Pour les barrages de la Coupe du Monde, le tirage au sort a offert à l'Algérie un adversaire de gros calibre à savoir le Cameroun. Pour la dernière étape avant le mondial du Qatar, l'EN devra s'imposer face à un adversaire qu'elle n'a battu qu'une fois en amical en 9 rencontres TCC. Prévu pour la fin mars, la double confrontation sera plus difficile que les qualifications surtout avec l'avantage qu'ont les camerounais que l'Algérie affrontera d'abord chez eux avant de les recevoir.

Jamais la sélection algérienne n’a battu le Cameroun en match officiel. La seule victoire remportée face aux Lions Indomptable par les Verts était lors d’une rencontre amicale à Libreville en 1995. Que ce soit en Coupe d’Afrique des Nations ou en éliminatoires de la Coupe du Monde, l’Algérie réalisait au mieux des nuls face au Cameroun. Avec un total de 9 rencontres toutes compétitions confondues, l’Algérie n’a gagné qu’une seule fois donc pour 4 nuls et autant de défaites. En termes de buts, l’avantage va là aussi pour le Cameroun avec 11 réalisations contre 10 pour les Verts sur ces 9 confrontations.

Une sacrée revanche à prendre

La sélection algérienne qui non seulement doit chasser le signe indien face à sa bête noire, a une revanche à prendre sur le Cameroun pour mille et une raison. Sans toutes les citer, on se focalisera seulement sur la dernière confrontation entre les deux sélections lors des éliminatoires de la Coupe du Monde en Russie de 2018. Dans le même groupe, l’Algérie a été tenue en échec à Tchaker avant d’aller s’incliner au match retour à Yaoundé pour voir au final le Nigeria se qualifier devant le Cameroun et la Zambie tandis que l’Algérie avait terminé à la dernière place. Cette fois, il faudra s’armer, la qualification se jouera sur deux matches avec un avantage certain pour l’EN qui recevra au match retour. Remporter une première victoire en match officiel face aux Lions Indomptable est plus que nécessaire pour aller au Qatar. A Belmadi et ses hommes de bien préparer cette dernière étape pour réaliser un nouveau départ et se fixer de hauts objectifs comme l’avait déjà déclaré le sélectionneur national lors d’une émission sur Canal + Sport «Le parcours est longue, difficile et compliqué. L’objectif est de nous qualifier. Ne pas y aller serait un échec considérable. Ensuite, dès qu’on aura fait le travail et qu’on se sera qualifié, l’objectif sera de la gagner.» Désormais 180 minutes séparent l’Algérie d’une qualification. Ce ne sera pas une simple formalité car ce sera l’étape la plus difficile face à un adversaire qui aura plusieurs avantages, mais ce groupe à toutes les qualités ainsi que le niveau pour réaliser l’objectif et continuer a faire rêver le peuple algérien.

Historique des confrontations :

14 mars 1984 à Bouaké (Côte d’Ivoire) : Cameroun – Algérie 0-0   CAN 1984

14 mars 1986 à Alexandrie (Égypte) : Cameroun – Algérie 3-2   CAN 1986

15 février 1991 à Dakar (Sénégal) : Algérie – Cameroun 0-0   Match amical

28 novembre 1995 à Libreville (Gabon) : Cameroun – Algérie 0-4   Match amical

15 février 1998 à Ouagadougou (Burkina Faso) : Cameroun – Algérie  2-1   CAN 1998

6 février 2000 à Kumasi (Ghana) : Cameroun – Algérie 2-1   CAN 2000

25 janvier 2004 à Sousse (Tunisie) : Algérie – Cameroun 1-1   CAN 2004

9 octobre 2016 à Blida (Algérie) : Algérie 1-1 Cameroun  Elim CDM 2018

7 octobre 2017 à Yaoundé (Cameroun) : Cameroun 2-0 Algérie  Elim CDM 2018

 

 

 

C’est aujourd’hui que le tirage au sort des barrages pour la Coupe du Monde a eu lieu à Douala au Cameroun. L’Algérie comme les 9 autres sélections connaissent désormais leurs adversaires qu’ils affronteront entre le 23 et le 29 mars 2022 (Aller-retour). En ce qui concerne l’Algérie qui a quitté prématurément le Cameroun après son élimination au premier tour de la CAN, c’est sur cette terre que jouera son billet pour le mondial au Qatar face aux Lions Indomptables. L’avantage pour l’équipe d’Algérie dans ces barrages c’est qu’elle recevra au match retour son homologue camerounaise pour espérons-le, une belle qualification pour la Coupe du Monde 2022, pourvu que le match aller ne se joue pas au stade Japoma.  

Peut être une image de texte qui dit ’FWC QATAR 2022 THIRD ROUND FIXTURES- -CAF FIFA EGYPT CAMEROON SENEGAL GHANA ALGERIA DR CONGO NIGERIA MALI MOROCCO TUNISIA FIFA WORLD CUP Qatar2022’

Avant de prendre l’avion à destination de l’aéroport Houari Boumediene d’Alger, le sélectionneur national, Djamel Belmadi, s’est exprimé une dernière fois et apporte des précisions concernant quelques points. Tout en affirmant que d’autres détails seront révélés après son retour au pays «Ce n’était pas prévu de rentrer si tôt. Nous étions venus au Cameroun avec un but et voilà, aujourd’hui on ne l’a pas atteint. Le sort en a décidé autrement. On n’a pas mérité d’aller plus loin dans cette compétition. Il y aura des enseignements à tirer, une analyse et un bilan à faire, ensuite il faudra absolument relever la tête.

«Depuis mon arrivée en EN, mon seul objectif est de rendre le peuple fier»

Personnellement je ne suis pas venu pour ma petite personne et pour mon nom. On travaille pour le pays. S’il s’agissait de ma tranquillité à moi ou ma carrière à moi je ne serais pas en équipe nationale. Dès le premier jour de mon arrivée je suis venu avec un seul objectif, c’est de rendre fier mon pays et mon peuple de figurer au moins en haut de l’Afrique. On a réussi à le faire, ce ne sont pas ces deux derniers matches qui vont enlever le mérite des joueurs, mais il faut dire qu’aujourd’hui c’est une grosse déception. Le plus important maintenant est de relever la tête comme on l’a relevé en 2018. Ce ne sont pas ces deux matches qui doivent nous faire douter ou nous faire tomber pour ne plus pouvoir nous relever. Il va falloir montrer qu’on n’est pas morts. Il y a encore des objectifs qui vont arriver très vite.

«Beaucoup de choses n’ont pas marchés dans ce tournoi, mais il ne faut pas non plus tout remettre en question»

«En 2013 l’Algérie avait quitté la CAN au premier tour pour qu’en suite elle atteigne les 8es de la Coupe du Monde en 2014, un scénario qui pourrait ressembler à celui que vit l’EN aujourd’hui «La seule différence c’est qu’on est quand même sur un acquis des bases solides. L’erreur serait de rester sur ces deux matches perdus et de se dire qu’il faut tout changer, tout revoir. Bien-sûr qu’il y a des choses à revoir. Quand on ne marque pas un but, que notre attaque soit aussi inefficace alors que le seul but marqué n’a pas été inscrit par nos attaquants. Donc ça veut dire beaucoup de choses. On n’arrive même pas à mettre un penalty, c’est des gros signes. Il y a des choses qui n’ont pas marchés dans ce tournoi. Donc c’est sûr il faut analyser mais pas tout remettre en question.»

«On doit se remettre en question, faire une analyse pour nous relancer»

«Pour le match de barrages de la Coupe du Monde, je l’ai dit et redit, il n’y a plus de petites équipes. Celui qu’on devra affronter il faudra simplement être plus fort que lui. Quand on ne gagne pas contre la Guinée équatoriale et le Sierra Léone, on n’est pas en position de se dire qu’on préfère telle ou telle équipe. La sélection qui sera notre adversaire devra être bien étudiée. Notre propre ennemi c’est nous même. On est capables de battre n’importe qui et aujourd’hui avec ces deux derniers matches on est aussi capables de perdre contre n’importe qui. Il va donc falloir nous-même nous retrouver, analyser et se remettre au travail dès demain après avoir respiré un peu. Cet échec a eu un vrai impacte sur nous et sur moi. Moi-même je dois me remettre en question et ré-analyser les choses et repartir sans tout remettre en question car ce serait une grosse erreur de le faire. On a cette fâcheuse habitude d’aller chercher des coupables, mais ce n’est pas comme ça que ça fonctionne. Il y a eu des choses qui ont bien fonctionnés pendant 3ans, on ne peut pas tout faire disparaitre du jour au lendemain.»

«Les joueurs ont décidés de rejoindre leur club, je ne peux pas le leur interdire»

Concernant le départ immédiat des joueurs après la rencontre de la Côte d’Ivoire, Belmadi, dira que «Moi je suis entraîneur. Je m’occupe du technique et de ce qui se passe pendant le tournoi, ensuite que ce soit en 2019 ou là maintenant c’est la même chose. Je mets tellement de ma personne dans le travail qui a un rapport avec le terrain et les résultats qu’après la victoire comme en 2019 ou après l’échec comme maintenant, je ne suis plus là à donner des ordres pour dire aux joueurs de rester ici. Ils ont décidés qu’il fallait qu’ils rentent vite et rejoindre leurs clubs, il y a une organisation et je ne peux pas être sur tous les terrains.»

«Si Mahrez n’a pas été à son meilleur niveau c’est peut être parc qu’il avait trop joué»

«Ce que je peux dire, c’est qu’il ne faut pas chercher les mauvaises raisons en allant trop vite dans des conclusions. Ceux qui disent que Mahrez a eu des vacances, quelles vacances il a eu ? Il a joué son dernier match en club le 1er janvier, c’est le joueur qui a joué le plus. Si aujourd’hui il n’a pas été à son meilleur niveau c’est plus peut être par ce qu’il avait trop joué. Il n’a eu que 3 jours et quand on sera à Alger je vais vous donner la raison.»

«Ounas a été contaminé par le Covid-19 et nous avons refusé de l'annoncer. Il doit d'abord faire un test cardiaque, je ne dis pas qu'il a des problèmes, mais si nous l'avions fait, ils l'auraient empêché jouer la CAN»

Afin d’éviter d’empêcher Ounas de participer au tournoi, Belmadi et la FAF ont décidés de ne pas l’annoncer. Expliquant que le joueur de Naples avait un problème de cœur dû au covid, Belmadi donne les véritables raisons de son absence dans cette CAN maintenant que l’Algérie est éliminée «Pour Adam Ounas, il y a le secret médical et c’est une chose important. Mahrez est également concerné par le secret médical. Si on dit une chose ici, le joueur on ne le revoit plus. Si on dit que le joueur a le covid, c’est fini on ne le revoit plus. On a vu des joueurs comme Aubameyang ou Lémina ils sont partis. Il y avait Coulibaly, il n’a pu jouer que le 3e match. Donc on ne peut pas tout dire ici. Il y avait une réglementation qui est stricte. Alors Ounas il a été testé positif au Covid et derrière ça il y a une machine infernale qui se met en route. Il fallait passer des radios pulmonaires et tout ce qui s’en suite. Je n’ai pas envie de rentrer à la place du docteur. Puisque c’est moi qui aie dit qu’il ne fallait pas communiquer, je vais communiquer à sa place aujourd’hui. Il faut faire plein d’autres examens puisque ses derniers examens ont décelés des choses au niveau du cœur, ça ne veut pas dire qu’il a un problème, ça à un rapport avec le covid. A ce moment on décide de ne pas le dire et c’est une décision qui est due au fait qu’il n’était pas en mesure de jouer selon les décisions de la CAF.»

«Avec le niveau de la CAN je ne pouvais pas faire jouer certains comme pour Amoura»

«C’est sûr que les matches deviennent de plus en plus difficiles. Mais ça ce n’est pas au bout de la 3e année. Au bout de 8 mois ou un an, les équipes savaient comment on jouait. Cela n’empêche il y a dix jours ou 15 jours, le Ghana ne savait pas comment on allait jouer on a gagné par 3 à 0. Donc bien sûr que les équipes savent comment on joue et que ça devienne une difficulté. C’est aussi la rançon de la gloire, on n’y peut rien. On ne va pas chercher 30 nouveaux joueurs. On sait qui est qui. La presse aussi à sa part de responsabilité. Quand vous mettez en avant Amoura…Avec tout le respect que j’ai pour ce joueur il y a beaucoup à faire. Aujourd’hui affronter des joueurs comme Haller qui est meilleur buteur de la Ligue des Champions, vous nous dites de faire jouer Amoura, il faut y aller doucement quand même. Il ne faut pas inventer des choses qui n’existent pas. Ce n’est pas dès qu’on n’a pas gagné on cite des noms et disant qu’ils n’ont pas joués. C’est des joueurs qui n’ont jamais joués, laissez les grandir doucement. Ils ne sont pas aujourd’hui d’un niveau d’un tournoi comme celui-là. Même pour les joueurs qui ont disputés la Coupe Arabe, il faut savoir qu’entre cette compétition et la CAN il y a une grande différence, donc il faut y aller doucement.»

«On espère que Belaïli va rapidement signer pour être prêt pour mars»

Youcef Belaïli doit impérativement trouver un club avant le match des barrages en mars. Pour le coach national, c’est un détail que le joueur connaît «Il sait qu’il doit signer prochainement. Inchallah il va le faire dans peu de temps.»

 

 

Il est clair que ce n’est pas le scénario auquel nous aspirions. On est venus au Cameroun avec beaucoup d’ambition et de concentration pour défendre notre titre. Je dois dire que depuis le début rien n’a marché comme on aurait voulu, de la préparation à Doha jusqu’à notre arrivée ici, rien ne s’est passé comme prévu et nous n’avons pas été à la hauteur il faut le reconnaître.» A déclaré Belmadi qui rappelle aussi que ce n’est pas seulement dans les moments de joie qu’on doit rester unis mais aussi dans ces moments difficiles, telle une vraie famille «On est une famille. Ce n’est pas seulement dans les moments de fêtes qu’on rit tous ensemble et que dans la difficulté on se plaint et baissons la tête, ou chercher des responsables.»

«Je suis le premier responsables, c’est inutile de faire des reproches aux joueurs»

Étant le seul maître à bord, Belmadi assume ses responsabilités et veut dégager toute responsabilité de ses joueurs «Je suis le premier responsable de l’équipe. Donc il est inutile de chercher des fautes aux joueurs. J’assume mes responsabilités. C’est moi qui prends les décisions, qui fait la composition de l’équipe, donc si quelque chose ne s’est pas passé comme souhaité, c’est moi qu’il faut voir et j’assume tout ce qu’il y a à assumer.»

S’exprimant en zone mixte après la défaite face à la Côte d’Ivoire, c’est un Mahrez marqué mentalement et physiquement qui s’est adressé à la presse. Avouant que l’EN n’a pas été au niveau, le capitaine était très affecté et avait un visage qui ne cachait pas ses émotions et qui exprimait sa frustration et sa tristesse. Tout en demande pardon au peuple, le gaucher ne fait pas de cet échec une fatalité. Au contraire, il a envie de faire en sorte que l’EN se relève plus forte de cet échec dont il faudra tirer les enseignements.

 

«On est une équipe qui donne tout. Les conditions ne sont pas faciles. Ce n’est pas pour chercher des excuses mais les conditions sont très difficiles.» Dira Mahrez qui ne cache pas que le premier faux pas a eu des effets sur la suite du parcours «On a eu du mal à rentrer dans le tournoi. On n’a pas gagné le premier match ce qui nous met tout de suite dans le dur, puis on perd le deuxième et enfin pour le troisième on est déjà presque la tête sous l’eau.» Revenant sur la défaite face à la Côte d’Ivoire le capitaine algérien avoue que l’adversaire du jour avait plus de réalisme «La Côte d’Ivoire était plus réaliste que nous. On paie les deux premiers matches et nous n’avons pas été au niveau, moi le premier. J’assume et je prends mes responsabilités. On essaie de tout donner et on perd ce match. Maintenant il faut relever la tête, on était champions d'Afique, aujourd'hui on est en bas, c’est à nous de remonter la pente et de rester soudés. Quand on a gagné on l’a fait en semble, là on perd et on perd ensemble. On sait que les supporters algériens seront toujours derrière nous. Pour ceux qui ne seront pas derrière nous, ce n’est pas grave, en tout cas nous on restera soudés et on reviendra plus fort Inchallah.»

«Quand t’es en bas tout le monde de critique et quand t’es au sommet tout le monde t’applaudit, c’est la vie, c’est le football»

Questionné sur les critiques qu’il a subi lors de cette CAN ou il avoue lui-même n’a pas avoir été au niveau, Mahrez qui s’en veut déjà, sait qu’il n’a pas brillé et cela semble lui faire mal autant que l’élimination «Ils disent ce qu’ils veulent. C’est le football, quand t’es en bas tout le monde te critique et te tombe dessus et quand t’es au sommet tout le monde t’applaudit. C’est la vie, c’est le football, j’avance, on avance et pour ceux qui ne sont pas derrière nous, ce n’est pas grave, nous on reste soudés.»

«Je dis au peuple Semhoulna, restez derrière nous on reviendra plus forts»

Adressant un message aux supporters algériens, Mahrez qui avait du mal à digérer l’élimination demande pardon au peuple et lui demande de rester derrière l’EN et continuer à la soutenir pour qu’elle revienne encore plus forte «Le peuple il sait très bien, on l’aime, on fait tout pour lui. On est tous déçus pour eux les premiers. On est tous désolés. Semhoulna, Inchallah on reviendra plus forts, restez derrière nous et nous on restera soudés pour revenir plus forts.»