La saison 2022/2023 restera parmi les plus sombres de l’histoire de la JSK depuis son accession en Ligue 1 en 1969. Il y a cinq années déjà, les Canaris du Djurdjura ont été confrontés au même scénario où ils ont assuré leur maintien en Ligue 1 que durant les dernières journées de la saison.
Ce n’est un secret pour personne, les Jaune et Vert de la JSK ont raté complétement leur saison en passant de l’objectif à jouer le titre à celui de se maintenir parmi l’élite. Après une phase aller catastrophique où l’équipe occupait la place du premier relégable, l’arrivée d’ATM Mobilis qui a placé un nouveau conseil d’administration à sa tête le président Achour Cheloul, ainsi que l’arrivée de l’entraîneur Youcef Bouzidi à la tête de la barre technique ont permis à la JSK de réaliser une phase retour spectaculaire. Après le semi-échec à domicile lors de la première journée de la phase retour face à l’ASO (0-0), les Lions du Djurdjura n’ont plus perdu le moindre point sur leur terrain et ont enchaîné 6 victoires de suite respectivement contre l’USMA, le MCEB, le MCO, le MCA, l’USB et le NCM. En plus de cette série de victoires, Bouzidi et ses joueurs n’ont pas perdu le moindre match en déplacement et ont réalisé quatre matchs nuls respectivement face à l’USMK, l’ESS, la JSS et le RCA. Après la dernière victoire à domicile contre le NCM, les camarades de Koceila Boualia mettent fin au cauchemar de la relégation et libèrent leurs supporters qui étaient vraiment inquiets pour l’avenir de leur club. A une journée de la fin du championnat et avant le match de samedi prochain en déplacement face au CRB, la JSK est officiellement maintenue et occupe la 10eme place dans le classement avec 39 points. C’est difficile de tourner la page de cette saison ratée sans faire l’autopsie et donner les raisons d’un tel échec.
1-Le blocage du compte bancaire à l’intersaison
A la fin de la saison 2021/2022, l’ancienne direction présidée par Yazid Iarichen avait trouvé beaucoup de difficulté sur le plan financier. En effet, le 13 juillet de la saison passée et après une bonne saison sur le plan des résultats où l’équipe avait terminé à la 2eme place, l’ancienne direction a été surprise par le blocage du compte bancaire de la SSPA/JSK, le lendemain de l’arrivée de l’argent du sponsor Cosider qui avait mis 3 milliards de centimes dans le compte du club. Une personne à laquelle la direction de Chérif Mellal avait fait une reconnaissance de dettes s’est présentée à la banque avant de bloquer le compte du club. Les dirigeants avaient promis aux joueurs et aux membres des différents staffs de les payer, mais le blocage du compte bancaire a mis l’ancienne direction dans l’embarras et a perturbé le début de la préparation, puisque la plupart des joueurs avaient refusé de rester sans percevoir leur argent.
2- Le recrutement des joueurs non compétitifs
L’ancienne direction à sa têteYazid Iarichen avait fait un effort, elle avait réussi à garder l’ossature de l’équipe en convaincant les cadres à rester à l’image de Chemseddine Harrag, Azzeddine Doukha, Khaled Bouhakak, Dadi Mouaki et Zakaria Mansouri qui étaient sur le point de partir. En plus d’avoir gardé l’ossature, les dirigeants de l’équipe ont renforcé l’effectif par d’autres joueurs, sauf qu’ils ont échoué dans l’opération. Le recrutement à l’intersaison a été un vrai échec, puisque aucun des éléments recrutés n’a réussi à apporter un plus. L’ancienne direction avait recruté des joueurs non compétitifs à l’image de Lyès Benyoucef, Redouane Zerdoum, Zakaria Sanogo, Sabri Cheraïtia et d’autres qui n’ont rien démontré tels que Rayan Senhadji qui a quitté l’équipe après la phase aller, Yacine Salhi et Kaïs Nasri.
3- Le transfert de Doukha au CRB
L’une des plus grosses erreurs commise par l’ancienne direction était le transfert de l’ancien gardien international, Azzeddine Doukha, au CRB. Après une bonne saison sous les couleurs des Jaune et Vert, Doukha avait un souci avec les dirigeants où il avait démenti les déclarations de l’ancien président concernant la régularisation de la situation financière des joueurs, mais tout a été réglé en début de la préparation d’intersaison et après l’arrivée de l’entraîneur belge José Riga qui avait insisté sur le maintien de son capitaine dans l’effectif. Azzeddine Doukha avait effectué toute la préparation avec la JSK où il avait pris part au stage de l’ESHRA et à celui effectué en Tunisie à Hammam Bourguiba. A la veille de l’entame du championnat, le gardien a reçu une offre du CRB et les dirigeants ont accepté de le transférer et le remplacer par Abderrahmane Medjadel. Ce dernier n’a pas pris part aux premiers matchs de la phase aller à la suite d’une blessure aux adducteurs et c’était le deuxième gardien Yacine Sidi-Salah qui a débuté la saison, mais la chance n’a pas été de son côté puisqu’il a commis des erreurs fatales.
4- Les clans dans le vestiaire
Après le départ d’Azzeddine Doukha au CRB, lui qui était un vrai leader dans l’équipe la JSK s’est retrouvée sans capitaine. La direction et le staff technique ont perdu la maîtrise du vestiaire et c’est à partir de là que la saison cauchemardesque a commencé. En effet, le vestiaire de la JSK a été divisé depuis l’entame de la phase aller de la saison, pas à cause du départ de Doukha, mais à cause de la mauvaise gestion de l’ancienne direction à sa tête Yazid Iarichen. Sous une forte pression à la suite du manque de ressources financières pour payer les joueurs. Suite à la pression exercée sur lui par les camarades de Chemseddine Harrag, il a décidé de régulariser une partie des joueurs à savoir Harrag, Bensaha, Mansouri pour citer que ceux-là. La direction avait exigé des joueurs payés de ne pas informer les autres joueurs, mais ces derniers ont fini par découvrir la vérité, après qu’un joueur qui avait reçu son argent a acheté un véhicule. Cela a provoqué la colère des autres joueurs qui se sont montrés furieux contre les dirigeants mais aussi sur leurs coéquipiers qui les ont trahis. Au lieu de régler le problème et mettre tout le monde sur un pied d’égalité, Yazid Iarichen ne cessait de faire de fausses promesses et a fini par perdre la confiance de ses joueurs.
5- Les blessures durant la phase aller
La phase aller a été catastrophique sur le plan de résultats dans la mesure où l’équipe a terminé la première manche avec 12 points seulement sur 45 possibles. Les entraîneurs qui se sont succédé à la JSK durant cette période ont trouvé beaucoup de mal pour stabiliser l’effectif. La JSK a été confrontée à une cascade de blessures où pas moins de 17 joueurs avaient contracté des blessures musculaires durant cette première moitié de la saison, ajoutant à cela les éléments recrutés alors qu’ils souffraient de manque de compétition. Une conséquence des changements de préparateur physique et la mauvaise gestion dans la prise en charge des joueurs.
6- Le changement des entraîneurs
La JSK a consommé pas moins de quatre entraîneurs cette saison. Ayant recruté José Riga en début de saison qui a succédé au Tunisien Ammar Souayah, le Belge a plié ses bagages après seulement trois journées de championnat. L’ancienne direction avait décidé de se séparer de ses services après trois défaites de suite respectivement face à l’ASO (1-0), le CSC (1-0) et l’USMA (1-0) pour faire appel à Abdelkader Amrani. Ce dernier, malgré ses compétences, n’a pas réussi à redresser la barre a décidé de jeter l’éponge après la défaite à domicile contre la JSS (1-2). Pour lui succéder, les anciens dirigeants ont fait appel à l’ancien entraîneur de l’USMA et du CSC, Miloud Hamdi. Malgré un bon parcours en Ligue des champions où il a réussi à atteindre les quarts de finale, le coach franco-algérien n’a pas réalisé de bons résultats en championnat et a quitté la coupe d’Algérie au 2e tour. Le nouveau propriétaire, ATM Mobilis, intervient pour obliger l’ancienne direction à limoger Hamdi et engager Youcef Bouzidi qui a accepté la mission suicidaire. Son arrivée à la tête du staff technique, le changement de direction et le retour des supporters dans les gradins sont derrière le retour en force de la JSK qui n’a pas perdu le moindre match en championnat sous la houlette d’Youcef Bouzidi et qui a réussi à mettre fin au cauchemar de la relégation et se maintenir en Ligue 1 Mobilis à une journée de la fin du championnat.
7- Les erreurs d’arbitrage
La JSK est l’une des équipes les plus ciblées par les arbitres durant la phase aller du championnat et au début de la phase retour. Plusieurs penaltys non sifflés pour les Jaune et Vert par les arbitres que ce soit à domicile ou à l’extérieur à l’image du match capital perdu en déplacement contre le PAC où l’homme en noir de la rencontre avait fermé les yeux sur un penalty flagrant en faveur de la JSK. Face à l’ASO, le CSC et le HBCL, la JSK a été victime de plusieurs erreurs d’arbitrage et les dirigeants criaient à chaque fois au scandale. Certes, l’équipe a montré ses limites cette saison notamment lors de la phase aller du championnat, mais elle n’a pas été épargnée par les erreurs d’arbitrage. Sans les nombreuses erreurs des referees, le parcours de la JSK aurait été moins mauvais et elle aurait assuré son maintien bien avant le match contre le NCM.
- H.