«A la place d’Aulas, j’aurais fait pareil»
«Ce que j’ai vécu, je l’avais anticipé»
«J’arrive à un tournant important de ma carrière»
«J’espère disputer la CAN cet hiver»
A l’image de son club, Rachid Ghezzal revient progressivement à son meilleur niveau. Interrogé à ce sujet, il répondra : «J'ai eu quelques petits pépins physiques qui m'ont ralenti dans ma progression. Mais je me sens de mieux en mieux grâce à l'enchaînement des matches. L'équipe a aussi retrouvé un certain équilibre et on se sent forcément mieux individuellement. Beaucoup de joueurs ont su élever leur niveau de jeu et cela a rejailli sur tout le monde.»
«Je me suis trop pris la tête avec ces négociations»
Le milieu offensif lyonnais pense que sa blessure aux adducteurs a, peut-être, un lien avec tout le bruit fait autour de son avenir. Il en parle. «Pour ma blessure à l'aine, début novembre, je pense que c'est plus lié à l'accumulation des matches, alors que tout allait bien. Par contre, pour ma blessure aux adducteurs cet été, je pense que la situation a joué. D'autant que c'était quelque chose que je ne connaissais pas. Cela a fait beaucoup de bruit dans la presse. Inconsciemment, ça a pesé mentalement. Je lisais, peut-être, un peu trop ce qui se disait, je me prenais trop la tête. Aujourd'hui, je sais faire la part des choses. J'ai mes conseillers qui sont là pour gérer la situation et ils le font très bien. Cela me permet de me consacrer uniquement au football.»
«Je ne veux pas qu’on dise que je traîne la patte parce que je suis en fin de contrat»
A travers cette interview, on découvre que tout ce qui a été dit et écrit à propos des négociations de Rachid Ghezzal et le rapport que ça a sur son niveau et sa santé aurait beaucoup affecté le joueur en début de saison. «Quand on entend qu'on veut trahir le club, qu'on veut faire du mal, ça touche forcément même si ce n'est pas la vérité. Ça atteint mentalement et ça se répercute sur le terrain, sur notre niveau physique. On en revient à ma première blessure. Mais j'ai compris qu'il fallait que je me concentre uniquement sur le terrain. Je suis payé pour jouer au football, pas pour être au cœur des négociations. Une de mes plus grandes craintes serait que le grand public se dise : «Le mec est en fin de contrat, il n'en a plus rien à faire, il traîne les pieds !» Mais je me suis toujours battu pour le club et je continuerai à le faire. Comme je le fais depuis mon arrivée à l'OL. J'ai le droit d'être mauvais, de rater des matches. Mais ce qui est sûr, c'est que je donnerai toujours tout », explique l’international algérien.
«Mais je suis toujours le chouchou d’Aulas»
Le président Jean-Michel Aulas n’a parfois pas ménagé Ghezzal, qui était il y a un an son chouchou..., la question a été posée au joueur, voici sa réponse : «Ah mais, pour moi, je suis toujours le chouchou du président ! Ce n'est pas parce qu'on n'a pas encore trouvé d'accord pour ma prolongation que nos rapports ont changé. J'ai toujours le même respect à son égard. Et quand je le croise, je sens que c'est réciproque. Je suis assez mature pour savoir et comprendre que ça fait partie du métier. Il y a deux parties qui défendent au mieux leurs intérêts. Ce n'est pas parce que les discussions peuvent être difficiles qu'on ne se respecte pas ou qu'on se déteste » et d’ajouter : «Nos relations sont restées très bonnes. On connaît le président. On sait quelle posture il peut adopter face à la presse. Je n'ai jamais pris les choses à cœur. Je n'en veux à personne. Peut-être que si un jour je me retrouvais à la place de mes dirigeants, je ferais pareil.»
«Je ne veux pas que ça traîne»
Ghezzal a insisté sur le fait que sa priorité est et restera de prolonger à l’OL. «Cela n'a pas changé ! Bien sûr, il y a d'autres clubs qui s'intéressent à moi et qui ont engagé des discussions. Mais ma priorité est toujours de prolonger. Aujourd'hui, je n'ai aucun accord avec un autre club et je suis toujours à l'OL. J'ai toujours été honnête et franc. Cela n'a pas lieu de changer », dira-t-il. Pour ce qui est de la durée des négociations, Rachid Ghezzal précisera : «Je n'ai pas envie que la situation traîne jusqu'à la fin de l'année ! C'est ce que j'ai exprimé à mes conseillers et au club. Je ne veux pas avancer dans l'inconnu jusqu'à la fin de la saison, sans savoir quoi faire. Il y a la CAN (14 janvier - 5 février au Gabon) avec l'Algérie que j'espère disputer. Cela me donnera, peut-être, un mois de réflexion, loin de tout ça. J'aurais aimé être fixé dès cet été, mais ça n'a pas été le cas malheureusement. Maintenant, l'essentiel, c'est que cela se règle correctement pour moi et pour la suite de ma carrière car j'arrive à un tournant important de celle-ci. »
«En négociant mon départ à Everton, l’OL m’a mis sous pression, mais…»
L’OL a toujours du mal à négocier les départs de ses meilleurs joueurs. Benzema, Ben Arfa…ça a toujours été compliqué. Le joueur en parle. «C'est comme une dispute de famille ! Des petites disputes entre frères ou entre un père et son enfant, c'est toujours plus délicat à gérer qu'une dispute classique entre un salarié et un employé. Il y a l'aspect affectif qui entre en jeu. L'OL, c'est une grande partie de moi. Je suis formé et né ici. Donc, c'est délicat pour tout le monde, le président y compris car c'est un homme d'affaires. Du fait de cette relation affective, on se pose plus de questions. Et quand on y réfléchit bien, si j'avais été à sa place, je me répète, j'aurais, peut-être, fait pareil. J'ai été envoyé temporairement avec la CFA, on m'a mis sur la liste des transferts et on a négocié mon départ à Everton. Mais cette mise sous pression, je l'avais anticipée et, vraiment, je n'en veux à personne. Ça fait partie du milieu. » A la fin, Rachid Ghezzal terminera par dire ceci : «Je suis un éternel insatisfait et je cherche toujours plus, à m'améliorer. J'ai fait six bons mois et certains disent que ce ne sont que six mois. C'est normal qu'ils le disent. A moi de montrer que ce n'était pas juste un feu de paille, que je peux continuer à faire pareil et même mieux!»