La JS Kabylie va de mal en pis, êtes-vous surpris ?
Oui, d’un côté. Mais pas vraiment, de l’autre parce que c’est l’issue logique d’un club perturbé par plusieurs facteurs. D’abord, il y a le mental. C’est connu, quand on n’est pas en confiance, on perd son football. Ensuite, les changements fréquents d’entraîneur n’arrangent pas la situation. Les joueurs, l’équipe, doivent chaque fois s’adapter à un nouveau style de coaching. Enfin, l’absence du public, eu égard aux mauvais résultats, est fortement préjudiciable.
Que préconisez-vous pour y remédier ?
Il faut réfléchir à ce qu’il faut faire pour sauver le club. La JSK joue les dernières places depuis 2 ou 3 ans, cela doit cesser. Aujourd’hui, le professionnalisme recommande de travailler avec un staff élargi, qui fait la part belle à la formation des jeunes, et qui ne néglige pas aussi le volet de la communication.
Précisez votre pensée à ce propos.
Après un match, un joueur doit être briefé au préalable sur ce qu’il va dire aux journalistes, afin que le club parle d’une seule et même voix. Ce sont deux trois joueurs, pas plus, qui s’adressent aux médias après une rencontre, et ils ne doivent pas être les mêmes au match suivant. La communication entre les joueurs et l’entraîneur ou les dirigeants est importante. Les dirigeants doivent être issus du milieu du football pour qu’ils comprennent les difficultés des joueurs et de leur coach. Ce dernier doit aussi adapter sa tactique par rapport aux qualités des joueurs dont le club dispose.
C’est un reproche à Hidoussi, le coach de la JSK ?
Personnellement, je ne le connais pas. De mon point de vue, Hidoussi s’expose un peu trop dans la presse. Quand on débarque dans une équipe en difficulté, on doit travailler et songer aux solutions. On soigne le mental des joueurs d’abord et on essaye ensuite de trouver où résident leurs soucis. Depuis son arrivée à la tête de l’équipe de la JSK, Hidoussi a eu trois ou quatre sorties médiatiques qui n’étaient opportunes.
En somme, Hidoussi devrait songer aux solutions plutôt que de trop parler ?
Voilà ! Il doit se pencher sur les solutions. Il vient d’arriver, sa première tâche est de voir quels sont les problèmes des joueurs. L’équipe est en perte de confiance, dans une position peu reluisante au classement, et il se soucie en premier de dire : «Celui qui veut partir n’a qu’à s’en aller !» Il ne fait qu’amplifier les problèmes. Je pense que Hidoussi a assez d’expérience pour changer son fusil d’épaule et se consacrer aux véritables soucis de l’équipe. Je ne veux pas paraître dans la peau d’un donneur de leçons, je livre juste mon avis. Et je crois que c’est de cette manière qu’on peut mettre son savoir-faire au profit du club.
Et sauver ce qui peut l’être encore…
Vous savez, la saison passée, la JSK a débuté l’exercice en se classant parmi les derniers, cela ne l’a pas empêché de se ressaisir ensuite pour finir sur le podium. Donc, tout demeure possible. Mais ça passe par le moral des joueurs qu’il faut retaper, et cela est l’affaire de l’entraîneur avant tout.
H. D.