Lyès Benhaha, l’ancien entraîneur des gardiens de but du MO Béjaïa, revient sur la situation qui prévaut au sein des Crabes. Il reste optimiste.

Qu’est-ce qui ne marche plus au MO Béjaïa ?

Le conflit administratif entre l’ancien bureau exécutif et le nouveau a logiquement affecté les joueurs ; c’est essentiellement ce qui est derrière la mauvaise passe que traverse le club. Après, quand les résultats ne suivent pas, le doute s’installe.

 

Certains avancent que Sandjak n’était pas le coach qu’il fallait, êtes-vous de cet avis ?

Sans son apport, je ne crois pas qu’on serait parvenus en finale de la coupe de la CAF. Les gens oublient que le MOB a atteint un sommet avec lui puisque le club est devenu la 4^e équipe en Afrique. J’étais au sein du groupe, je voyais donc tout de l’intérieur, je peux apporter un témoignage fidèle et dire qu’il faisait son boulot de manière professionnelle. A la limite, on pourrait rétorquer que je manque d’objectivité puisque je faisais partie de son staff, mais les résultats qu’il a enregistrés sont là et parlent en sa faveur.

 

Yacine Amaouche nous confiait récemment que l’après-Mazembe serait pénible pour le MOB, il ne s’est pas trompé…

Oui, seulement je note qu’il y a une bonne réaction des nouveaux dirigeants et des supporters, ce qui me laisse optimiste quant à l’avenir des Crabes.

 

Ne craignez-vous pas que le MOB suive les traces du MC EL-Eulma ?

Justement, c’est cette crainte qui fait réagir les amoureux du club. Les gens ont tellement peur de subir le même sort que le MCEE qu’ils font tout pour l’éviter. Cela étant, le MOB a le temps de se refaire une santé et d’éviter une issue semblable. Aussi, je n’oublie pas que les Crabes ont quand même un groupe, ils ont une équipe qui a prouvé sa valeur. Tout ne peut pas disparaître du jour au lendemain. Les joueurs ont été affectés un temps par les promesses non tenues sur le plan financier, mais les choses sont en train de rentrer dans l’ordre puisque les joueurs sont peu à peu régularisés. Avec le nouveau staff, les choses devraient aller mieux, je souhaite d’ailleurs bonne chance à Youcef Bouzidi.

 

C’est l’homme de la situation ?

Il a de l’expérience, il sait comment s’y prendre dans ces conditions, je crois qu’il va relever le défi. Aussi, je ne le cache pas, si notre staff technique était resté, il aurait également pu reprendre les choses en main et aller de l’avant. On savait que l’après-finale serait difficile même si on avait gagné le trophée. Il suffit d’un bon travail sur le plan psychologique et tout repartira de plus belle. Je reste optimiste pour le MOB, surtout lorsqu’on connaît la valeur de son public.

 

Justement, qu’en dites-vous ?

C’est le véritable 12^e homme du MOB, il soutient l’équipe comme personne, il crée dans les tribunes une ambiance digne des grands stades européens. Je suis convaincu qu’avec l’apport de ses valeureux supporters, le MOB va refaire surface. Et je le souligne une nouvelle fois, les Crabes ont tout de même une équipe qui a montré sa valeur face aux géants de l’Afrique.

 

Et vous, que devenez-vous ?

Je suis au repos, j’en profite un peu avec ma petite famille. J’ai joué une finale de la Ligue des champions avec l’USMA, une autre en coupe de la CAF avec le MOB et j’espère gagner la prochaine. Mais si je tombe encore une fois sur le TP Mazembe en finale, je crois que je ne la jouerai pas (rire) !

H. D.