Les jours de Rabah Madjer à la tête de notre équipe nationale sont désormais comptés, puisque la réunion du Bureau Fédéral prévu le 24 juin prochain devra entériner la décision de se séparer des services de l’ancienne gloire du FC Porto.
En effet, du côté du président de la Fédération algérienne de football, qui se trouve actuellement en Russie en compagnie du manager général des Verts Hakim Meddane et du SG de la FAF, la décision de limoger Madjer a déjà été prise, reste seulement son officialisation après que les membres du BF donnent leur aval, ce qui se passera certainement puisqu’eux aussi sont unanimes à ce sujet. Maintenant que le sort de Madjer est scellé, la question que tous les Algériens se posent est la suivante : qui sera le futur entraîneur de notre équipe nationale ? A plusieurs reprises au cours de ces dernières semaines, et depuis le limogeage de Vahid Halilhodzic du staff technique du Japon, une équipe qu’il a réussie à qualifier avec brio pour la Coupe du monde en Russie, les fans de l’EN ne cessent de réclamer le retour du Bosniaque, lui qui avait réussi l’exploit de qualifier l’EN pour le deuxième tour de la Coupe du monde au Brésil en 2014.
Le BF d’accord pour que la FAF casse sa tirelire
Du coup, la piste de Vahid consistitue l’option numéro 1 du président Kheireddine Zetchi. Mais le problème c’est que Halilhodzic percevait près de 150 000 euros/mois sans compter les membres de son staff technique.
Une somme beaucoup trop grande, puisque jusque-là la FAF n’avait jamais dépassé le seuil de 65 000 euros/mois payés justement pour ce même coach sous l’ère de l’ancien président Mohamed Raouraoua. Ce qui est sûr, et d’après nos informations, c’est que la majorité des membres du BF ont fait savoir à leur président qu’il était plus qu’impératif de casser la tirelire cette fois-ci afin de se payer un coach de renom. Plus de place aux entraîneurs peu connus ou à ceux qui n’ont pas fait déjà leurs preuves par le passé, car malgré tout le travail effectué par la Fédération algérienne de football à tous les niveaux, l’équipe nationale demeure la vitrine indéniable de cette institution. Et le Bureau Fédéral a bien compris que dans le cas de l’échec de cette dernière, les gens ne retiendront au final que ça.
La FAF sait qu’une 3e erreur peut être fatale
Ces mêmes membres du BF ont aussi conscience qu’ils n’auront pas droit à une troisième erreur durant la même année quant à l’entraîneur national. Lucas Alcaraz et Rabah Madjer ont fait de brefs passages, et de ce fait, un troisième entraîneur qui ne sera pas aussi à la hauteur sera synonyme de vraie catastrophe car c’est tout simplement les éliminatoires de la CAN 2019 qui sont en jeu, et déjà la construction d’une équipe pour disputer les éliminatoires de la Coupe du monde-2022 au Qatar qui sont en ligne de mire. Kheireddine Zetchi a donc conscience de tout cela, d’où le désir de ramener Vahid Halilhodzic. Mais ce dernier qui ne devrait pas faire beaucoup de concessions par rapport à ce qu’il percevait au Japon coûtera cher et même cher à la FAF. Cette dernière compte donc sur un soutien financier de l’Etat pour pouvoir convaincre Vahid.
A défaut de Vahid, la FAF attendra la fin de la Coupe du monde
Dans le cas contraire, le président de la FAF devrait attendre la fin de la Coupe du monde et les entraîneurs qui seront libres de tout engagement pour entamer les négociations.
Pour Zetchi, choisir un coach dans l’urgence alors que le prochain match de l’EN n’est prévu qu’au mois de septembre prochain constituerait une faute à ne surtout pas commettre.
Pour ce qui est du profil de l’entraîneur, là aussi le président de la FAF a conscience que ramener un sélectionneur qui n’a jamais fait l’Afrique, alors que tous nos prochains matchs auront lieu sur notre continent, pourrait sérieusement compromettre les chances de l’EN. Pas de temps à perdre pour que le futur sélectionneur fasse son apprentissage dans les conditions difficiles africaines. Au vu des échéances à venir, opter pour un coach ayant déjà fait ses preuve en Afrique est plus que primordial.
En tout état de cause, le président Kheireddine Zetchi prendra cette fois-ci le temps de consulter ses proches et de prendre les différents avis. Tout conseil à l’heure actuelle est bon à prendre, mais la décision finale, c’est bien évidemment l’ancien boss du PAC qui la prendra.
Asma H. A.
Il a décline une offre de 1,1 M € du Ahly du Caire
Vahid veut faire Qatar 2022 et arrêter
Libre de tout engagement, le Bosniaque Vahid Halilhodzic a reçu quelques offres intéressantes de la part de clubs et de sélections qu’il a toutes déclinées. La dernière en date émanait du géant d’Afrique, l’Ahly du Caire qui lui a proposé un salaire annuel de 1,1 million d’euros pour un contrat de 3 ans.
Beaucoup d’Algériens verront ce refus comme un bon signe, surtout qu’il fait partie des priorités de la FAF en ce moment. D’ailleurs, Zetchi devrait rencontrer l’avocat de coach Vahid à Moscou ces jours-ci en marge du congrès de la FIFA. Le patron de la FAF a une vraie chance de faire venir celui dont rêvent 40 millions d’Algériens, et ce, pour diverses raisons. Bien sûr, «Didine» doit mettre la main à la poche puisque Vahid Halilhodzic n’accepterait pas de venir pour moins de 100 000 € par moi, à moins qu’il ait changé ou revu ses conditions après ce qu’il vient de vivre avec le Japon.
A 66 ans, Coach Vahid sait qu’il n’a pas beaucoup de temps
Finalement, le seul pays qui a permis à l’ancien coach du PSG de récolter les fruits de son travail c’est l’Algérie. Oui, Vahid a qualifié 3 nations à une Coupe du monde et n’en a cependant fait qu’une seule. Pour revenir aux choses qui pourraient pousser «Vaha» d’accepter la proposition de la FAF, quand celle-ci aura lieu d’une manière officielle c’est que Vahid sait qu’il est en fin de carrière. A 66 ans, il peut à la limite faire la Coupe d’Europe 2020, les JO de la même année, ou les deux CAN 2019 et 2021, peut-être même celle de 2023… Et une seule Coupe du monde, Qatar 2022. Parce que Vahid est revanchard, un caractère qu’il a eu depuis qu’on l’a privé de la Coupe du monde 1982 pour des raisons ethniques et développé au PSG, puis en Côte d’Ivoire et enfin au Japon, le natif de Jablanica veut faire une dernière Coupe du monde et arrêter sa carrière. L’Algérie est capable de lui donner cette opportunité. Elle en a les moyens humains et matériels pour réussir à aller au Qatar. Pour ce qui est du salaire, le staff actuel coûte déjà un milliard à la FAF. Payer quelques euros de plus et ramener Vahid pourraient leur éviter d’autres soucis, comme par exemple se tromper encore une fois de coach et lui payer des indemnités. Par ailleurs, il faut dire que le peuple algérien ne veut que lui à la tête de la sélection. Depuis son départ, aucun de ses successeurs n’a pu faire comme ou mieux que lui. Une 3e erreur de casting ne passera pas, d’où la nécessité de faire ce qu’il faut pour convaincre Vahid, sinon ramener un vrai entraîneur qui saura nous mener au Qatar et aller à la CAN pour la gagner non pas avec l’objectif de passer au second tour.
- M.
Les joueurs nous ont affirmé
«On a encore perdu 8 mois pour rien»
Les déboires de notre équipe nationale ont commencé depuis un moment déjà, et plus précisément depuis le départ du coach français Christian Gourcuff de la tête du staff technique de l’EN fin mars 2016. Depuis, notre équipe nationale n’a fait que régresser, et les passages éclairs de Rajevac, de Georges Leekens, Lucas Alcaraz et récemment Rabah Madjer n’ont fait qu’empirer les choses. Il est clair que nos chances de participation pour la Coupe du monde en Russie étaient largement compromises après les deux premiers matchs contre le Cameroun et le Nigeria, en l’occurrence, mais l’essentiel était de mettre en place une équipe capable de faire mal lors de la prochaine CAN et de bien entamer les prochaines qualifications pour la Coupe du monde au Qatar. Finalement, rien de tout cela n’est arrivé. Pire encore, l’EN a régressé sur tous les plans du jeu.
Déjà que notre défense souffrait et qu’aucune solution n’a été trouvée sur ce plan, même notre compartiment offensif qui jadis constituait notre grande force est actuellement loin, très loin de son niveau. Et le moins qu’on puisse dire c’est que les joueurs ont bien conscience de tout cela. «Il va y avoir encore changement à la tête du staff, le troisième en un an. C’est beaucoup trop. Après qu’on ait perdu du temps avec Alcaraz, voilà que maintenant on se rend compte que les 7 derniers mois n’auront servi à rien. C’est vraiment malheureux, car nous disposions de près d’une année blanche sans la moindre compétition officielle pour construire et mettre en place une équipe. Là on se retrouve à jouer un match officiel avec un nouveau sélectionneur. C’est vraiment dommage. On devra s’acclimater en un temps record avec le futur sélectionneur dans une rencontre officielle et qui de plus aura lieu en dehors de nos bases. Il y a eu beaucoup trop d’erreurs lors de ces deux dernières années et on espère que tout le monde en aura tiré les leçons, afin qu’enfin cette équipe nationale redémarre sur de nouvelles bases », nous ont fait savoir plusieurs joueurs après le match contre le Portugal.
Des joueurs dont beaucoup ont aussi perdu de leur popularité en Algérie, pour preuve les stades horriblement vides lors de leurs derniers matchs que ce soit en officiel le mois de juin dernier face au Togo ou en amical cette année. Des éléments qui devront aussi prouver sous l’ère du nouveau coach qu’ils ont le niveau pour gagner des titres et qu’ils ont les qualités du très haut niveau et que cela ne se passe pas que dans leurs clubs respectifs.
- H. A.