On vous le disait dans notre édition d’hier, en l’absence de Sofiane Feghouli non convoqué, Yacine Brahimi blessé et libéré vendredi dernier, Riyad Mahrez est devenu incontestablement le nouveau patron de cette équipe nationale et le maître à jouer des Verts.

Une nouvelle responsabilité et un nouveau statut que le milieu de terrain de Leicester assume pleinement. En effet, que ce soit lors des entraînements ou dans la vie du groupe de tous les jours à Graz en Autriche, Riyad Mahrez était très impliqué. Lui qui habituellement est un peu timide et ne parle pas beaucoup. D’ailleurs, il n’hésitait pas à discuter avec ses coéquipiers à chaque fois qu’il y avait besoin de le faire, mais aussi les encourager lors des séances d’entraînement. La veille du match, Mahrez a été franc en zone mixte, affirmant qu’il peut faire beaucoup mieux en équipe nationale, avouant aussi en toute sincérité qu’il a été absent lors de certaines confrontations, comme il a aussi pu être bon dans d’autres matchs : «Cela fait longtemps déjà qu’on essaye de me mettre la pression. Certes, je peux faire beaucoup mieux en EN. Ça m’est arrivé de passer à côté, mais j’ai aussi fait de bons matchs », nous a-t-il affirmé avant-hier.  

 

Il était très impliqué même dans la vie du groupe

Et bien hier à l’occasion de match face à l’Iran, et dès sa première touche de balle, on a tout de suite vu que le milieu de terrain des Verts allait assumer son nouveau statut de patron. Il était derrière toutes les balles dangereuses, mais pas que cela. Lui à qui souvent on reproche de ne pas trop défendre, et bien lors de cette joute amicale contre les Iraniens, il n’hésitait pas à revenir porter main-forte à ses coéquipiers en défense.

La meilleure preuve fut à la 77’ de jeu. En effet, sur une contre-attaque des poulains de Carlos Queiroz, c’est bien lui Riyad Mahrez qui a sauvé l’équipe d’un but certain. Se retrouvant comme dernier défenseur, il dégage comme il peut pour éloigner le danger.

Offensivement, et afin d’apporter le danger, souvent il traversait tout le couloir droit pour chercher le ballon et tenter des choses.

 

Il n’hésitait pas à revenir défendre à chaque fois que c’était nécessaire

Un bon match donc du joueur de Leicester qui affichait de très bonnes aptitudes et une bonne forme. Mais à la surprise de tout le monde, et alors que les Verts étaient en train de revenir offensivement après avoir réduit la marque, et essayer d’égaliser, Rabah Madjer décide d’opérer un changement et de le faire sortir

Mahrez à la 67’. Un changement effectué alors qu’il restait près de 23’ de jeu.

Une sortie inexplicable, que même le joueur n’a pas comprise. Et il n’était pas le seul, car même ses coéquipiers sur le terrain étaient surpris de voir le numéro 7 s’affichait sur le tableau.

Pas content de son changement, Mahrez fait signe avec ses mains à Rabah Madjer : « Pourquoi ? » (NDLR : voir les photos), Madjer lui tend la main et l’applaudit.

C’est pour dire que Ryad Mahrez était mécontent mais aussi très déçu car il avait la certitude qu’il pouvait encore aider l’équipe. Une réaction du joueur tout à fait compréhensible au vu de sa prestation mais aussi du résultat du match à ce moment-là, puisque les Verts étaient menés sur le score de deux buts à 1. Un score qui ne changera pas d’ailleurs.

 

Même ses coéquipiers sur le terrain étaient surpris de le voir sortir

Pourquoi Rabah Madjer a donc décidé de faire sortir un de ses meilleurs joueurs lors de ce match ?

Un changement donc difficile à expliquer, même si Meziane Ighil à qui on a posé la question en conférence de presse a fait savoir : « Ce fut un changement programmé afin de voir le maximum de joueurs », nous a-t-il affirmé.   Sauf que les changements programmés sont souvent opérés lorsque l’équipe gagne, notamment sur un bon score, et non en cas de défaite en faisant sortir un de ses meilleurs joueurs. En effet, Rabah Madjer qui n’a cessé d’affirmer qu’il fallait absolument une victoire ou du moins ne pas perdre ce match afin de poursuivre sur cette dynamique, aurait pu donc déprogrammer ce changement.

C’est pour dire que seul le sélectionneur national pourra nous donner une réponse quant à la sortie intrigante de Riyad Mahrez contre l’Iran.

Asma H. A.

Ighil : «Les buts encaissés nous ont perturbés»

Encore une fois, Madjer a préféré déléguer un de ses adjoints pour venir répondre aux questions des journalistes, c’est Ighil qui s’est présenté en salle des conférences et malgré la défaite il est resté zen préférant positiver jusqu’au bout.

Pour débuter, Ighil a expliqué ce qui s’est passé en 1^re mi-temps et comment son équipe a sombré malgré un début assez intéressant. 

«On a manqué d’efficacité»

«Effectivement, en début du match, on était bien en place, on avait visionné l’adversaire, on savait comment il joue, et les joueurs étaient à l’aise au début, on avait des occasions qu’on pouvait concrétiser, mais dans ce match on a manqué d’efficacité et les buts encaissés ont eu leur effet, ça nous a perturbés, je crois que malgré ça les joueurs sont restés concentrés, à la mi-temps on a parlé avec eux, ils avaient l’envie de revenir et c’est ce qui s’est passé.»

«Il n’y a pas d’affaire Taïder» 

Taïder a été convoqué mais finalement il n’a même pas eu l’occasion d’honorer cette sélection par une entrée en jeu, le staff par le biais d’Ighil explique : «Il n’est pas le seul, mais on a arrêté l’équipe en fonction de l’adversaire et la forme physique des joueurs, il fait partie du groupe, s’il n’est pas aligné dans ces deux matches, il le sera lors des prochains rendez-vous, il n’y a ni affaire Taïder, ni affaire Naâmani, ni affaire Belkheir, tous les joueurs peuvent prétendre à une place, à eux de saisir l’occasion quand cela est possible.»

«Oui, on ne l’a pas aligné, on lui doit des explications»

Ighil explique le tête-à-tête que Taïder a eu avec Madjer la veille du match, pour lui c’est tout à fait normal d’expliquer une telle décision. «Un joueur quand il ne joue pas, c’est clair qu’il faut lui expliquer, ce sont des professionnels, ce sont des compétiteurs, il est là, c’est clair qu’il veut jouer, on ne fait pas ce qu’on veut dans cette équipe, on fait ce qui doit être fait, un joueur est la pour jouer, et quand on ne l’aligne pas on lui doit des explications, et d’assurance, pour qu’il se sente partie prenante de cet effectif, c’est ce que vous avez vu hier entre le coach et Taïder.»

«Voilà pourquoi Mahrez est sorti»

Mahrez est sorti et n’a pas apprécié ça, n il pouvait composer l’attaque avec Slimani, mais Madjer en a voulu autrement, Ighil nous apprend que cela était au programme. «Elle était programmée, on voulait faire jouer un maximum de joueurs, on s’est entendus sur 6 changements, on en a fait 4, on aurait pou en faire plus, tout dépend du déroulement du match, on espérait revenir dans les dernières minutes, c’est pour ça que ceux qui sont rentrés étaient plus des attaquants, nous espérions peser sur la défense adverse.»

«Benmoussa peut être d’un grand apport pour nous à l’avenir»

Malgré son âge, Benmoussa a fait une bonne entée, Madjer a corrigé sa propre erreur avec ce changement, le staff semble très satisfait de son apport. «Dans le football c’est un ensemble de choses, faire une bonne passe fait partie du démarrage d’une action, il faut être toujours bon, ce n’est pas le cas, il y a des déchets, ça fait partie du jeu, il y a des joueurs qui excellent, Benmoussa a un pied gauche  formidable, qui donne de bons centres, il peut être d’un apport certain, c’est ce qui peut être le cas dans ce que nous avons pu voir aujourd’hui.»

«La sortie de Hanni ? Il fallait rééquilibrer le milieu»

Le changement de Hanni a étonné plus d’un, d’autant plus que sa sortie est intervenue après une demi-heure de jeu seulement, pour Ighil c’était la solution pour soigner le milieu et le rééquilibrer. «Il fallait rééquilibrer le milieu de terrain, on a senti un déséquilibre au milieu du terrain, ça pesait énormément sur la défense, sur le plan tactique on a rééquilibré pour avoir une meilleure présence au milieu, c’était ça le but de la sortie de Hanni et la rentrée de Benmoussa à gauche, le décalage de Mandi sur le flanc droit  avec l’incorporation de Bensebaïni dans l’axe, il y avait un meilleur équilibre avec 3 milieux qui pouvaient être un peu plus actifs dans la récupération.»

«Pros ou locaux ? On veut ceux qui représentent dignement l’EN»

L’EN a terminé le match avec Mandi seul comme pro sur le terrain, cela veut-il dire quelques chose ? « On est a la recherche d’un équilibre, des gens partent d’autres arrivent, on cherche l’équilibre, on ne fait pas de différence entre locaux et ceux qui viennent d’ailleurs, nous voulons ceux qui représenteront dignement l’équipe nationale.»

«Le point positif : on a une équipe qui essaye de jouer»

après la fin de ce 2^e stage, l’heure est aux bilans, le coach pense que l’équipe est encore en construction, elle sera forcément meilleure lors du prochain stage. «On est en construction, on cherche le meilleur équilibre possible, parmi les points positifs, on a une équipe qui essaye de jouer, elle a un penchant pour le beau jeu, pour imposer son style et imposer le jeu, c’est positif pour nous cet engagement des joueurs, ils viennent avec plaisir, nous le sentons, ils ont envie de franchir un autre palier et aller de l’avant, c’est de bon augure pour l’avenir, pour les prochains stages, l’équipe sera plus en progrès que ce qu’elle a montré aujourd’hui », conclut-il.

A.H.A