Les raisons cachées d’une débâcle

Depuis le 28 août dernier, date du début du stage en prévision de la double confrontation face à la Zambie, que ce soit avant ou après le premier match, ou même durant les trois jours qui ont précédé la deuxième rencontre à Constantine, nous nous sommes contentés dans nos colonnes de relever des défaillances techniques et tactiques des joueurs, leur manque de combativité ainsi que leur engagement sur le terrain.

D’ailleurs on vous avait même précisé que certains éléments jouaient leur tête lors du match d’avant-hier, tellement ils n’ont rien montré en sélection depuis plusieurs rencontres maintenant. Et la déclaration du capitaine Raïs Mbolhi après la défaite face aux Zambiens prouvent bien ce qu’on avait relaté jusque-là : «On a les joueurs qu’il faut, mais malheureusement ils ne se donnent pas à fond. Pourquoi ? Je ne saurai vous le dire, par contre à l’avenir celui qui ne veut pas se donner à 100% il n’a qu’à rester chez lui », a lancé crûment le keeper de l’EN à tous les journalistes présents à Constantine.

 

Un joueur refuse de se soumettre aux instructions du coach

Une déclaration pas du tout anodine de Mbolhi, surtout que ce dernier et comme tout le monde le sait est très discret et n’aime pas trop parler à la presse. Donc si ce dernier a jugé utile de lancer une telle bombe c’est tout simplement parce qu’il a vu et constaté des choses anormales et inhabituelles qui se sont passées dans le groupe au cours de ces derniers stages de notre équipe nationale.

Et bien aujourd’hui, et du fait que les deux rencontres sont terminées, et qu’il n’y a plus aucun enjeu pour notre équipe nationale officiellement éliminée pour la course pour le Mondial en Russie, nous avons jugé utile de vous révéler dans notre édition d’aujourd’hui ce qui s’est passé à l’intérieur du groupe pendant ce stage. Des situations et des comportements qui ont fait que cette équipe nationale n’est plus celle qu’on a pu connaître par le passé. Dans ce numéro, nous avons décidé de relater les faits, mais sans citer les joueurs dont nous connaissons les noms bien sûr. Toutefois, il est possible qu’on vous dévoile les auteurs de ces cas d’indiscipline dans un futur très proche.

Ainsi, l’une des principales causes de cette grande désillusion lors de la double confrontation contre les Chipolopolo consiste dans la discipline. Faits à l’appui.

 

Une veillée jusqu’à 1h du matin la veille du départ

Durant ce stage, et dès le premier jour, le staff technique national et en collaboration avec le staff médical ont décidé de surveiller le sommeil des joueurs via une montre spéciale. La raison, le long déplacement qu’ils s’apprêtaient à effectuer à Lusaka. Pourquoi surveiller le sommeil ? Tout simplement parce qu’il est primordial pour ce qui est de la récupération d’un joueur sachant que l’équipe allait livrer deux matchs en l’espace de quatre jours. Les joueurs sont donc tous convoqués pour mettre les fameuses montres. Ils passent à tour de rôle, et vient le tour d’un d’entre eux, surprise ce dernier refuse : « C’est de la connerie tout ça. Vous n’allez quand même pas nous obliger à mettre ça. Croyez-moi ça ne veut rien dire. Mais le membre du staff ne cède pas au caprice et ordonne au joueur de prendre sa montre et de la mettre.

Le lendemain, et comme convenu, tous les joueurs viennent remettre leurs montres, vient le tour de celui qui avait refusé : « Ah ! excusez-moi, mais j’ai complètement oublié de la mettre…», réplique-t-il. Un rapport fut immédiatement établi au coach national. Bien évidemment cet habituel joueur titulaire n’a à aucun moment été sanctionné ou remis à l’ordre par son entraîneur.

 

Même à l’entraînement, des dépassements étaient tolérés

Autre exemple. Chaque jour, l’entraîneur annonce aux joueurs son programme d’entraînement, et dans ce dernier, il précise la couleur de la tenue dans laquelle son équipe doit se présenter à la séance. Et pour l’une  d’entre elles, la couleur de la tenue devait être verte. Alors que tous ses coéquipiers se sont pliés au programme, l’un d’entre eux s’est permis sans la moindre raison donnée de se présenter en tenue noire. Là aussi, le coach n’a pas pipé mot.

Des cas d’indiscipline graves auxquels s’ajoutent celui de la veille du départ pour Lusaka.

En effet et alors qu’un entraînement était prévu la matinée du départ, certains joueurs se sont permis de faire appel à un coiffeur et de se coiffer jusqu’à très tard dans la nuit, voire 00h30-01 du matin. Des veillées non autorisées par le staff technique national, et qui elles aussi n’ont pas été sanctionnées.

Un autre joueur, lui aussi titulaire, et aux environs de 23h30 s’est même permis le luxe la veille du départ de recevoir de la compagnie (une amie) pas très loin du portail d’entrée du CTN avec qui il est resté dans la voiture pendant plusieurs minutes.

Et ça a continué au Marriott de Constantine

Pourtant les sorties en dehors du Centre technique national de Sidi Moussa sont strictement interdites, encore moins la veille d’un voyage aussi long. Et même la défaite à l’aller n’a pas changé grand-chose. Certains joueurs n’ont pas jugé utile de changer de comportement à Constantine. Quelques-uns d’entre eux ont ramené des membres de leurs familles séjournés à l’hôtel où résidait l’EN, pensant même que la FAF allait les prendre en charge. Mais ayant eu vent de l’information, le boss de la FAF a donné ordre que les joueurs doivent prendre en charge et payer les chambres des membres de leurs familles. Et ça a continué même la veille du match retour, car malgré le couvre-feu décrété à 23h30, des éléments n’ont pas hésité à rejoindre leurs familles à l’hôtel pour veiller. Il a fallu l’intervention d’un des membres du staff pour que ces derniers rejoignent finalement leurs chambres.

C’est pour dire que des cas d’indiscipline, y en a eu à la pelle pendant ce stage. Des joueurs titulaires concernés par ce que nous venons de rapporter, mais à aucun moment Lucas Alcaraz a pris la décision de les écarter ou de les mettre sur le banc de touche. Des comportements et agissements indignes de joueurs professionnels évoluant dans le haut niveau.

 

D’autres joueurs ont été exemplaires

Bien évidemment, il est impératif de préciser que ce ne sont pas tous les joueurs qui étaient concernés par tout ce qui a été mentionné ci-dessus, forte heureusement d’ailleurs. Dans cette équipe nationale, des joueurs ont eu un comportement plus qu’exemplaire et ça a le mérite d’être mentionné. Avec un comportement irréprochable, ce sont justement ces derniers qui ont sauvé la face de cette équipe algérienne de l’intérieur. De l’extérieur, tout le monde a pu faire son propre constat.

A. H. A.

 

Des joueurs demandent pardon à Alcaraz

Lors de la conférence d’après-match, Raïs Mbolhi n’a pas hésité à prendre la défense de son entraîneur, affirmant qu’il n’y était pour rien concernant la défaite face à la Zambie : « Ce n’est pas lui qui est sur le terrain, mais nous les joueurs, donc si nous avons perdu aujourd’hui c’est nous les responsables, le coach n’y est pour rien », avait affirmé le capitaine des Verts. Un avis et un discours apparemment partagés par certains de ses coéquipiers, puisque ces derniers, pas tous bien sûr, et là aussi on préfère taire les noms, une fois rentrés à l’hôtel et au moment de dîner, sont partis voir chacun son tour Lucas Alcaraz pour lui demander pardon quant à la défaite face à la Zambie. Ces derniers lui ont même dit qu’ils souhaiteraient vivement qu’il poursuive l’aventure avec eux. Un geste qui a apparemment touché l’entraîneur national, qu’il faut dire ne s’attendait pas du tout à ne récolter aucun point contre la Zambie, l’équipe dite la plus modeste de notre groupe.

A. H. A.

 

Bensebaïni est resté à Constantine

Natif de la ville de Cirta, Ramy Bensebaïni n’est pas rentré avec le reste de l’équipe sur Alger. En effet, le défenseur des Verts a préféré rester à Constantine dans sa ville natale pour aller rendre visite à sa famille. Il rejoindra Rennes aujourd’hui dans la matinée.

 

Mahrez et quelques joueurs rentrent en jet privé

Afin de rejoindre leurs clubs le plutôt possible, Riyad Mahrez et certains de ses coéquipiers à l’image de Yacine Brahimi, Raïs Mbolhi et Issa Mandi ont décidé d’affréter un jet privé de la compagnie Tassili pour se rendre à Paris. Du coup, ces derniers ont rejoint directement la capitale française sans passer par Alger dans la soirée d’avant-hier, mardi.

 

 

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