A la fin de la séance d’entraînement d’hier au stade principal de Banjul, le coach national Djamel Belmadi a bien voulu accepter de nous faire un dernier point sur les préparatifs de son équipe. Et le moins qu’on puisse dire c’est que le coach des Verts semble optimiste quant à cette confrontation cet après-midi contre la Gambie. Entretien.
Finalement cette pelouse vous la trouvez comment ?
Franchement ça va, un peu haute à mon goût, mais ça peut aller. Je pensais la trouver dans un bien mauvais état, donc plutôt pas très déçu car il ne faut pas oublier qu’on joue en Afrique. Je m’attendais à pire…
Et pour le climat…
Et bien il pleut, il ne fait pas très chaud, donc là aussi pour nos joueurs qui évoluent en Europe ça pourrait aller.
A quelques heures de la rencontre, comment se présente pour vous ce match ?
D’abord, je n’ai aucune appréhension. C’est vrai qu’il faut vite se familiariser avec les conditions africaines. J’ai connu cela en tant que joueur et maintenant comme sélectionneur. Il y a l’envie de bien faire et de bien entamer mes débuts avec l’équipe nationale, et le meilleur début serait de gagner. Il est clair que ça ne va pas être facile mais on s’est préparés peu et bien.
Finalement, commencer contre la Gambie c’est bien…
Parler d’un bon test contre la Gambie, je ne sais pas, mais c’est comme un esprit revanchard de la part des joueurs qui ont envie de bien faire. Ces derniers savent très bien dans quelle situation on est. Il y a aussi une forme de renouveau qui s’est mise en place, maintenant la vérité c’est sur le terrain et c’est là où on devra répondre.
On a le sentiment que vous êtes plutôt optimiste…
Pour tout vous dire, j’ai vraiment bon espoir car j’ai senti qu’ils étaient très attentifs au discours et au travail qu’on a pu faire, et ça me rassure.
A votre avis, à quel niveau il faudra se méfier de cette équipe gambienne ?
Je sais très bien et pour l’avoir côtoyé qu’il y a un bon entraîneur sur place avec beaucoup d’entraîneurs qui se sont succédé ces derniers temps. Après, les joueurs sont pratiquement les mêmes. Cette équipe renferme aussi quelques joueurs du championnat local, mais même certains jeunes éléments qui sont performants en Europe. Les qualités des Africains, on connaît avec un jeu direct sur des contres. Mais bon, comme je viens de vous le dire, il y a un nouveau sélectionneur, donc je ne sais pas si ça va être une équipe qui attendra ou qui jouera les contres ou qui viendra plutôt nous chercher, on verra bien.
Le constat ces deux dernières années c’est le décalage entre le rendement des joueurs au sein de leurs clubs respectifs et l’EN, avez-vous trouvé une réponse à cette énigme ?
Bon, il faut savoir que c’est tout un contexte qu’il faut regarder et étudier autour de cette question. Ce n’est jamais facile de jouer dans les conditions difficiles africaines, mais bon on ne va pas évoquer tout le temps ce même prétexte.
Mais le problème, c’est que même à domicile ce même constat y est…
Possible oui, mais il faut voir tout ce qui y a autour. A mon avis, la solution c’est de trouver un bon mixe entre les joueurs sur le terrain, c’est là toute la difficulté, mais bien aussi faire en sorte de tirer le maximum de chacun des éléments qui sont en équipe nationale, et c’est là ma mission.
Asma H. A.
Le sélectionneur national veut des joueurs aussi bons que dans leurs clubs
L’autre grand défi
Depuis près de deux ans maintenant, la grande interrogation que tous les spécialistes de la balle ronde en Algérie, et même les fans des Verts se posent est : pourquoi le rendement de nos joueurs en équipe nationale n’est pas semblable à celui de leurs clubs dans les différents championnats européens ? Une question pour laquelle très souvent les joueurs eux-mêmes n’ont pas de réponse. En effet, depuis le départ de Christian Gourcuff, même notre attaque qui crachait du feu avec beaucoup de buts marqués lors de chaque rencontre n’y arrive plus, et cela malgré la présence des mêmes joueurs dans ce compartiment. Notre compartiment défensif peine lui aussi beaucoup, et des solutions n’ont jusque-là pas été trouvées. Une défense qui sera le grand chantier de Djamel Belmadi. Alors pourquoi cette différence de niveau entre les clubs et la sélection ? Certains diront que les conditions africaines influent beaucoup sur les prestations de nos éléments en déplacement, et n’arrivent pas à s’acclimater.
Plus de titulaires indiscutables
Une vérité car jouer sous un taux d’humidité de près de 95% n’est pas aussi simple qu’on le croit. Sauf que le grand problème réside au fait que même à domicile ou en Europe comme ce fut le cas en Autriche ou au Portugal, la production de la majorité des Verts est en bien en deçà de ce qu’ils montrent chaque week-end en Europe. Un souci d’automatisme peut-être ? Même pas puisque ces éléments jouent ensemble depuis près de quatre ans maintenant. C’est pour dire que jusque-là, la réponse à cette interrogation n’a toujours pas été trouvée. Et c’est là justement l’un des grands défis de Djamel Belmadi lors de son premier match aujourd’hui face à la Gambie. Faire en sorte que ses joueurs aient le même rendement ou presque de ce qu’ils produisent au sein de leurs différentes équipes. Et pour cela, le nouveau sélectionneur national a tenté dans un premier temps de relancer la concurrence dans tous les différents compartiments en convoquant à la fois des joueurs compétitifs mais surtout au moins deux joueurs dans un même poste. D’ailleurs, l’ancien joueur de l’Olympique de Marseille et sans vouloir froisser personne a fait savoir récemment lors de sa conférence de presse qu’il ne veut plus que ses joueurs viennent en sélection avec la certitude d’être titulaire. Seuls les meilleurs et ceux qui se donneront à fond sur le terrain joueront. Pas place donc aux sentiments avec Djamel Belmadi, qui lui aussi évoluait en Europe, mais cela ne l’empêchait pas d’être aussi bon avec l’EN.
Mettre beaucoup de cœur pour faire la différence en Afrique noire
Une nouvelle mentalité que le nouvel entraîneur veut inculquer à ses joueurs : jouer avec le cœur et se donner à fond car il s’agit avant tout de défendre le drapeau de notre équipe nationale : « Avoir des noms ne suffit pas pour jouer en gagner en Afrique », nous avait fait savoir l’entraîneur gambien il y a de trois jours. Relancer la concurrence, et ne plus avoir de titulaire indiscutable, une donne qui peut donc motiver encore plus les joueurs afin d’éviter de se retrouver sur le banc de touche. Il est clair que la rencontre d’aujourd’hui n’est pas décisive, mais elle demeure importante, car commencer avec un bon résultat permettra à Belmadi et toute sa troupe de préparer la prochaine échéance du mois d’octobre prochain contre le Bénin avec plus de sérénité. Les joueurs qui semblent avoir bien compris le message de leur entraîneur sont donc décidés à faire de cette confrontation gambienne le vrai démarrage d’une nouvelle ère au sein de notre équipe nationale.
Asma H. A.
Il veut effacer les 11 mois de disette avec les Verts
Le grand Raïs de retour dans les bois
Le dernier match de Raïs Mbolhi chez les Verts remonte au 7 octobre dernier au Cameroun, à l’occasion des éliminatoires de la Coupe du monde 2018. Un match qui s’était soldé sur le score de 2 buts à 0 en faveur des Lions indomptables. Depuis plus rien, Raïs Mbolhi n’a plus été convoqué chez les Verts. Une mise à l’écart sous l’ère Rabah Madjer sans jamais que l’ancien attaquant des Verts ne donne d’explication quant à sa non-convocation. Mais pour le premier match de Djamel Belmadi à la tête de l’EN, ce dernier a jugé utile de refaire confiance à l’ancien numéro un de notre équipe nationale. Un retour pour Raïs Mbolhi qui avait fait une excellente saison avec son ancienne équipe d’Ettifaq en Arabie Saoudite. Raïs Mbolhi dont les supporters algériens et même ceux qui suivent la balle ronde dans notre pays ont toujours appelé à la convocation de Mbolhi en EN au vu de ses remarquables prestations chez les Verts depuis qu’ils les a rejoints en 2010 à l’occasion de la Coupe du monde sud-africaine sont donc ravis de le voir revenir en sélection. De son côté Mbolhi très content de revêtir à nouveau le maillot national comme il l’a toujours affirmé, fera tout aujourd’hui pour faire oublier ces 11 mois de disette. Sa présence dans les bois apportera sans aucun doute beaucoup d’assurance à son arrière garde qui en aura grandement besoin face à la Gambie bien décidée à vaincre le signe indien et enregistrer une victoire. Leur dernier succès remonte à 2013 face à la Tanzanie à l’occasion des éliminatoires de la Coupe du monde 2014.
- H. A.
Mahrez accueilli en star à l’entraînement
On faisait savoir hier que Riyad Mahrez était une grande star ici en Gambie. Les Gambiens qui suivent la Premier League n’ont depuis l’arrivée des Verts ici à Banjul d’yeux que pour lui.
Il n’y a pas un Gambien qui ne nous a pas demandé si Mahrez prendrait part ou non à ce match et s’il avait fait le déplacement.
Une donne qui s’est confirmée hier lors de la séance d’entraînement de l’EN au stade de l’indépendance hier. En effet, dès que le bus de notre équipe nationale est arrivé, les supporters gambiens présents n’ont cessé de scander le nom de Mahrez. Tout le monde voulait poser avec lui voyant l’une des stars de Manchester City de près. Un accueil qui a fait énormément plaisir au milieu de terrain de l’EN. Et les fans gambiens ne se sont pas contentés de cela, puisque même si la séance était à huis clos, ils ont tenu à attendre jusqu’à la fin pour encore une fois apercevoir Mahrez. Plus d’une centaines de gamins attendaient donc le joueur à la sortie des vestiaires clamant son nom et lui faisant des signes dans tous les sens. Certains d’entre eux feront le déplacement aussi au stade pour voir le joueur cette fois-ci jouer sur leur terrain.
- A.
Boulaya a eu droit à son bizutage
Le nouveau venu des Verts Farid Boulaya a eu droit à son bizutage ici en Gambie. En effet, lors du dîner de l’équipe jeudi, le jour de l’arrivée des joueurs, le groupe a exigé du milieu de terrain du FC Metz de chanter une chanson. Ce dernier est donc monté sur la chaise et s’est exécuté devant toute l’assistance. Une façon donc de lui souhaiter la bienvenue de la part des Verts.
Les joueurs ont accompli la prière du vendredi
Habituellement les joueurs de notre équipe nationale accomplissent la prière du vendredi en groupe au niveau de leur hôtel. Mais hier, et profitant de la proximité d’une mosquée à quelques mètres seulement de leur lieu de séjour, l’hôtel Ocean Bay, les poulains de Djamel Belmadi ont donc préféré faire la prière au niveau de la mosquée.
Il a encore plu hier
Malgré le taux d’humidité élevé ici à Banjul, il a fait frais hier à l’heure de l’entraînement des Verts. Pas plus de 25°, une température idéale. Il a aussi beaucoup plu. C’est pour dire que dans le cas où il fera le même temps aujourd’hui lors du match, ça sera des conditions climatiques idéales pour notre équipe nationale.
L’EN jouera en blanc
A l’issue de la réunion technique qui a eu lieu hier dans la matinée, il a été décidé que notre équipe nationale joue en blanc face à la Gambie aujourd’hui.
Leur staff technique n’a pas voulu quitter l’entraînement des Verts
Les Gambiens jouent au jeu de la déstabilisation
Hier au stade de l’Indépendance de Banjul fut la première et dernière séance d’entraînement des Verts. Et d’ailleurs tout le monde s’attendait à ce que Djamel Belmadi fasse sa mise en place tactique en prévision du match d’aujourd’hui, d’autant plus que l’entraînement était à huis clos après que la presse ait eu droit à 15 minutes. Et bien au final, le coach des Verts a été contraint de chambouler son programme et ne pas aligner son onze rentrant sur la pelouse et n’a pu travailler les automatismes habituels. La raison, la présence indiscrète de tout le staff gambien. Malgré les directives très claires de la Fédération algérienne de football quant au fait que la séance doit se dérouler à huis clos, la sécurité gambienne n’a pas jugé utile de faire sortir le coach belge et ses assistants. Du coup, l’entraîneur national a décidé de jouer lui aussi au jeu de l’intox en mettant en place un onze complétement différent de celui qui sera aligné aujourd’hui à partir de 16h30 heure locale, 17h30 heure algérienne. Dans l’axe, c’est donc la paire Halliche-Bedrane qui fut alignée. Hassani a occupé le poste d’arrière droit, alors que Belkhither a lui joué comme arrière gauche. Dans la récupération, c’est Abeid et Guedioura qui ont pris part avec l’équipe de Raïs Mbolhi.
Le coach national contraint de chambouler son onze
Devant, Mahrez, Brahimi , Ghezzal et Bounedjah qui portaient les chasubles. Même si on a quelques certitudes quant aux joueurs qui seront titulaires à l’image de Mbolhi, Mahrez ou même Brahimi, le coach des Verts a donc tenu à maintenir le suspense hier encore lors de l’ultime séance d’entraînement. Un entraînement qui a duré en tout et pour tout une heure de temps. D’ailleurs, 10 minutes avant la fin de la séance, les joueurs et le staff gambiens se sont pointés devant l’entrée du terrain. A 17h30, pas une minute de plus, ils rentrent sur le terrain croisant donc les nôtres qui venaient juste de terminer. Une présence des Gambiens lors de l’entraînement des Verts qui a fortement déplu à Belmadi et au manager général de l’EN Hakim Meddane. D’ailleurs, ces deux derniers étaient bien décidés à rester eux aussi dans le stade et regarder l’entraînement des Gambiens.
La police gambienne exige le départ de Medane et Belmadi lors de la séance des Gambiens
Mais bizarrement la police gambienne n’a rien voulu savoir et a demandé à Belmadi et Medane de quitter le terrain, ce qui a fortement déplu au manager général qui leur a bien signifié que leurs adversaires n’avaient pas bénéficié du même traitement. Au final et afin de ne pas créer d’incident, les deux hommes ont rejoint le bus des joueurs et ont rejoint l’hôtel. C’est pour dire que l’actuel coach de la Gambie qui connaît bien Belmadi et la mentalité algérienne n’a pas hésité à jouer sur leurs nerfs pour tenter de les déstabiliser. Une manouvre qui n’a pas fonctionné puisque c’est en toute sérénité que ces deux derniers ont quitté le stade.
- H. A.