Convoqué pour le stage de préparation du match contre le Cameroun, qui doit se jouer ce samedi à 17h00 à Yaoundé, Faouzi Ghoulam ne s’est pas présenté au Centre technique national de Sidi Moussa.
Comme prévu donc, il était le seul élément à rester chez lui abandonnant ainsi l’équipe nationale du pays de ses parents, il a simulé une maladie et avec la complicité de son club il a finalement communiqué son intention de ‘’sécher’’ le stage, c’est du moins c’est ce que nous a appris hier un communiqué publié par le site officiel de la fédération. Ainsi donc, le SSC Napoli a envoyé une correspondance à la Fédération algérienne de football pour l’informer que le joueur souffre d’une fièvre, d’une diarrhée et de vomissements et que son état de santé ne lui permet pas de voyager afin de venir faire constater sa maladie par le staff médical de la sélection nationale, chose que prévoit le règlement de la FIFA.
Le doute s’installe
La FAF qui avait eu vent de l’intention du joueur de ne pas venir et qui a préféré tout de même temporiser n’a pas perdu son temps, tout était en effet prêt pour une riposte qui en dit long sur le plan diabolique tracé par le clan Ghoulam dont le dernier épisode était l’appel d’un proche du joueur qui communiquait à la FAF l’impossibilité du déplacement de son protégé, cela avait tenu la FAF sur ses gardes avant de riposter hier matin.
Riposte
«Etant dans l’impossibilité de vérifier les allégations du SSC Napoli, la FAF ne peut que lui laisser le bénéfice du doute en espérant à Faouzi Ghoulam un prompt rétablissement. Cependant, et vu que le joueur a joué la veille 87 minutes un match de Série A, elle examine l’éventualité d’envoyer un médecin à Naples pour examiner le joueur, comme l’y autorise la réglementation», pouvait-on lire sur la riposte de la FAF, il faut dire que pour un joueur grippé, et quelle que soit la substance qu’il puisse prendre, il ne pourra pas tenir debout et courir tout au long de la période en question, de surcroît dans un match intense de Serie A, cela a incité la FAF à aller au bout de ses doutes, il faut dire qu’elle avait toutes les raisons du monde de croire à un plan diabolique et d’en suivre les ficelles afin de démasquer les principaux acteurs, d’autant que le club napolitain semble complice…
Naples change de discours
Naples qui s’était contenté de dire que Faouzi avait une fièvre à l’issue du match a décidé quelques heures après la parution du communiqué de la FAF hier matin de communiquer d’une manière officielle, mais cette fois sur un ton différent, puisque Naples a complètement changé de discours, en lisant le texte publié sur leur site en italien seulement, on remarque que le club a décidé de traiter le dossier avec plus d’attention et surtout de prudence.
D’abord, le club nous apprend qu’il soumettra le joueur à une enquête et des examens approfondis comme titre, avant de relater les faits une nouvelle fois. «Faouzi Ghoulam ne pourra pas répondre à l'appel national. Le défenseur des Bleus de Naples ne participera pas au match Cameroun-Algérie prévu samedi, car il est toujours grippé, un virus chopé pendant le match Napoli-Cagliari et cela a provoqué son remplacement dans les derniers moments du match» et de continuer : «Demain, après la séance de reprise, Ghoulam sera soumis à de nouveaux examens.»
Il est donc clair que Naples a décidé de changer de méthode, et ce, après avoir eu vent du communiqué de la FAF qui accuse carrément le club napolitain d’avoir fabriqué des excuses (allégations), une accusation qui a fait paniquer le clan italien, qui en publiant son communiqué a montré une sorte de doute, que ce soit vis-à-vis du service médical du club ou même du joueur, en résumé, Naples veut s’extirper de ce conflit, d’autant plus que cela peut inclure des sanctions de la part de la FIFA.
La FAF a-t-elle bien fait de communiquer son plan ?
Le bras de fer est donc bel et bien là, la FAF d’un côté et Ghoulam et son club de l’autre vont devoir s’affronter, et pour le moment il s’agit d’une affaire purement médicale qui peut aller plus loin, car la FIFA protège aussi bien les clubs que les sélections, le joueur n’ayant pas émis le souhait de se retirer d’une sélection par écrit avant sa convocation n’a nullement le droit de s’absenter, sa fédération a le droit de son côté de l’examiner en cas de doute et c’est ce que la FAF entend faire, mais fallait-il le dire publiquement ? D’aucuns pensent que la FAF pouvait cacher son plan, car le joueur peut encore se rattraper, et choper d’une manière ou d’une autre les symptômes en question (les méthodes pharmaceutiques ne manquent pas) dans ce cas, les rôles vont s’inverser et Ghoulam aura toutes les raisons du monde pour réclamer sa retraite anticipée, attendons pour voir.
- M. A.
Ce que prévoit le règlement de la FIFA
L’absence de Ghoulam pour la FAF est irrégulière, elle décide de passer à la vitesse supérieure, elle compte à aller au bout pour comprendre les raisons de l’absence du joueur et confirmer s’il est bel et bien malade ou pas.
La FAF émet donc des doutes, et cela a fait peur à Naples qui a réagi par un communiqué officiel, où le club italien nous apprend qu’il compte encore examiner son joueur, il faut dire que les règlements de la FIFA protègent tout le monde, mais dans ce cas de figure, où il y a une tentative de tricherie, le club peut payer son implication très cher.
L’article 3 du commentaire du Règlement du Statut et du Transfert des Joueurs, dans sa partie :
Annexe 1 : Mise à disposition des joueurs pour les équipes représentatives des associations, fixe les devoirs et les droits de tout un chacun, pour ce qui est des convocations, l’article 4 de son côté se rapproche plus du cas de Ghoulam puisqu’il évoque le cas de maladies ou de blessures.
L’article 5 nous apprend de son côté que Naples ne doit pas faire jouer Ghoulam durant la date FIFA, la période pourrait s’étendre jusqu’à 5 jours après la fin de ladite date en cas d’absence d’arguments valables.
Au-delà de tout ça, la commission du Statut du Joueur est l’organe compétent pour veiller au respect des dispositions relatives à la mise à disposition des joueurs et statuer sur les infractions et leurs conséquences, peut, le cas échéant, porter l’affaire devant la Commission de Discipline pour que des mesures supplémentaires soient prises, voilà qui explique la réaction du club qui sait désormais qu’il peut faire l’objet de poursuites au niveau de la FIFA, voilà qui prouve que ce que Ghoulam a fait est irréfléchi, Naples risque d’en payer les frais.
- M. A.