Lâché et lésé par la FAF
Soso ne prendra pas part à la CAN et n’aura pas l’opportunité de marquer son 12e but de sa carrière avec les Verts durant cette phase finale, la Fédération algérienne de football a pesé de tout son poids pour l’écarter des rangs de la sélection, et Leekens a validé la décision.
Ainsi, et après un peu moins de 5 ans passés chez les Verts, celui qui était jusque-là l’un des joueurs les plus adulés par le public goûte à l’amertume de l’indifférence et à la sanction.
L’Algérie était son choix du cœur
L’international algérien a pourtant toujours répondu présent, les supporters n’oublieront pas de sitôt que ce joueur a la particularité d’être l’un des rares binationaux à n’avoir pas posé de conditions pou venir en sélection, son choix n’a pas tardé à intervenir, et comme il l’a toujours déclaré : « C’était le choix du cœur. » Il a même prodigué des conseils pour attirer les Benzia, Ghoulam et autres Brahimi et plus se permettant à critiquer le choix de Fekir, qui s’est joué de la FAF avant d’opter pour son pays de naissance, mais après 5 ans de bons et loyaux services rendus aux Verts, voilà que cette même FAF décide tout d’un coup de le lâcher, à un moment où il a pourtant besoin de l’aide de tout le monde, le joueur certes ne vit pas de beaux jours du côté de Londres et compte même changer d’air pour retrouver la joie de jouer, mais cela ne pouvait être qu’une bonne raison pour le soutenir et lui accorder cette chance de se rattraper et montrer qu’il est encore là prêt à donner le plus, la FAF en a décidé autrement.
De Banjul à Uyo…
De la Gambie vers le Nigeria en passant par le Brésil, Soso aura parcouru un long chemin, certes tout n’était pas rose, mais la place du joueur est toujours restée intacte aux yeux des Algériens, les images des fans algériens qui se sont déplacés pour le voir lors du stage d’intersaison effectué par les Hammers aux USA résument un petit peu la place du joueur dans les cœurs des Algériens, ils ont appris à l’aimer depuis sa première sortie avec l’EN un certain 29 février 2012 et c’était déjà le moment de briller avec son but marqué contre la Gambie, le chemin ensuite était très long, ce n’était pas toujours facile avec un Vahid très exigeant notamment pour ce qui est du côté physique, mais le joueur a tout accepté et il était même brillant, on retient son match de novembre 2013, lors du barrage aller contre les Etalons burkinabés, lorsqu’il a sorti un match de haute facture et un but qui a maintenu l’espoir, permettant à Bougy de conclure en beauté à Tchaker avec encore ce jour-là un match magnifique de Soso.
La suite était encore meilleure au Brésil avec une entente remarquable avec Brahimi sur le terrain qui a donné du tournis aux Sud-Coréens, mais aussi contre les Belges, où il a marqué le seul but de l’EN dans le match.
Beaucoup de respect pour le peuple
Si les fans aiment Soso et sont déçus de son absence c’est parce qu’il n’a jamais osé les défier ni les critiquer, et pourtant il pouvait bien décorner le soir d’un match au 5-Juillet contre le Sénégal, ce jour-là il était sous pression en tant que capitaine et n’a rien pu faire, et lorsqu’il quittait le terrain, les sifflets du public lui ont fait mal, mais il est resté de marbre, sans réaction, un geste qui prouve son respect pour le public algérien, qui l’a aidé à briller là où il est passé.
Feghouli ne sera pas à la CAN, mais son nom reste vivant, il continuera à monnayer son talent en Europe, car il le vaut bien, entre-temps, les mauvaises langues continueront à accomplir le sale boulot, à critiquer l’un des rares n’ayant pas fait de chantage à la FAF, Soso ne sera pas à la CAN, c’est l’EN qui en sera le grand perdant, pour le moment, car son absence est peut-être temporaire, un jour il fera son grand retour, et ce jour-là on sera curieux de voir dans quel sens tournera la girouette.
S.M.A
JE SUIS FEGHOULI
Peut-on s’autoriser à écarter un joueur comme Sofiane Feghouli pour des raisons techniques ou physiques ? Non, bien sûr que non ! Comme l’était Antar Yahia et Ziani avant lui, Sofiane Feghouli est le seul joueur dans ce groupe à pouvoir sonner la révolte quand c’est nécessaire. Il l’a prouvé à maintes reprises. Il était le seul à avoir eu le courage de critiquer le programme de préparation de qui ? De Vahid Halilhodzic en 2013. Il était aussi le seul à avoir exprimé publiquement son opposition au départ de Gourcuff. Feghouli a, quelques semaines plus tard, tiré la sonnette d’alarme et réparé l’erreur monumentale de la FAF d’engager Rajevac… Sofiane Feghouli a ensuite pris la défense de tous ses camarades et mis à dos toutes la génération 82 qui sont pour la plupart des consultants TV. Ce n’est pas pour ses intérêts personnelles qu’il a fait tout ça (il était comme un roi en EN) mais pour l’intérêt de la sélection et des supporters de l’équipe nationale d’Algérie. Qu’on le veille ou non et qu’en déplaise à certains, au-delà de l’aspect footballistique, ce joueur a ce que les autres n’ont pas. C’est un leader, un meneur, un exemple. Aujourd’hui, ce joueur extraordinaire est victime d’une campagne de dénigrement sans précédent. Nous, en tant que journalistes, on a le devoir et l’obligation d’exiger des explications de la part de la FAF, mais aussi de Leekens et la première question à laquelle on voudrait une réponse est : est-ce sa déclaration dans laquelle il dit que la FAF a fait une erreur de casting en ramenant Rajevac qui en est la raison, est-ce à cause de son soutien à Gourcuff, ou alors les deux ? En tant qu’Algériens et supporters des Verts, on a aussi le droit, le devoir et l’obligation de dire : on est tous Feghouli.
STOP AU FEGHOULI BASHING
Triste situation que vit actuellement notre compatriote Sofiane Feghouli à West Ham. En dehors des plans de son coach, notre Soso national se trouve dans une situation compliquée. Mais, aucun souci, Sofiane saura trouver une issue qui le grandira d’avantage. A Grenoble, alors qu’il avait tout juste vingt ans, où à Valence par deux fois, il a pu gérer au mieux des situations conflictuelles bien plus compliquées. Ce qui doit le préoccuper davantage ce sont les missiles qui lui sont balancés depuis un certain temps à partir d’Alger par de nombreux personnages dans le but évident de ternir son image. En vieux routier de la sélection et maîtrisant les rouages de la communication entourant l’équipe nationale, il ne se fait aucun doute sur l’inspirateur de ces attaques. Et pour couronner le tout une mise à l’écart de la sélection toute au moins surprenante.
Les raisons qui seront avancées par Leekens seront sans doute techniques et liées à son temps de jeu avec son club. Les arguments du coach national seront sans doute valables même si en même temps il aura beaucoup de mal à justifier la présence d’un pensionnaire de D2 d’un pays plus connu par la qualité de son chocolat que de son football. Mais là n’est pas le débat. Coïncidence ou pas, l’éviction de Sofiane est accompagnée par une certaine agitation technico-médiatique qui laisse penser que le technique n’a pas a été le seul paramétre pris en compte.
Agé de 27 ans, Feghouli a pris de la bouteille. Il s’arroge le droit, et à juste titre, de donner son avis sur les sujets qui entourent l’équipe nationale sans jamais briser le fameux pacte surnommé « Le secret du vestiaire ». Déclarer que « valida avait cramé certains joueurs avant la CAN2013 » est un secret de polichinelle et estimer que Rajevac « est une erreur de casting » ne sont pas vraiment un scoop. C’est bien qu’un des acteurs les plus vieux de la sélection s’exprime sur certains sujets offrant plus de crédibilité à une communication fafienne très souvent boiteuse. C’est sans doute là le cœur du problème. A la FAF on applique la méthode de la communication UNIPOLAIRE. Mis à part les communiqués laconiques balancés de temps à autre, les sujets dits sensibles seul le patron a le droit de les aborder. Et tant que le boss ne parle pas, personne ne doit s’arroger ce droit. Bref, la définition exacte de la méthode stalinienne de gestion de la communication. Aujourd’hui, Feghouli a parlé. Demain, et après quelques dizaines de sélections, Mahrez parlera à son tour. Après-demain Brahimi prendra le relais et parlera encore. Et dans cinq ans, Bentaleb ou Ghoulam parleront à leur tour… d’ici là la FAF devra les intégrer dans son plan de communication global au lieu d’actionner de nouveau des missiles spécialement chargés d’exécuter certaines besognes.
Salim S