Parmi les enseignements qu’on pourrait tirer des propos du sélectionneur national Rabah Madjer lors de la courte interview qu’il a accordée au site de la FAF, le classement des joueurs à travers tous les postes qu’il a dévoilés.
Voulant mettre un terme aux critiques l’ayant ciblé, notamment ceux ayant évoqué l’absence de latéraux dans son équipe, il a rappelé qu’il a fait appel à des éléments comme Ferhat et El Mellali dans ce registre, mais aussi Soudani et Benmoussa avant de parler de son axe, là ou il compte ouvrir un grand chantier pour retrouver la solidité défensive perdue. L’ancienne star du FC Porto a fait en sorte de citer dans l’ordre les éléments sélectionnés en tant que défenseurs centraux, précisant qu’il a choisi une doublure pour chaque élément. Ainsi, le driver des Fennecs a cité les noms de Mandi-Chafai, Medjani- Naâmani, Bensebaïni-Belkalem, une manière de nous donner un aperçu sur le classement des éléments par priorité, il en ressort que le trio imaginé par Madjer est Mandi-Medjani et Bensebaïni, un trio 100% venu d’Europe, et surtout compétitif, car faut-il le rappeler, chacun de ces éléments joue dans son club, et les 3 étaient déjà pressentis dans l’équipe-type à partir du moment où Madjer a commencé à penser au 3-4-3.
3-4-3
Dès l’annonce de la liste, les spéculations sont commencé à fuser de part et d’autre, il faut dire que le nombre impressionnant d’axiaux retenus laissait entendre que Madjer allait opter pour une défense à 3 axiaux, qui pourrait être le 3-5-2 ou même le 3-4-3 mais c’est cette dernière qui semble la plus indiquée vu la composante actuelle de l’effectif, surtout en attaque, car cela permettra à l’EN de garder son jeu à 3 devant et préserver l’animation offensive tout en essayant d’être plus solide derrière.
Le coach dévoile un trio et en teste un autre
Ceci dit l’entraînement effectué hier a permis à Madjer de mettre en place un onze avec une autre charnière, il a opté pour Medjani, Belkalem et Chafai, et cela veut dire forcément une chose. Selon toute vraisemblance, Madjer pense à deux défenses différents mais à un seul schéma, il prépare bien sûr le match de demain avec un axe à 3 avec 2 locaux qui épauleront Medjani, et il est fort probable qu’il fasse appel pendant le match ou même pour le match retour à la charnière 100% venue d’outre-mer citée plus haut, mais dans les deux cas, Medjani devrait être l’élément essentiel dans le onze, car Madjer compte apparemment beaucoup sur son expérience pour diriger ses équipiers. Utilisé en novembre en sentinelle, Carl va garder cette position axiale mais retrouvera son premier poste dans l’axe, plus reculé, c’est à lui que sera confiée la tâche de guider la défense des Verts, que ce soit avec Mandi et Bensebaïni, ou même avec Chafai et Belkalem comme lors du match d’application joué hier, il aura une grande responsabilité, cela nous dévoile une partie des plans du coach pour lesquels il avait tout fait pour faire sortir le capitaine de sa retraite internationale.
- M. A.
Medjani : «Rester sur cette dynamique des bons résultats»
Ravi comme à son habitude de retrouver l’équipe nationale, Carl Medjani affirme qu’il est nécessaire de gagner face à la Tanzanie afin de continuer la bonne série des Verts enregistrée depuis l’arrivée de Rabah Madjer et son staff. Medjani évoque aussi la venue de Louanès Gaouaoui qu’il a bien connu.
Ces retrouvailles après près de 4 mois sans match en équipe nationale, comment ça se passe ?
Nous sommes très contents de nous retrouver car entre le mois de novembre et le mois de mars c’est trop long, et nous les internationaux, nous n’aimons pas vraiment cette période. Hier (NDLR : entretien réalisé hier mardi au CTN), nous avions effectué une première séance plutôt légère car il y avait des joueurs qui ont joué des matchs et d’autres ayant effectué de longs voyages, mais nous avons pris beaucoup de plaisir à nous retrouver. Maintenant, on va rentrer un peu plus dans la préparation de ces deux matchs à commencer par celui devant la Tanzanie…
Un match amical, mais qui demeure important, n’est-ce pas ?
Bien sûr qu’il est important, car nous avons envie de gagner pour continuer sur cette petite série qui s’est instaurée depuis que le coach Rabah Madjer et son staff sont à la tête de la sélection. Donc, on sait pertinemment que ça ne sera pas une rencontre facile, parce que cela fait longtemps que nous n’avons pas joué ensemble, mais aussi parce qu’il y a des nouveaux éléments qui ont intégré l’équipe nationale, et tout le monde va devoir trouver sa place et j’espère que ce jeudi on fera un bon match.
Tanzanie, Iran et Portugal, le moins qu’on puisse dire c’est que ça va monter en intensité…
Oui, c’est bien car il ne faut pas oublier que l’objectif principal reste la coupe d’Afrique des nations, donc pouvoir se confronter à des équipes africaines c’est vraiment quelque chose de très important. Mais aussi de pouvoir jouer des équipes mondialistes, ça va aussi nous permettre de nous jauger et de faire des rencontres de haut niveau. C’est pour vous dire que c’est vraiment un programme qui est intéressant pour notre équipe, maintenant reste à savoir si nous on va pouvoir répondre présents sur le terrain.
Cela fait longtemps que vous n’aviez pas joué en Europe, est-ce que ça ne vous fait pas bizarre de jouer en Autriche justement ?
Oh que si, aller jouer en Autriche face à l’Iran ça fait vraiment bizarre, mais c’est aussi des expériences à prendre, car nous n’avons pas souvent l’occasion de jouer des sélections européennes à l’extérieur. Là, ça ne sera pas une équipe européenne mais ça reste un mondialiste, et c’est important de répondre présent. Mais avant cela, il faudra se concentrer sur ce match face à la Tanzanie parce qu’on sait très bien que nous sommes attendus, et nous les joueurs on a vraiment envie de faire une belle prestation.
Le but ça sera de ne pas encaisser ou plutôt de marquer beaucoup et faire plaisir au public…
Il est vrai qu’il y a eu un moment où, surtout à domicile, on n’arrivait pas à gagner avec des scores larges, mais bon je pense qu’il faut faire table rase du passé. Il y a un nouveau staff et une nouvelle génération par rapport à deux ou trois années en arrière, donc le but sera de gagner, car quand on gagne on acquiert de la confiance, les conditions de vie au sein de l’équipe sont meilleures et on travaille mieux quand on gagne que lorsqu’on perd. Après, ce qui fait la solidité d’une équipe, c’est son assise défensive et on tâchera de ne pas prendre des buts et de marquer le maximum.
Deux nouveaux membres intègrent le staff technique, cela n’est pas perturbant de voir des changements à chaque stage…
Non, car il faut relativiser en se disant que ce sont deux membres du staff avec des tâches particulières, un entraîneur des gardiens et un préparateur physique. D’ailleurs, j’en profite pour souhaiter la bienvenue à Louanès, car j’ai eu la chance de disputer la Coupe du monde 2010 à ses côtés, et c’est un grand plaisir de le retrouver en tant qu’entraîneur. D’ailleurs, hier, il m’a sorti une anecdote : quand je suis arrivé en 2010 je lui avais dit que je me rappelais très bien de lui car étant au niveau de centre de formation de Saint-Etienne je voyais toujours la JSK venir effectuer sa préparation, à l’époque j’avais entre 13 et 18 ans et il me l’a ressorti hier. Donc, vraiment ravi de le voir parmi nous.
Asma H. A.
Il compare ce qu’il a enduré avec le cas Mbolhi
Saïb : «J’ai arrêté ma carrière internationale à cause de Madjer»
- «Il m’a privé d’Algérie-France et il ne m’a jamais expliqué son choix»
PAR SMAÏL M. A.
Alors que la rue continue de gronder et cherche à comprendre les raisons réelles de la mise à l’écart de certains joueurs à l’image de Feghouli et surtout Mbolhi, et que les critiques ciblent de partout le sélectionneur national Rabah Madjer coupable d’après les observateurs d’avoir pris des décisions unilatérales sans en donner les explications, Moussa Saïb est sorti avant-hier sur le plateau de Berbère Télévision avec des déclarations qui concernent la méthode de travail de Rabah Madjer.
L’ancien joueur de l’AJ Auxerre, de Monaco et de Valence entre autres a connu Madjer en tant que joueur puisqu’il a remporté avec lui la CAN 1990, avant d’avoir affaire à lui en tant qu’entraîneur, une aventure qui n’aura pas été bonne eu égard aux propos de Saïb.
«La moindre des choses était de me convoquer pour services rendus»
L’ancien meneur de jeu des Verts est revenu sur le fameux match entre l’Algérie et la France en 2001 au Stade de France, le joueur l’avait manqué à cause des choix de Madjer, un épisode qui fait très mal à Saïb qui accuse Madjer d’avoir sélectionné des éléments qui n’imaginaient pas qu’ils se retrouveraient un jour en sélection. «Ça fait mal mais ce n’est pas un point noir, à l’époque je jouais à Monaco, Madjer était sélectionneur.
J’ai passé toute ma carrière en France, je jouais, en plus je n’étais pas blessé, c’était un match de gala, la moindre des choses était de convoquer les joueurs pour services rendus, de convoquer ceux qui ont donné au pays, c’est un match de prestige, un match spécial, car en même temps, il y a des joueurs qui ont reçu des convocations, alors qu’ils ne s’y attendaient même pas.»
«Ses arguments n’étaient pas convaincants»
Madjer qui a tenté d’expliquer cette non-convocation au joueur par son inactivité n’a pas réussi à convaincre son interlocuteur. «Ça m’a fait mal car en plus de ça, l’argument ne m’a pas convaincu, ils m’ont dit que j’étais blessé, mais j’ai joué avec Monaco un match amical, j’étais compétitif, c’est la preuve que même à l’époque Madjer avait sa liste, aussi des idées dans la tête, une politique sur qui il se basait.»
«A cause de ça, j’ai arrêté ma carrière internationale plus tôt que prévu»
Saïb affirme que depuis cet épisode, il s’est déconnecté de la sélection, il raconte comment il a demandé à Kaoua l’adjoint à l’époque de le dispenser du groupe qui allait partir à la CAN. «Depuis ce jour, on n’a pas abordé le sujet, j’ai oublié tout ça, mais on s’est vu lors de ma dernière année internationale, j’allais arrêter, je l’ai rencontré à l’aéroport, je lui ai dit que j’allais arrêter, il m’a dit : «Je vais revenir en sélection et je compte sur toi pour la CAN. Je me suis dit on a joué ensemble la CAN 1990, après il est revenu et il ne m’a plus convoqué, je revenais de blessure mais j’étais opérationnel.» Et de continuer à raconter avec amertume : «J’ai appelé son adjoint Kaoua, je lui ai dit vous m’avez marginalisé alors ne m’appelez plus pour la CAN.»
Moussa reconnaît qu’il aurait aimé avoir des explications. «J’aurais aimé avoir des explications, je crois que c’est sa façon de travailler, vous n’avez qu’à voir ce qui s’est passé avec Mbolhi, et sans même pas donner d’explication.» Et de terminer : «Pour moi c’est du passé, on s’est vu après ça, dans des jubilés à Skikda et à Alger aussi entre autres, il n’y a rien de grave entre nous», conclut-il.
- M. A.