S’il y a un joueur qui ne s’attendait pas à jouer la moindre minute lors de ces deux matchs amicaux, c’est bel et bien Saphir Taïder.
En effet, le milieu de terrain de l’Impact de Montréal, qui est resté sur le banc de touche face à la Tanzanie puisque c’est Salim Boukhanchouche qui a composé la paire du milieu de terrain avec Nabil Bentaleb, pensait effectuer son entrée hier face à l’Iran en l’absence du joueur de Schalke 04 libéré en raison d’une blessure. Et bien ce ne fut pas le cas hier encore. D’ailleurs, dans notre édition d’hier, on vous faisait savoir qu’au moment où Rabah Madjer a donné le onze types lors de la séance d’entraînement, Saphir Taïder s’est directement dirigé vers Djamel Menad pour lui demander des explications quant à cette mise à l’écart. Les deux hommes ont discuté pendant près de 10 minutes alors que le reste des joueurs poursuivaient tranquillement l’entraînement. Et Saphir Taïder, qui n’a pas compris cette décision, a demandé à voir l’entraîneur national Rabah Madjer à la fin de la séance d’entraînement. L’entraîneur des Verts a accepté, et on a pu voir avant-hier les deux hommes se parler pendant près de 20 minutes. On voyait bien que l’ancienne gloire du FC Porto tentait de donner des explications et justifier ses choix.
Il aurait dit à un membre du staff : «On m’a fait venir de très loin pour 0 minute»
Un discours qui semblait soulager ne serait-ce qu’un peu le milieu de terrain de l’EN, pensant certainement qu’il allait effectuer son entrée hier, puisque les coachs des deux équipes se sont entendus pour effectuer six changements. Et bien au final non, et pas une seule seconde de jeu pour Saphir Taïder lors des deux matchs. Et hier, l’ancien joueur de Bologne n’a pas hésité à montrer son mécontentement au stade devant non seulement le staff technique, ses coéquipiers, le public mais aussi tous les médias présents qu’ils soient algériens ou étrangers. Ayant fait l’amère constat que tous les changements ont été effectués, Saphir Taïder décide de quitter le banc 5 minutes avant la fin du match. Il rejoint donc les vestiaires de l’équipe préférant ne pas assister à la fin de la rencontre. Une réaction plus que compréhensible au vu non seulement du déséquilibre de notre milieu de terrain, mais aussi du score du match. D’après certaines indiscrétions, le joueur de l’Impact de Montréal concerné par une rencontre de son équipe ce samedi aurait même fait savoir à un membre du staff : «On me fait faire tout ce voyage pour ne pas jouer la moindre seconde.» Une question donc mérite d’être posée : si Saphir Taïder ne rentre pas dans les plans de Rabah Madjer, pourquoi ce dernier l’a-t-il convoqué et n’a pas agi comme pour Sofiane Feghouli et Raïs Mbolhi ?
Ighil tente de dédramatiser
Pour l’instant, on ne sait pas si Rabah Madjer se montrera rancunier avec son joueur et l’écartera de son effectif en vue des prochaines échéances, mais à entendre Mezanie Ighil interrogé sur cette affaire, on aurait envie de croire qu’il n’y a pas d’affaire Taïder. «Il est normal qu’il soit mécontent et en colère. C’est un joueur professionnel et c’est un compétiteur, et il ne peut qu’être déçu en ne jouant pas ce match. Maintenant, il y aura d’autres rencontres, et il aura l’occasion de jouer prochainement », nous a fait savoir l’adjoint de Rabah Madjer.
Asma H. A.
Le jeu et les joueurs
Chaouchi
Chaouchi n’est, certes, pas responsable sur les deux buts, mais un grand gardien aurait pu arrêter l’un d’eux, surtout le premier. Ce n’est plus le grand Chaouchi, il ne fait plus d’arrêts exceptionnels, c’est un gardien ordinaire, point.
Ferhat
Dans l’ensemble, Ferhat a fait un match moyen. Aligné comme latéral, il a bien défendu, mais offensivement, il n’a pas donné le plus escompté. Madjer gagnerait plus à le faire jouer à droite, sinon à le garder comme Joker si Mahrez est indétrônable.
Bensebaïni
Complètement dépassé par les événements au poste d’arrière gauche, Bensebaïni a retrouvé relativement ses repéres dans l’axe. Cela dit, on reste loin du grand Bensebaïni qu’on a vu à la CAN 2017.
Chafaï
Chafaï n’a pas fait un grand match. Coupable sur le 2e but, il a raté plusieurs interventions, son alignement était mauvais tout comme son association à Bensebaïni et Mandi. Il s’est rattrapé en marquant un joli but sauvant l’honneur des Algériens.
Mandi
Comme d’habitude, Mandi a fait un match sérieux, notamment à droite, parce que dans l’axe, son association à Chafaï a été un fiasco.
Medjani
Medjani s’est perdu sur le terrain. Associé à Boukhanchouche, il n’a pas trouvé ses repères, ni dans la récup ni ans la relance. Son changement était nécessaire.
Boukhanchouche
Si seulement il jouait un peu plus sérieusement ! Boukhanchouche a réalisé une belle partie. Précieux dans les duels et en défense, le Kabyle a fait son match et plus encore. Par ailleurs, il a encore une fois perdu une balle ou il est interdit d’en perdre. Impardonnable à ce niveau et quand on joue à ce poste.
Hanni
Sorti à la 30’ de jeu, Hanni n’avait encore pas touché de vrais ballons. Il était dépité, ce qui est normal, il aura certainement d’autres occasions pour briller. Il reste une valeur sûre.
Benmoussa
Benmoussa est peut-être le seul à avoir donné raison à Madjer. Il a offert la passe du but, il a bien défendu et a été tout le temps disponible sur son couloir. Benmoussa a confirmé. Il mérite d’être en EN.
Mahrez
Riyad Mahrez a réalisé sa meilleure performance avec Madjer. Ce n’était certes pas du grand Mahrez, mais il était clair qu’il a tout donné. La preuve il a sauvé l’EN d’un but tout fait en seconde période. Il était en colère à son remplacement et il avait tout à fait raison.
Soudani
Hargneux, Soudani s’est dépensé sur son couloir hier. Il a transmis son envie de gagner à toute l’équipe et a été derrière plusieurs actions dangereuses… Dommage pour lui qu’il ait raté un but tout fait en début de match.
Bounedjah
Baghdad a montré hier qu’il avait une bonne technique, il a montré aussi qu’il jouait dans un championnat faible où le rythme est beaucoup plus lent que celui des grands championnats et même du championnat algérien. Lent et nonchalant, l’avant-centre d’Al-Sadd doit vite rejoindre un grand championnat s’il veut être l’attaquant des Verts au Cameroun, parce qu’à ce rythme-là, il est bon pour le Golfe, pas plus.
Slimani
Dégoûté par la déclaration de Madjer dans laquelle il disait qu’il était convoqué pour l’ambiance, Slimani s’est quand même dépensé sur le terrain. Il a même pris un carton. On aurait aimé le voir sur le terrain quand Mahrez y était aussi.
El-Mellali
Il aurait dû remplacer Ferhat et non Mahrez. Son entrée a stoppé les assauts des Verts mené toujours par Mahrez Riyad. Le joueur n’a rien à se reprocher, il a couru, il s’est donné à fond, mais le changement était bizarre, voire même inapproprié.
Abid
RAS
Un but 100% usmiste
Les attaquants de l’équipe nationale n’ont pas pu se mettre en valeur au cours de la rencontre d’hier. Il a fallu attendre que la lumière vienne d’un défenseur central, à savoir Farouk Chafaï qui a réduit le score sur une passe décisive de Mokhtar Benmoussa. Un but 100% usmiste. De plus, on est habitués à voir ce genre de réalisations entre les deux joueurs en championnat.
Merzekane n’a rien compris à la tactique de Madjer
Consultant à la Radio nationale, Chaâbane Merzekane commentait et analysait la rencontre face à l’Iran. A un certain moment, il y a eu le changement qui se préparait avec la sortie de Bounedjah. Interrogé par l’animateur de la radio, Merzekane a répliqué : «Ma fhamt walou.» C’est dire que l’ancien international était perdu face à la tactique de jeu prônée par le sélectionneur national au cours de cette partie.
Les supporters se déchaînent sur les réseaux sociaux
A la fin de la rencontre, les internautes ont donné leurs avis sur la rencontre face à l’Iran. Deux éléments persistent. La faiblesse de l’équipe mais aussi et surtout Mbolhi et Feghouli.
Il était intéressant de voir le ressenti des supporters des Verts sur les pages des réseaux sociaux dont celle de Compétition. Déjà qu’avec la victoire face à la Tanzanie ils n’étaient pas heureux mais cette défaite face à l’Iran les a déchaînés. En effet, le plus gros des commentaires parlait de la faiblesse de l’EN au cours de cette partie. De nombreux supporters n’ont rien compris à la tactique employée par le coach national et notamment après la sortie de Sofiane Hanni. Ce n’est pas tout pour autant puisque tout le monde parle aussi de ce qu’est devenue l’EN ces derniers mois, une équipe quelconque qui n’a ni fond de jeu ni rien du tout. Certains sont même allés plus loin en assurant que les Verts sont revenus 14 ans derrière.
Mbolhi et Feghouli
D’un autre côté, des supporters de l’équipe nationale sont une fois de plus revenus sur l’absence des deux cadres que sont Raïs Mbolhi et Sofiane Feghouli. Pour ces fans, il est plus que jamais primordial que les deux éléments reviennent pour apporter leurs qualités à l’équipe dans les prochaines échéances et le sélectionneur national essuie plusieurs critiques par rapport à cette histoire de mise à l’écart. Dans l’ensemble, de la frustration, de la déception et de l’incompréhension de la part des mordus de l’EN qui ne reconnaissent plus leur équipe qui est devenue par la force des choses un fantôme de ce qu’elle était.
- Z.
Il a eu peur de prendre une raclée
33’, Madjer panique !
Deux buts en 19 minutes, l’EN aura vécu un début de match vraiment cauchemardesque hier contre l’Iran. Peu inspirés, les joueurs ont très mal débuté la partie, laissant l’initiative à leurs hôtes iraniens devant les regards d’un staff technique passif et une défense complètement dépassée par les événements, il faut dire que plusieurs changements ont été opérés dans celle-ci, à commencer par le changement tactique qui a provoqué un changement de joueurs et des repositionnements qui ont coûté beaucoup à l’EN. L’addition aurait pu être salée si le staff n’avait pas bougé et ce dès cette 30e minute.
Bensebaïni, plus jamais à gauche
Dès le début de la partie, les signes d’un team déséquilibré commençaient à devenir visibles, il faut dire que mettre Bensebaïni à gauche était un gros risque, le Constantinois n’a jamais été à l’aise dans ce poste où il a déjà évolué à Rennes sans être entreprenant, mais Madjer avide de réaliser un coup de maître et faire parler de lui s’est permis toutes les folies du monde, et face à un adversaire qui n’était pourtant pas fort, il a vite payé pour ses erreurs.
Une demi-heure après le début du match le sélectionneur a montré des signes de panique, et ce, en incorporant Benmoussa à la place du malheureux Hanni, ce dernier s’en souviendra toute sa vie qu’il a dû payer pour une faute dont il n’était pas responsable.
Voyant son équipe en train de sombrer et en retard au score par 2 buts en 19 minutes, Madjer a paniqué et a décidé d’opérer un ajustement tactique et un chamboulement, un nouveau, dans son système de jeu.
Un but comme à l’entraînement !
Le changement était inévitable, mais rares sont ceux qui ont imaginé celui que Madjer a opéré, au lieu d’apporter un correctif poste par poste, en faisant sortir un Chafaï qui était complètement dépassé dans l’axe, il a préféré éliminer un joueur offensif, pour mettre Bensebaïni dans l’axe et faire glisser Mandi vers le côté droit, et ce, 4 ans après avoir quitté son poste et en sélection et en club.
L’entrée de Benmoussa était réussie, il n’y a aucun problème, mais ce que les connaisseurs ont eu du mal à comprendre c’est pourquoi autant de changements avant le match et pourquoi décider de les abandonner après la demi-heure.
En tout cas Madjer a eu la peur de sa vie, et en effectuant le changement de la 30’ il a reconnu son tort, mais il pouvait rendre son changement beaucoup plus efficace si le joueur sacrifié n’était pas Hanni, du coup rien ne garantissait que l’équipe n’allait pas encaisser d’autres buts, certes Soudani et Bounedjah étaient assez actifs devant, mais en face on n’hésitait pas à aller tout droit au but et tenter des choses incroyables, comme cette incursion qui a amené le but du 2 à 0 où rien n’était normal, de la réaction de Medjani à la désertion de Chafaï jusqu’au plongeon précoce de Chaouchi, un but comme on l’en marque dans des séances d’entraînement où le sérieux est inexistant, c’est dire que la situation était vraiment grave, et Madjer a eu sans le moindre doute la trouille de sa vie de se faire humilier par un score historique de surcroît contre une équipe très moyenne pour ne pas dire faible, la suite aura été plus clémente cette fois-ci, mais ce qui est sûr c’est que d’autres adversaires plus solides comme le Portugal l’un de nos prochain adversaires ne nous fera pas de cadeau, d’où l’urgence de réagir avant qu’il ne soit trop tard.
S.M.A
Dos au mur, Madjer s’en prend au plus sage du groupe
Hanni ou comment briser un joueur !
Nous étions des milliers, peut-être même des millions à suivre la partie d’hier entre l’EN et l’Iran, et constater la faiblesse du onze national et du dispositif tactique mis en place par Madjer et ses adjoints.
La stratégie était défaillante, et le groupe l’a visiblement mal vécue, car malgré tout un stage, Madjer n’a pas pu réussir quelque chose et a perdu son temps à tester des tactiques qui ne vont ni avec les qualités de ses joueurs ni avec la réalité du terrain.
Hier encore, il y a eu un changement et Madjer a opté pour un 4-2-3-1 ou un 4-3-3, chacun l’appellera comme il veut, mais les éléments alignés ne pouvaient pas assurer leurs rôles pour la simple raison que beaucoup d’entre eux n’évoluaient pas dans leurs postes de prédilection.
Parmi les rares joueurs alignés dans de bonnes conditions, Sofiane Hanni, il était juste derrière Bounedjah, et l’association fonctionnait pas mal étant donné que malgré ce qui se passait derrière, l’équipe arrivait devant les bois de Beiranvand mais le joueur du Spartak Moscou n’imaginait sans doute pas qu’il allait subir le coup bas de la soirée.
33’, coup de tonnerre au stade de Graz, le 4e arbitre annonce le changement et c’est Hanni qui doit quitter le terrain pour céder sa place à Benmoussa, le joueur n’en croyait pas ses yeux en voyant son numéro affiché par le 4e referee, il faut dire que l’ancien attaquant d’Anderlecht n’était ni blessé, il était loin d’être la cause des malheurs de Madjer en ce début du match, mais la philosophie du coach a préféré cibler l’un des plus ‘’silencieux’’ éléments de l’effectif, un geste incompréhensible que Hanni n’a pas compris, d’ailleurs il n’a pas été salué à sa sortir, il s’est dirigé vers le banc dans le respect total, non sans afficher une grise mine qui en dit long sur son moral, il a mis sa parka et est resté silencieux durant le reste de la mi-temps, pour un joueur de ce niveau, c’est quasiment une humiliation, et Madjer n’a visiblement pas conscience qu’il venait de briser un élément très sage alors qu’il pouvait bien opérer son changement en sortant les joueurs qui n’étaient pas concentrés notamment en défense et éviter de faire plus de dégâts que ce qui a été déjà fait.
Cet incident n’arrange pas l’ambiance dans le groupe de plus en plus électrique ces derniers temps, le stage prend fin sur une fausse note, attendant de voir si elle aura des répercussions sur l’ambiance dans le groupe à l’avenir.
S.M.A
Première très timide pour El-Mellali
Parmi les déceptions de la rencontre d’hier, la prestation du jeune joueur du PAC Farid El-Mellali.Madjer a pris un risque en se passant des services de Mahrez qui se sentait vraiment bien sur la pelouse pour donner la chance au jeune joueur, mais finalement ce dernier n’était pas à la hauteur de la confiance placée en lui, puisque pour cette première apparition chez les A, il n’a rien montré, et pourtant il a eu assez de temps de jeu pour s’affirmer, ceci dit son entrée en jeu s’est faite dans une période où le jeu était totalement sur le côté gauche, on a vu Ferhat récupérer le ballon et le balancer de l’autre côté où excellait Mokhtar Benmoussa et Hilel Soudani, du coup c’est El-Mellali qui a payé les frais, reste à savoir maintenant s’il continuera à figurer dans les plans de Madjer ou va subir le même sort que son équipier au PAC Islam Arous.
S.M.A