C’est un public sonné qui s’est réveillé hier au lendemain de la défaite de l’EN contre la modeste équipe iranienne sur le score de 2-1.
Les férus des Verts ont vécu sur leurs nerfs la partie mardi soir et à un certain moment, on a imaginé le pire pour l’EN tellement la prestation était médiocre, surtout en défense. Madjer a choisi de miser sur des éléments qu’il a lui-même choisis, et ses choix n’ont visiblement pas été bons, car vite les critiques ont fusé et le public algérien, très connaisseur, avait des atouts à faire valoir, car Madjer a choisi de se fier à son instinct et à ses idées mais celles-ci sont en train de le ridiculiser, explication.
Feghouli et Mbolhi
L’ombre de Feghouli et Mbolhi a plané sur le CTN et sur le lieu de résidence de l’EN en Autriche, le public des Verts a compris que la mise à l’écart du duo n’avait rien de sportif, car vu le niveau de l’équipe et des joueurs choisis, le duo en question a largement sa place et on ne cessera jamais de le dire. Madjer a choisi de prendre le risque de les abandonner se basant sur des racontars, il voulait faire plaisir à des joueurs qui préféraient ne pas les voir dans le groupe, le coach a donc un gros souci relationnel à gérer et il l’a mal fait.
Le coach mise sur le mauvais cheval
Madjer avait un cas Feghouli à gérer, ce dernier à travers ses sorties médiatiques s’est attaqué à des joueurs sans les citer, il a dit que lui, il a opté pour l’EN sans avoir de contrepartie, des propos qui visaient clairement des joueurs du groupe actuel, celui qui a animé ce stage de mars, Madjer a pris le soin de tout lire puis enquêter, il a compris au final que les éléments visés faisaient aussi partie des cadres de l’équipe, il devait donc opter pour une solution, soit de les réconcilier, soit de choisir son camp, et finalement il a opté pour cette dernière, sauf que le coach a préféré se mettre du côté des 3 joueurs visés par Soso dans ses déclarations, à savoir Ghoulam, Bentaleb et Taïder en espérant que ces derniers épousent sa philosophie.
Stratégie défaillante
Le driver des Fennecs a donc actionné sa gâchette et a préféré lâcher Feghouli, et faire confiance au reste du groupe, il a choisi la solution de la facilité, car pour lui l’idéal était de limiter les dégâts, il tâte le terrain, et comprend que le duo Feghouli-Mbolhi sont devenus indésirables, ce dernier avait pour rappel sermonné les joueurs quelques minutes après la défaite contre la Zambie à Hamlaoui, d’où sa mise à l’écart, qui n’a donc aucun lien avec Chaouchi ni avec son niveau, Madjer s’est juste plié à la pression du camp qu’il a choisi et qui a exigé de lui cette mesure, mais à ce moment-là, le coach croyait que la suite allait être rose, il ne savait sûrement pas que le pire allait venir.
Rébellion
Pour commencer le stage de mars en douceur, Madjer a choisi de jouer un adversaire de petit calibre, la FAF lui a ramené la Tanzanie, ça devait être l’occasion de faire une large revue d’effectif et de tester la fameuse tactique à 3 défenseurs centraux.
Le coach a eu l’occasion durant ces stages aussi de récupérer Bentaleb, l’un des 3 joueurs ciblés par Feghouli dans ses déclarations et qui s’était senti visé par ses propos, sauf que ce dernier, et comme en novembre dernier, il n’est pas allé à la fin du stage.
Officiellement, la FAF a dit qu’il était blessé, raison pour laquelle il a été libéré, sauf que cette libération a eu lieu dans des conditions un peu obscures, puisqu’on a appris que le joueur n’a même pas vu utile d’aller dire au revoir au coach, il s’est contenté du feu vert du médecin pour filer droit vers l’Allemagne et reprendre juste après l’entraînement en compagnie de son club, c’était là un des premiers signes de rébellion des ‘’chouchous’’ du coach et cela ne s’est pas arrêté là.
Taïder enfonce le clou
A ce moment-là, le sélectionneur savait qu’il allait devoir composer son équipe avec un effectif amoindri, l’énigmatique départ de Bentaleb l’a quelque peu choqué et il n’était pas au bout de ses surprises, puisqu’il ne s’attendait pas à la réaction de Taïder, l’un de ‘’ses’’ joueurs, qu’il a choisi de défendre corps et âme, ce dernier et dès la fin du match de la Tanzanie est monté au créneau pour réclamer du temps de jeu, avant d’exploser à deux reprises, avant le match de l’Iran et à 5 minutes de la fin de ladite partie, à ce moment-là, Madjer avait compris que ses atouts sont en train de le lâcher, il enfonce d’ailleurs le clou encore plus avec ce qu’il a réservé à Hanni en l’humiliant devant des millions de téléspectateurs reproduisant avec exactitude le scenario Nessakh du match du Nigeria de novembre dernier, un comportement qui risque de briser les joueurs et qui doit vite cesser.
A force de vouloir bien faire….
Un gros problème de gestion de l’effectif s’est posé dans le groupe à Madjer, ce dernier a tracé la stratégie qui lui permet de protéger ses joueurs en lâchant Feghouli et Mbolhi, mais ses calculs étaient visiblement faux, il a pris le risque d’écarter des cadres pour faire plaisir à d’autres, mais ce qu’il a oublié, c’est qu’il ne connaissait pas encore les mentalités de ses joueurs, il a peut-être oublié le sort réservé à ses prédécesseurs notamment un certain Rajevac qui n’a trouvé refuge que sur un bout de papier pour démissionner et fuir le pays et une bande de joueurs qu’il trouvait un peu trop gâtés, et comme la vie est un éternel recommencement, Madjer va devoir passer cet examen aussi, et ça sera encore plus délicat à gérer, car il devra étudier plusieurs dossiers à la fois : celui de Bentaleb et de Taïder surtout, car ce dernier affirme qu’il ne reviendra plus en EN.
L’instinct ne suffit pas
Les décisions unilatérales de Madjer lui auront porté préjudice, le coach gère cette équipe suivant une méthode pleine de risques, il tâtonne et fonctionne presque à l’instinct, il tente des choses, que ce soit dans la gestion du groupe ou même dans le domaine technico-tactique, la méthode peut parfois s’avérer positive, mais là elle a montré des limites, il veut protéger son groupe mais ce dernier est en train de se disloquer, d’exploser..
Certains se demandent quelle est la nature de la relation le lie au manager de la sélection Medane en l’occurrence, et le rôle de ce dernier dans ce dossier, pour le moment l’on se murmure dans les coulisses que le courant ne passe pas très bien, et cela nous renseigne sur la façon de gérer du sélectionneur qui est en train d’essayer de faire du Vahid sans en avoir les moyens.
Se séparer d’un ou deux joueurs pour le bien de l’équipe, tous les coachs peuvent le faire, mais il faut d’abord s’assurer de la loyauté des proches, Madjer a échoué dans ce registre, il doit en assumer les conséquences.
- M. A.