Depuis son arrivée en équipe nationale, Rabah Madjer n’a cessé de préciser que pour lui peu importe où joue le joueur pour qu’il soit convoqué, l’essentiel c’est qu’il soit en forme et qu’il réponde à ses critères de sélections.
Des critères que l’entraîneur national trouve, semble-t-il, beaucoup plus chez les joueurs issus de la formation algérienne que chez nos éléments formés en Hexagone. En effet, pour ce dernier stage, la majorité des joueurs convoqués sont issus du championnat algérien. Et à partir de la 66’ de jeu, on a pu assister à quelque chose qui ne s’est pas passé depuis plus de dix ans. 10 joueurs formés en Algérie étaient sur le terrain, seul Issa Mandi en a fait l’exception. Voulant savoir si cela était programmé comme la sortie de Riyad Mahrez, nous avons posé la question à Meziane Ighil lors de la conférence de presse d’après-match. Ce dernier dira : «On est à la recherche d’un équilibre, des joueurs partent d’autres arrivent, on cherche l’équilibre, on ne fait pas de différence entre locaux et ceux qui viennent d’ailleurs. Nous voulons ceux qui représenteront dignement l’équipe nationale», nous a-t-il fait savoir. Rabah Madjer qui a fait l’amer constat en le déclarant à plusieurs reprises que notre équipe nationale a toutes les difficultés du monde en Afrique noire, et qu’il faudra donc africaniser cette équipe songe-t-il à faire plus confiance à des éléments habitués justement à des matchs dans notre continent notamment lors des différentes coupes africaines disputées par nos clubs ?
Madjer continue à inverser la tendance
Ou veut-il a un noyau de locaux pour accentuer les stages en Algérie en l’absence souvent de dates FIFA. En tout cas quelle que soit la réponse, une chose est certaine, Rabah Madjer est en train d’inverser la donne en comptant plus sur des joueurs du cru. A tort ou à raison, seul l’avenir nous le dira. Mais ce qui est sûr, c’est que l’affaire Taïder, le sortie inattendue de Mahrez et le changement de Sofiane Hanni qui s’est senti humilié ont créé un climat de malaise entre le staff technique national et quelques joueurs professionnels. D’ailleurs certains d’entre eux, et dont on préfère taire le nom pour l’instant, du moment qu’ils ont parlé sur le coup de la colère, nous ont fait savoir qu’ils ont fait part à un des membres du staff de leur souhait de ne plus être rappeler en sélection. Une requête plutôt inhabituelle, lorsqu’on sait à quel point cette équipe nationale attirait nos éléments évoluant à l’étranger. Peut-on parler de cassure entre pros et Rabah Madjer ? La prochaine rencontre face au Portugal, et la liste que convoquera le coach national nous éclairera certainement sur ça.
- A.
Alors qu’il était mécontent à sa sortie
Mahrez n’a rien dit dans les vestiaires
Tous les Algériens ayant suivi le match qui a mis aux prises notre équipe nationale avec l’Iran ont pu voir le geste de Riyad Mahrez à sa sortie demandant à son coach : « Pourquoi ? » Une réaction qui semblait être plus que compréhensible de la part du milieu de terrain de Leicester, qui a fourni une de ses meilleures prestations au cours de ces derniers mois en équipe nationale. Même si Meziane Ighil a affirmé que cette sortie était programmé afin de voir les autres joueurs, il n’end demeure pas moins que tous les fans des Verts voulaient voir l’EN égaliser, mais après la sortie de Mahrez, tous ont compris que cela ne pouvait plus être possible. Toutefois, et même s’il était mécontent à sa sortie, nous avons appris d’une source du staff technique national, que le joueur n’a pas dit un mot dans les vestiaires. Bien au contraire il s’est montré très respectueux vis-à-vis de tout le monde et a écouté avec attention comme le reste de ses coéquipiers le discours d’après match du coach national. Il faut dire aussi qu’au moment du départ des joueurs, Mahrez avec qui nous avions discuté semblait détendu et pas du tout énervé.
- A.
Alors que Taïder est reparti frustré
Les explications du staff : «Il était en méforme, on voulait le préserver»
Le moins qu'on puisse dire c'est que ce stage du mois de mars qui était censé faire du bien à notre équipe nationale, notamment sur le plan de la vie de groupe et des relations entre les joueurs et le staff technique national au vu de sa durée, a pris une toute autre tournure, particulièrement lors des deux derniers jours du stage, c'est-à-dire la veille de la rencontre et le jour du match. En effet, déjà lors de l'ultime séance d'entraînement à Graz, Rabah Madjer et Djamel Menad ont dû user de tout leur tact pour calmer Saphir Taïder, hors de lui lorsqu'il a appris qu'il n'allait pas jouer encore contre l'Iran après sa non-titularisation face à la Tanzanie, et cela malgré l'absence de Nabil Bentaleb blessé. Le milieu de terrain de l'Impact de Montréal n'a pas d'ailleurs tardé à vider son sac en allant directement voir Djamel Menad pour lui demander des explications comme révélé dans notre édition de mardi dernier. Mais Saphir Taïder ne s'est pas contenté de parler avec un des adjoints de coach national, puisqu'il a aussi demandé à avoir une discussion avec Rabah Madjer à la fin de la séance d'entraînement, et Madjer accepte.
Taïder à un membre du staff : «On dévalorise mon statut même avec mon club»
Le coach des Verts a de ce fait tenté de le calmer en lui expliquant ses choix. Un discours qui semblait adoucir l'atmosphère entre les deux hommes, car lorsqu'on a aperçu le visage de Taïder au moment de monter dans le bus, ce dernier semblait plus détendu. Il pensait certainement qu'il allait effectuer son entrée en cours de jeu face à l'Iran.
Malheureusement pour le joueur mardi face aux Iraniens, il n'en était rien, puisque Rabah Madjer a décidé encore une fois de plus de le laisser sur le banc de touche sans qu'il joue la moindre minute. Le joueur avouait qu'il était encore plus frustré surtout que les deux coachs s'étaient entendus pour faire 6 changements et que l'entraîneur national s'est contenté d'en faire deux seulement. Une fois les joueurs qui s'échauffaient ont été rappelés pour rejoindre le banc, Saphir Taïder décide tout simplement de prendre ses affaires et de rentrer aux vestiaires devant les yeux de tout le monde : supporters, staff, joueurs et bien évidemment tous les médias algériens présents. Une manière de dire qu'il assume complètement son geste. Un geste qu'on pourrait comprendre surtout lorsqu'on sait que le joueur de l'EN a fait près de 12 heures de vol pour rejoindre Alger : «C'est une atteinte à mon image. Ne pas jouer la moindre minute alors que je suis venu de Montréal c'est aussi dévalorisant pour moi notamment vis-à-vis de mon club. Ils vont croire quoi, quand il verront que je suis parti en stage et que je n'ai pas été aligné ne serai-ce qu'une minute ? Et de plus lors de matchs amicaux», a fait savoir le joueur à un membre du staff technique national avant qu'il ne rentre chez lui.
Madjer lui aurait promis de le faire jouer, l'autre raison de la colère de Taïder
L'autre raison qui a fait aussi que Saphir Taïder soit hors de lui face à l'Iran, et d'après une source proche du joueur et du staff technique national, c'est que Rabah Madjer aurait dit et affirmé au milieu de terrain de l'Impact de Montréal qu'il allait débuter la rencontre de mardi dernier face à l'Iran. Du coup et dans la tête de Taïder, il n'y avait aucun doute par rapport au fait qu'il allait jouer, d'où d'ailleurs sa colère lors de la séance d'entraînement de lundi.
Le coach national a tenté de le calmer, le joueur pensait qu'au minimum qu'il allait rentrer en cours de jeu, mais il ne fut rien au final. Une décision qui a donc poussé Taïder à quitter le banc cinq minutes avant la fin de la rencontre.
«Il traînait trop la patte à l'entraînement», dira un membre du staff
Saphir Taïder aurait même précisé que si ça sera pareil lors des prochains stages et que l'entraîneur national ne comptera pas sur lui, il préfère rester à la disposition de son club et ne pas être convoqué. Voulant avoir les vraies explications quant à cette mise à l'écart inattendue, nous avons discuté avec quelques membres du staff technique qui d'abord se disent très étonné de voir Taïder agir de la sorte, à savoir quitter le banc de touche avant la fin de la rencontre : "On n'a pas compris pourquoi Taïder a agi de la sorte. En fait, on voulait vraiment le faire jouer et on comptait beaucoup sur lui. D'ailleurs nous avons hésité jusqu'à la dernière seconde quant à le faire rentrer ou non. C'était entre lui et Medjani dans ce poste du milieu de terrain, mais finalement on a opté pour ce dernier. La raison est toute simple : lors des dernières séances d'entraînement, on l'a vu en méforme, traînant la patte, on dirait même qu'il était malade, alors qu'il ne l'était pas. Il nous a donc semblé plus juste de le préserver et de ne pas le griller, car s'il avait joué comme il s'était entraîné il serait certainement passé complètement à côté de son sujet, et on ne voulait pas de ça », nous a affirmé un des membres du staff, avant de poursuivre : « On n'a pas eu le temps après le match de discuter avec les joueurs au vu des impératifs de notre vol, mais nous allons appeler Taïder et lui avons parlé par rapport justement au geste qu'il a fait, en lui précisant qu'il ne devrait plus jamais refaire cela. On lui expliquera aussi pourquoi il n'a pas été aligné», conclut notre interlocuteur.
La question est à présent de savoir, est-ce que Saphir Taïder fera toujours partie des plans de Rabah Madjer. Si ça sera le cas, il est clair qu'il y aura encore des explications entre les deux hommes au cours des jours, voire des semaines à venir. Dans le cas contraire, le coach national répondra certainement à sa requête en ne faisant plus appel à lui lors des prochaines échéances.
Asma H. A.