du compte en Algérie. Ce sont les dirigeants qui décident en principe, les joueurs doivent être éloignés de tout ça sinon ils se mettent une pression supplémentaire sans s’en rendre compte : en écartant l’entraîneur, ils doivent assumer après !

 

Un mot sur le futur coach de la JSK ?

Il y avait un blocage entre Mouassa et ses joueurs, peut-être un problème de communication ou autre. Le nouveau coach devra y remédier. Il faudra peut-être encourager Kharroubi, c’est un jeune technicien, mais il a les qualités pour diriger l’équipe. Je suis de tout cœur avec lui, il faut l’encourager. Pourquoi ne pas lui donner la chance de diriger l’équipe ? Il connaît les joueurs, il maîtrise son travail, peut-être qu’il provoquera le déclic.

H. D.

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