Dans cet entretien réalisé avant-hier, l’entraîneur en chef du MC Oran, Moez Bououkaz, parle de son équipe, de sa marge de progression, du mercato, de son avenir au sein club et de la sélection de son pays.

Qu’avez-vous retenu de la défaite de Constantine ?

Les joueurs étaient disciplinés par rapport à ce que nous leur avons demandé de faire. L’essentiel, on est satisfait du comportement concernant la concentration, la maîtrise du ballon et la discipline dans le jeu. Ils ont répondu présent, il nous a manqué la réussite qui aurait pu nous permettre de prendre l’avantage. C’est normal, quand tu ne marques pas, tu t’attends à être piégé et c’est ça le football. 

 

Le jeu de l’équipe a progressé par rapport au début de la compétition…

Oui, bien sûr ! Vous savez, on reçoit des échos, on nous dit après chaque match que nous avons bien joué et c’est ce que nous avons constaté. L’équipe joue bien, on est en train de progresser d’un match à un autre. Les prestations sont en nette amélioration, en  progression. 

 

Quel bilan peut-on faire de votre parcours après 12 journées de championnat ? 

Jusqu’ici, on a obtenu 17 points, c’est bon, Elhamdoullah, même si on se sent pénalisé par rapport aux points perdus à domicile. A la fin de l’aller, on aura croisé le fer avec toutes les équipes. A la fin, on va poser un meilleur diagnostic par rapport à notre potentiel et la force de nos adversaires.

 

Qu’espérez-vous à la fin de la phase aller ?

On va essayer de glaner le maximum de points lors des trois derniers matches qui restent à jouer, notamment les matches à domicile contre l’USMA et la JS Saoura qui sont deuxièmes au classement, ainsi que la JSK en déplacement. Donc, des matches qu’il faudra bien négocier pour pouvoir distribuer un peu plus les cartes au prochain mercato.

 

Avez-vous une idée sur ce mercato justement ?    

On va voir pendant cette période quels sont les joueurs qui vont continuer avec nous, ceux qui voudraient partir d’eux-mêmes et quelles sont les possibilités de recrutement pour apporter un plus à notre groupe. Donc, on va en discuter pour en savoir plus,  peut-être qu’on ne les a pas mis dans les meilleures conditions. En clair, à nous de cerner la problématique et trouver les solutions pour ne pas les brader. Vous savez, on aimerait garder tout le monde. On prendra une décision à la fin de la phase aller.

 

Est-ce que l’intégration des jeunes au programme ?

Evidemment, on va s’occuper de l’intégration des jeunes dans le groupe, qui pourra tenir la route et cibler les éléments qui peuvent rester encore quelques saisons avec le Mouloudia.

 

Quels sont les postes à cibler ?

Pour être clair, maintenant, défensivement, on peut être solide, on a une bonne ligne défensive, on a trouvé un bon équilibre dans ce secteur, même s’il y a eu un peu de flottement lors des trois derniers matches ; il nous manque un peu plus d’efficacité et même le nombre de buts qu’on a marqués n’est pas mauvais. Avec le jeu qu’on développe, on devrait aspirer à marquer beaucoup plus de buts.

 

Donc, vous avez besoin d’un buteur…

Le jour on trouvera une machine à marquer des buts on ne dira pas non, sinon on continuera à faire progresser les nôtres, comme Belal dont le vrai poste est avant-centre, ou comme Mustapha qui joue sur les côtés et qu’on n’a pas encore essayé comme avant-centre. On a aussi Freifer qui marque beaucoup de buts avec les espoirs, donc il y a des possibilités pour le secteur offensif.

Nateche pourrait rejoindre l’Arabie Saoudite ; serez-vous prêt à le laisser partir au prochain mercato ?

Je ne suis pas au courant de ce contact. Seulement, Nateche est le capitaine de l’équipe, c’est notre force de par son expérience et ce qu’il nous apporte. La question ne se pose même pas.

 

Qu’avez-vous à dire au sujet de la prestation de Bendjelloul ?

Vous savez, on a découvert Bendjelloul, j’ai toujours dit que le jour où il aura une chance il faudra qu’il la saisisse et c’est ce qu’il a fait. Et pour une première, ça été un coup de maître. Il est promis à un bel avenir. En tous les cas, on va essayer de faire émerger les jeunes du club à ce poste et trouver un équilibre entre le milieu et les attaquants. Il y a aussi Toumi qui n’a pas encore trouvé ses marques, mais il était présent dans les actions chaudes. En tous les cas, on va faire progresser ces jeunes encore plus, on va les aider pour briller.

 

Sinon, que pensez-vous de la trêve ?   

Franchement, on ne sait plus comment se positionner, on a cru la dernière fois que le calendrier était intouchable. Enfin, ce n’est pas un problème, on a quelques joueurs comme Boudoumi et Lakhdari qui sont en train de récupérer, c’est peut-être bon pour leur retour, mais d’un côté ça nous coupe la compétition. Avec les élections, tout le monde est à l’arrêt, donc ce n’est pas un souci.

 

Sur le plan personnel, comment vous sentez-vous au MCO ?

Je me sens bien, El hamdoullah. Vous savez, je suis lié par un contrat d’un an, je donne tout ce que j’ai appris au profit du Mouloudia, je me mets à la disposition des gens qui m’ont engagé et si mon travail plaît ou si je fais les résultats attendus par les vrais supporters et si j’ai la confiance de mon employeur, des membres de mon staff, je suis partant pour prolonger. C’est le rêve de tout entraîneur, rester le plus longtemps et faire aboutir sa philosophie. On a des exemples ailleurs, nous on ne doit pas être pressé. C’est clair, on ne doit pas jouer le maintien avec le groupe qu’on a, mais on doit se préparer et avoir un  plan pour deux ou trois saisons afin d’avoir une solide équipe qui tienne la route. Vous savez, dans le football, tout va très vite, on peut être adulé après un bon résultat et traité de tous les noms parce qu’on perd un match ou pour un mauvais changement. Actuellement, on commence à voir gentiment les fruits de ce que nous avons projeté au début de la préparation.

 

Pour conclure, vos sentiments concernant la qualification de la sélection de Tunisie à la prochaine Coupe du monde…

Cela fait deux Coupes du monde où on était absents, les Aigles ont eu le temps de revoir certaines choses. Le temps d’une transition afin de se préparer et remplacer les Derraji et Chikhaoui. Maintenant, s’ils espèrent arriver au 2^e tour, je ne vois pas pourquoi ne pas s’éclater et s’émerveiller. Il faut ouvrir le jeu,  marquer des buts et se faire plaisir avec un jeu collectif afin de représenter dignement les Arabes et les Maghrébins. C’est clair, il faut se présenter avec un excellent état d’esprit pour faire de la Tunisie une équipe joueuse.

1. M. A.