Vahid appelle à la rébellion : «L'Afrique doit rejeter cette discrimination»

En attendant la conférence de presse de Djamel Belmadi où il devrait lui aussi dire les 4 vérités à la suite à la décision de la FIFA d’autoriser les clubs européens de retenir leurs joueurs qui a été exploitée parfaitement par les clubs français, cette décision émanant de la LFP française continue de susciter l’indignation des sélections africaines et des sélectionneurs.

La plus virulente des sorties médiatique aura eté incontestablement celle de Vahiod Halilhodzic le driver de l’équipe nationale marocaine qui a tiré à boulets rouges sur la FIFA et sur la LFP. «Cette circulaire autorise les clubs à empêcher les joueurs de venir en sélection… Seulement les joueurs africains. Je suis assez dubitatif sur cette circulaire, pourquoi fait-on une différence entre les footballeurs africains et les footballeurs européens ? Cette quarantaine, c’est seulement un prétexte pour empêcher le joueur de venir jouer pour son pays. (…) La FIFA a touché un article qu’elle n’aurait jamais dû toucher, sur les relations entre les clubs et les sélections nationales. Si aujourd’hui on empêche les joueurs de venir pour ce stage, qu’en sera-t-il demain pour la CAN ?», s’est interrogé le Bosniaque toujours aussi chaud quand il s’agit de défendre les justes causes.

 

«Ça ne va pas s’arrêter là… (…)» Cette circulaire dit qu’elle autorise, ce n’est pas un acte juridiquement définitif. Elle "autorise" les clubs, mais personne, ni la FIFA ni un club ne peuvent empêcher un joueur de rejoindre son propre pays. Il ne peut pas y avoir de sanction (de la part des clubs pour les joueurs, ndlr). C’est injuste et immoral. (…) J’espère que tous mes collègues des sélections africaines vont montrer leur mécontentement total. J’appelle les joueurs africains à être sensibles à ce que j’appelle une discrimination sportive, qu’ils montrent leur solidarité et leur attachement vis-à-vis du continent africain et surtout de leur propre pays», a-t-il confié en conférence de presse. L’appel de Vahid sera certainement entendu par les autres sélectionneurs, d’ailleurs certains n’ont pas attendu l’appel pour tirer sur la LFP française à l’image du sélectionneur comorien Amir Abdou.

Amir Abdou : «La CAF n’a même pas réagi, c’est gravissime»

Face au Togo, jeudi 25 mars et à l’Egypte au Caire, le 29 mars, il suffit sur le papier aux Coelacanthes de prendre un point en deux matchs. Mais sans la moitié de l'équipe, l'affaire se complique forcément... Face à cette situation, le sélectionneur Amir Abdou a lui aussi crié à l’injustice lui qui se retrouve privé de 5 éléments évoluant en France. «Je vous le dis sincèrement : ‘’Je suis choqué et très déçu de la tournure que cela prend. La FIFA a ouvert une fenêtre et a modifié sa circulaire. Les clubs se sont engouffrés dedans et ils ont profité de cette circulaire pour bloquer nos joueurs. Nous ou d’autres fédérations, on est dans le même bateau. Actuellement, la CAF n’a même pas réagi par rapport à cette situation-là. C’est gravissime et c'est un manque de respect au niveau du football africain. Les joueurs sont frustrés. C’est historique pour les Comores. Il y aussi le Gabon et le Bénin. Vous vous rendez compte de la frustration que l’on peut avoir? C’est un rêve que l’on est en train de vivre, et on est en train de nous le gâcher. On nous met des bâtons dans les roues pour cette histoire de Covid. En Europe, il n’y a pas de Covid ? Alors pourquoi les Européens ne sont pas concernés?», s’est-il interrogé.

La Fédération sénégalaise souligne un vice de forme

De son coté, le Sénégal, à travers sa fédération, a condamné ces mesures en transmettant un courrier à la Fédération française de football. Le secrétaire général, Victor Seh Cissé, auteur de la lettre, demande ainsi à la FFF d'intervenir pour mettre à disposition du Sénégal les joueurs évoluant en France. La FSF souligne notamment un vice de forme dans la décision de la LFP. "Ledit règlement (de la FIFA, ndlr) ne prévoit pas l'intervention d'une autre structure dans la procédure en dehors de l'Association nationale et des clubs des joueurs convoqués", indique Victor Seh Cissé, qui précise également que le délai pour refuser la convocation des joueurs est de six jours.

Or, la liste des convoqués par le Sénégal aurait été envoyée le 5 mars. "Ces derniers n'ayant pas réagi dans le délai de 6 jours ne peuvent attendre moins de 5 jours avant le début de la fenêtre internationale afin de justifier un refus de libérer de manière ciblée les joueurs étrangers convoqués", écrit la FSF, qui évoque un "préjudice important", alors que 12 joueurs sur les 26 convoqués évoluent en France.

Idem pour Antonio Conceição, le sélectionneur du Cameroun qui évoque une mauvaise volonté et exige du respect. «On n'a pas fait pression sur eux, mais on demande qu'on respecte les sélections. Il y a eu de la mauvaise volonté, il y avait moyen de trouver une autre solution, on n'envoie pas un bon signal en prenant ces décisions», a-t-il lui aussi condamné.

Ces propos s’ajoutent aux posts de Slimani et des autres joueurs africains contrariés par la décision osée de la LFP, la question qui se pose : ces joueurs peuvent-ils défier leurs clubs ? Les exemples par le passé ne manquent pas, Maroc et Liégeon l’avaient fait, Saïb aussi, mais les temps, hélas, ne sont plus les mêmes.

Cette date FIFA restera gravée à jamais dans les mémoires des fans du football africain, une réaction énergique est plus que nécessaire de la part de la CAF, la crédibilité de Motsepe est déjà en  jeu.

S.M.A

 

 

 

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