«Le public et les médias ne me font pas peur»
A propos de ce retour, le Flamant dira : «En 2003, après avoir qualifié l’équipe pour la CAN 2004, j’avais quitté l’Algérie pour des raisons personnelles. Mais je continuais de suivre cette équipe, et d’avoir des contacts avec Mohamed Raouraoua, le président de la fédération. J’avais beaucoup apprécié mon premier séjour en Algérie. Et quand le président m’a contacté pour savoir si j’étais intéressé pour un retour, j’ai accepté. J’étais sous contrat à Lokeren, mais mes dirigeants ont accepté de me libérer. J’avais une dette envers l’Algérie. Je suis heureux de retravailler dans ce pays.»
«Les supporters et les médias ne sont pas mes adversaires»
Sur la pression du public algérien, celle de la presse et l’obligation de résultat imposée par la FAF, Leekens expliquera : «Les supporters, les médias ne sont pas nos adversaires, bien au contraire. Je sais qu’il y a beaucoup de pression en Algérie. Mais ce n’est pas à mon âge que cela va me faire peur (rires). J’ai été sélectionneur de la Belgique et de la Tunisie, j’ai entraîné en Turquie (Trabzonspor), les meilleurs clubs belges (Anderlecht, FC Bruges). La pression, je connais. Les gens veulent des résultats. Mais même après la défaite au Nigeria début novembre (1-3), ils ont vu que l’équipe avait montré de bonnes choses. Si les Algériens constatent qu’on travaille, qu’on a de l’ambition, ils seront avec nous.»
«Ce qui s’est passé avec Rajevac ne me regarde pas»
Arrivé tardivement, Leekens affirme pour la première fois que la Faf ne lui a fixé aucun objectif. Ce n’est pas ce qu’affirme Raouraoua. «Je suis arrivé une semaine avant le stage de préparation… Ce qui s’est passé avant ne me regarde pas. Mais quand un entraîneur part, tout le monde est un peu responsable… Je suis tourné vers l’avenir. J’ai signé un contrat jusqu’à la CAN 2019. Il n’y a pas de clauses avec des objectifs à atteindre. Je suis ambitieux pour mon équipe, et cela signifie donc que je veux gagner le maximum de matches. Nous avons une CAN à disputer. La qualification pour la Coupe du monde 2018 est encore possible. J’ai établi mon programme de travail jusqu’à la CAN 2019. On sait qu’une équipe comme l’Algérie doit faire partie des meilleures du continent, car elle en a les moyens. Mais jouer en Afrique, ce n’est jamais simple.»
«Je ne veux pas qu’on dise que cette génération a été perdue»
Georges Leekens reconnaît que les joueurs qu’il a entre les mains sont doués, néanmoins, il émet quelques réserves. «… le talent, ce n’est pas toujours suffisant. Il faut du travail, beaucoup de travail. Il y a une très belle génération, qui peut gagner des titres. Mais cela passera par beaucoup d’efforts. Je n’ai pas envie qu’on dise un jour que c’était une génération perdue. Alors, oui, j’ai une belle équipe, talentueuse, mais on doit encore grandir», dira-t-il.
«L’Algérie doit viser plus haut que les 1/8 de finale de la CM»
Leekens dit être un entraîneur cool, mais exigeant. «Je demande un engagement total dans le projet. Je veux des joueurs qui travaillent, qui soient positifs, ambitieux, qui soient fiers de porter le maillot de leur pays, car c’est un honneur. Si vous vous défoncez sur le terrain, vous avez le droit de perdre. L’Algérie a fait une belle Coupe du monde en 2014. Elle a atteint le deuxième tour face à l’Allemagne (1-2). Ok, c’est très bien, mais il faut en vouloir plus. On doit remonter au classement FIFA (38e au 24 novembre, NDLR). En 2003, lors de mon premier passage à la tête de cette équipe, il y avait du potentiel, mais pas autant qu’actuellement. C’est pour cela qu’on doit viser haut», tonne le Belge.
«Gagner la Can passe par une bonne préparation»
Moi, je joue pour gagner. Nous irons au Gabon avec l’objectif d’aller le plus loin possible. Mais je sais, par expérience, qu’en football tout peut arriver. Le meilleur comme le pire. En 2015, avec la Tunisie, nous avions été éliminés par la Guinée équatoriale (1-2) à cause d’un penalty imaginaire. Cette année, l’Algérie aura comme adversaires le Sénégal, une des meilleures équipes d’Afrique, une très bonne Tunisie, et le Zimbabwe, qui n’est pas facile à manœuvrer. Notre réussite passera par une très bonne préparation. Par une implication totale, de tous les instants. La préparation débutera avec les locaux fin décembre, puis tout le reste de l’effectif à partir du 2 janvier. Mais, dès aujourd’hui, je vais voyager en Europe pour aller voir des internationaux. Et aussi certains joueurs qui pourraient intégrer prochainement la sélection», nous apprend le sélectionneur algérien.
M. A.