Kamel Abdeslam, l’ancien pilier du grand Jumbo-jet d’antan, est le nouveau directeur sportif de la JS Kabylie. Nacer Bouiche, son ancien équipier, estime qu’il peut être un plus à condition d’imposer sa vision du football. Il explique aussi pourquoi.
Kamel Abdeslam, directeur sportif de la JS Kabylie, ça vous ravit ?
Oui, de toute évidence, il le mérite autant que n’importe quel joueur ayant donné à ce club, surtout notre époque du Jumbo-jet. Je suis très content pour lui, je l’encourage et l’invite à se concentrer sur sa nouvelle mission, je ne lui souhaite que du bonheur.
D’emblée, il a affirmé qu’il travaillera gratuitement, qu’en pensez-vous ?
C’est vraiment sympa de sa part, c’est tout à son honneur. Il apportera sa riche expérience gratuitement, c’est une nouvelle preuve d’amour pour son club. C’est vraiment une preuve de bonne volonté.
Vous avez été son équipier à la JSK, comment pourriez-vous décrire le joueur et l’homme ?
C’est quelqu’un de très discret, ce n’est pas le type qui aime se manifester dans les médias. Il est gentil, sociable. Sur le terrain, il était aussi discret, mais un super joueur et un super coéquipier. Je l’ai côtoyé à la JSK durant sept ans. C’est un bon ami, quand on se revoit lors des matches de gala, on rigole bien.
Ce sera un plus pour la JSK ?
Bien sûr, c’est souvent un plus quand on fait appel à un joueur aussi expérimenté. Ensemble, on a tout gagné, son apport à la JSK ne peut être que bénéfique, en principe. Il est discret, il va donc travailler dans la discrétion, il n’y a pas mieux d’ailleurs. Je ne peux lui conseiller qu’une seule chose…
Laquelle ?
C’est d’imposer ses idées ! Il devra imposer sa propre façon de voir le football. Quand quelqu’un a une telle personnalité, un tel vécu, il vaut mieux qu’il imprime sa marque en imposant ses propres idées. S’il arrive à faire ça, cela signifiera qu’il a vraiment apporté quelque chose de nouveau. Mais ce n’est pas tout…
Quoi d’autre ?
Il faut que ses idées soient effectivement appliquées en pratique. Parce qu’il faut le dire, on espère toujours imposer ses idées, appliquer ses principes, mais parfois c’est cassé, détourné de la trajectoire envisagée, pas suffisamment encouragé, et tout tombe à l’eau finalement. S’il n’arrive pas à imposer sa vision du football en tant que directeur sportif, c’est qu’il n’est sans doute pas sur le bon chemin.
Pour lui, le manager général de la JSK sera Malik Mekbel, un autre ancien que vous avez connu…
Oui, c’est une bonne chose aussi. Vous savez, je ne dirais jamais le contraire au sujet d’un footballeur car, pour moi, le football appartient aux footballeurs. Le seul bémol que je mettrais, c’est que ce n’est pas facile de gérer les choses dans un aussi grand club. Cela est valable pour Abdeslem comme pour Mekbel. Après, c’est sur le travail accompli que tout le monde sera jugé. Mais je souhaiterais toujours bonne chance et je dirais toujours bon courage aux joueurs ayant porté le maillot de la JSK et qui ont fait partie de la grande histoire de ce prestigieux club.
H. D.