Ce n’est un secret pour personne, Alcaraz est le choix exclusif de Kheireddine Zetchi. Parti à Barcelone négocier avec Caparros, le président de la FAF est revenu au pays, quelques jours plus tard, avec dans ses bagages, l’ancien entraîneur de Granada, Lucas Alcaraz.
Aussi surprenant que puisse être ce choix, le boss du Paradou est convaincu que l’Andalou a toutes les compétences requises pour remettre les Verts sur les rails. Parce que le président de la FAF s’est rarement trompé sur le choix de ses techniciens lorsqu’il était au PAC, les fous des Verts lui ont accordé le bénéfice du doute et attendront de voir les résultats avant de porter un jugement sur le choix du successeur de Georges Leekens.
Il était prêt à assurer une partie de son salaire
Mais ce qu’on ignorait jusque-là, c’est qu’en parallèle, un membre qu’on présente comme étant «influent» au sein du Bureau fédéral avait entamé des pourparlers avec le technicien Italien Claudio Cesare Prandelli, ex-sélectionneur de la Squadra Azzura. Ce membre fédéral a même anticipé l’argument du «gros salaire» qu’allait lui sortir Zetchi et a proposé de payer de sa propre poche la différence…, une proposition que Zetchi a saluée avant de décider de s’en passer. On raconte que le boss de la FAF n’était pas très chaud pour engager un technicien italien, encore moins Prandelli, avantageant la piste espagnole qu’il pense être plus adéquate et plus concordante avec le football algérien. Ainsi, et selon une source sûre, les négociations entre ce membre du BF et Prandelli allaient dans le bon sens, mais avant de passer aux choses sérieuses, Zetchi avait déjà fait signer Alcaraz. «Zetchi a appelé Haddad et Ould Zmirli pour les informer de l’échec des négociations avec Caparros. Il leur a fait savoir qu’il allait rencontrer Alcaraz. Les deux hommes attendaient des nouvelles sur la réunion du président avec ce technicien, ils ne pensaient pas un instant qu’il allait conclure avec lui dès la première entrevue. Je pense qu’ils n’ont pas apprécié d’être pris de vitesse», nous dira une source très au fait de ce qui se passe au sein de la FAF depuis que Zetchi en a pris les rênes.
Tikaniouine, l’autre incompréhension
Bien sûr, ce membre fédéral n’a pas apprécié que son boss ait pris une aussi importante décision sans les aviser au préalable, il le fait bien comprendre. «Sans remettre en cause le choix d’Alcaraz, j’aurais aimé être informé de sa décision. Il savait que j’avais entamé des discussions avec Prandelli. Zetchi ne m’a en aucun cas informé de son refus d’engager ce technicien. On s’était mis d’accord dès le début de s’entretenir avant la prise de ce genre de décisions… Je ne suis pas là pour subir les décisions du président, je refuse d’être mis à l’écart… Même le choix de Tikaniouine a été décidé unilatéralement, il est vieux, c’est du consommé, une grande partie du BF voulait du sang neuf, on voulait un étranger, on voulait un Français pour la DTN…», aurait-il dit à son entourage. Ces phrases qui sonnent fort sont arrivées aux oreilles de Zetchi, qui, diplomate comme il est, a choisi de jouer la carte de l’apaisement et va certainement justifier ces choix et argumenter devant la prochaine réunion du Bureau fédéral. Il ne veut pas de fissures dans son BF et il va tout faire pour éviter des conflits qui ne feront que du mal à son projet, donc au foot algérien.
Même Belmadi a été touché
Le deuxième choix de ce membre du BF n’était autre que Djamel Belmadi. L’ex-capitaine des Verts a été en effet sondé. Réticent au début, l’ancien joueur de l’OM aurait été convaincu après avoir entendu l’argument du membre fédéral et surtout su que c’était le peuple algérien qui le réclamait. Et là aussi, le membre du BF a proposé d’assurer une partie du salaire de Djamel Belmadi qui, rappelons-le, touche une fortune à Lekhwiya. «Si on avait ramené Belmadi que le peuple réclame haut et fort, ou Prandelli qui n’est pas à présenter, les Algériens ne nous auraient pas accusé en cas d’échec, ces deux techniciens font l’unanimité, même chez la presse, mais là, la FAF et Zetchi devront assumer le choix d’Alcaraz, dans le succès et dans la défaite. Moi, je me démarque, je ne veux en aucun cas y être associé, et ce, quels que soient les résultats», dira ce membre fédéral à son entourage.
La balle est dans le camp d’Alcaraz
Maintenant, ce qui est fait est fait. Zetchi, en sa qualité de premier responsable de la FAF, a fait son choix, un choix qu’il dit réfléchi, qu’il revendique et qu’il assume pleinement. On ne dira pas qu’il est bon, on ne dira pas non plus qu’il est mauvais, seul le terrain tranchera. Par ailleurs, Alcaraz semble très motivé, il est assoiffé de succès et va certainement se donner à fond dans sa mission. Même si certains techniciens semblent réticents ou prudents quant à la réussite de l’Espagnol, nous, on a envie de faire
confiance au choix de Zetchi et ce jusqu’à nouvel ordre. Wait and see.
A. B.