La sélection nationale gambienne et son homologue d’Algérie se sont quittées hier à Banjul dos à dos dans un match qui va certainement couler beaucoup d’encre en raison des incidents enregistrés avant son début (1-1).
Après donc une longue attente et de doute sur le déroulement de la rencontre en raison des incroyables carences enregistrées sur le plan de l’organisation et de la prise en charge des supporters, l’arbitre tunisien Youssef Srairi donne le coup d’envoi de cette rencontre entre la Gambie et l’Algérie comptant pour la deuxième journée des éliminatoires de la CAN 2019. Sur une pelouse lourde et glissante du stade de l’Indépendance de Bakou (Banjul), affecté par des pluies constantes, le match démarre sur les chapeaux de roues pour les locaux, recherchant à émerveiller les Algériens. Ce sont cependant ces derniers qui ouvrent les hostilités par l’intermédiaire de Bensebaïni dont le coup de tête a failli permettre aux Verts de trouver le chemin des filets. Huit minutes plus tard, Mahrez va se procurer la plus belle occasion de cette première période. Après s’être débarrassé merveilleusement de deux défenseurs adverses plein dedans de la surface de réparation, il enchaîne par un tir croisé ratant de peu la cage de Jobe. Et c’est dans la logique des choses que les locaux, sous la forte pression de leurs supporters, tentent de réagir. A commencer par cette occasion dangereuse de Ceesay qui prend de vitesse Bensebaïni, mais il termine mal sa belle action individuelle (23’). S’ensuivra la dangereuse tête de Sanneh qui a failli conclure positivement un retrait en profondeur de Danso (30’).
Du tac au tac
Le début de la seconde période sera identique à la première mi-temps. Les deux équipes s’engagent corps et âme dans la bataille. Une physionomie traduite victorieusement des deux côtés. Bounedjah ouvre la marque profitant d’une erreur défensive battant de près le portier adverse (47’). Deux minutes plus tard, c’est au tour de Ceesay de remettre les pendules à l’heure après une lamentable erreur de l’axe algérien. Mahrez a failli redonner l’avantage aux visiteurs suite à un joli retrait de Ghezzal, intervention salutaire de la défense (58’). A la 64e minute, Tahrat tente vainement un lobe, le gardien était bien éveillé. L’entrée de Feghouli aurait pu être porteuse de bonnes nouvelles dont ce coup franc rentrant stoppé difficilement par le gardien (80’). Lui répond une minute plus tard Jallow d’un tir dangereux à l’intérieur de la surface. Le match se termine par un nul équitable.
- H. A.
Stade de l’Indépendance, Bakau (Banjul)
Buts :
Gambie : Ceesay (49’)
Algérie : Bounedjah (47’)
Gambie
Jobe
Riether
Danso
Jagne
- Jallow
(A. Jallow 87’)
Adams
Sohna
Marreh
(Ngum 76’)
Sanneh
Carayol
Ceesay
(Barrow 66’)
Ent. : Saintfiet
Algérie
Mbolhi
Mandi
Farès
Tahrat
Bensebaïni
Taïder
Bentaleb
Brahimi
Mahrez
Bounedjah
(Slimani 71’)
Ghezzal
(Feghouli 72’)
Ent. : Belmadi
Affluence record, pelouse en moyen état, arbitrage tunisien de Youssef Srairi assisté de ses compatriotes Anouar Hamila et Yasser Meloulchi
Averts :
Gambie : Danso (8’), Sohna (44’)
Algérie : Bounedjah (8’), Mandi (36’)
Arrivée des joueurs à 15 heures au stade
C’est aux environ de 15 heures que les joueurs de l’équipe nationale ont fait leur apparition sur le terrain du Stade de l’Indépendance de Banjul. Soit deux heures et demie avant le coup d’envoi de la rencontre. Les coéquipiers de Mahrez ont pris connaissance de la qualité de la pelouse après les fortes pluies qui ont affecté la capitale gambienne et ses environs.
Des pluies incessantes ont affecté la pelouse…
La pelouse du stade de Banjul n’a pas été bien praticable pour les joueurs des deux équipes. Il faut dire dans ce contexte que les pluies qui se sont abattues depuis jeudi dernier sur la ville de Banjul l’ont grandement affectée. Hier aussi, il a été enregistré des pluies fines sur la capitale, ce qui a rendu, du coup, la pelouse lourde et peu praticable.
… Température douce, humidité trop élevée
Sur le plan climatologique, il faut dire que le duel algéro-gambien s’est déroulé dans des conditions globalement favorables. La température était vraiment douce, le mercure affichait 28°C. Le seul problème était le taux d’humidité assez élevé. Ce qui a rendu un peu difficile le rendement des Algériens sur le terrain, peu habitués à cette situation.
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Les joueurs contactés par leurs clubs
Les joueurs de l’équipe nationale ont provoqué des frayeurs chez leurs clubs respectifs en raison des incidents enregistrés avant le début de la rencontre. Les clubs n’ont pas manqué de prendre attache avec leurs joueurs histoire de s’informer sur la situation à Banjul et surtout pour leur prodiguer des conseils à même de parer à toute éventualité.
Le coach opte pour le 4-3-3
C’est un système de jeu simple et classique pour lequel a opté le sélectionneur national Djamel Belmadi à l’occasion de cette sortie contre la Gambie. C’est le système de jeu en 4-3-3 qui a été mis en place par le coach mettant en relief ses nettes prétentions tactiques offensives. En défense, il a opté pour le quatuor suivant : Mandi, Farès, Tahrat et Bensebaïni. Quant aux Brahimi, Bentaleb et Taïder, il leur a été confié la mission de l’animation du jeu au milieu de terrain. En attaque, le coach a jeté son dévolu sur Ghezzal, Bounedjah et la super star Mahrez.
Revoilà Mbolhi, Farès et Tahrat…
Après une longue absence des matches de l’équipe nationale, écartés par l’ancien encadrement technique des Verts, les M’Bolhi, Farès et Tahrat ont retrouvé l’onze de départ. Si la titularisation de Mbolhi était très attendus, celle de Farès et Tahrat constitue une petite surprise du coach. Les deux joueurs ont joué en défense.
… Feghouli et Slimani sur le banc
L’entraîneur national aura également surpris par ses décisions tactiques. Deux cadors de l’équipe d’Algérie n’ont pas eu la confiance de Belmadi. Il s’agit, en effet, des Feghouli et Slimani. Ces derniers ont donc débuté la partie sur le banc de touche.
Mahrez tel un ‘’Messi’’ en Gambie
Incroyable est la popularité de l’attaquant algérien Riyad Mahrez en Gambie. La population locale l’admire beaucoup, et ce, à la faveur de son immense talent et ses exploits dans le très prestigieux championnat anglais de Premier League. Le désormais nouveau pensionnaire de Manchester City a provoqué un véritable état d’alerte à son apparition sur le terrain. Le stade a explosé quand les Gambiens ont vu l’Algérien sur le terrain. D’où l’intervention des organisateurs lui demandant de quitter le terrain pour éviter que le pire ne se produise.
Envahissement du terrain et des blessés avant le match
La CAF maintient le match malgré tous les risques
Les retrouvailles entre les Scorpions gambiens et les Fennecs algériens hier à Banjul n’ont pas débuté à leur horaire initial. Prévu à partir de 17 heures 30, le match n’a débuté finalement qu’une heure et demie plus tard en raison des incidents enregistrés au Stade de l’Indépendance avant le début de la partie. Compte tenu du grand engouement du public gambien pour ce rendez-vous des éliminatoires de la CAN-2019 et la présence de la super star algérienne, Riyad Mahrez (Manchester City), à laquelle les Gambiens vouent un ‘’amour’’ bien particulier, l’enceinte de Bakau qui peut accueillir jusqu’à 30.000 âmes a enregistré le grand rush. Elle s’est avérée finalement trop exigüe. Au point où l’on a déploré une dangereuse bousculade dans les tribunes ayant fait des blessés et un envahissement du terrain. Les organisateurs complètement dépassés n’arrivaient pas à trouver des solutions rendant impossible le début de la partie.
Les menaces du président de la FAF
Devant cette situation complexe et compliquée, le président de la Fédération algérienne de football (FAF), Kheireddine Zetchi, était contraint d’intervenir. Soucieux de la sécurité de ses joueurs et de l’ensemble de la délégation algérienne, le locataire de la maison de Dely Ibrahim menace de ne pas jouer le match. « Il n’est pas possible de jouer dans ces conditions. La santé des joueurs est menacée. Il faut prendre les mesures nécessaires et en toute urgence», dira le président de la fédération aux organisateurs et au commissaire du match. Les organisateurs ont tenté de tranquilliser Zetchi lui affirmant que le match se jouera sans aucun problème ni incident. D’où l’appel aux renforts. Des membres de l’armée ont signé, en effet, leur présence au stade en guise d’assurance pour le dirigeant algérien.
Le veto de la CAF
Devant cette situation, il était nécessaire de procéder à la tenue d’une réunion d’urgence au stade en présence de toutes les parties concernées. Zetchi affirme que ses joueurs ne fouleront pas la pelouse et qu’il va falloir respecter les règlements en vigueur concernant la sécurité d’un match de football. Il a été procédé par la suite à l’arbitrage de la Confédération africaine de football (CAF). Des contacts sont entrepris donc avec l’institution du Malgache Ahmad Ahmad. Celle-ci impose son veto et intime l’ordre de faire jouer la partie. Le match aura bel et bien lieu malgré le fait que les conditions sécuritaires étaient loin d’être réunies. La main courante était remplie de supporters locaux au coup d’envoi de la partie. Ce qui est contraire aux règlements.
Zetchi : «Nous risquions des sanction, si…»
A la sortie de la réunion, le président de la Fédération algérienne de football a tenu à mettre devant ses responsabilités le commissaire du match qui a fait exécuter la décision de la CAF sans se soucier des risques. «Nous allons jouer le match. J’ai mis le commissaire du match devant ses responsabilités. Je lui ai souligné mes appréhensions lui demandant de procéder à l’arrêt de la partie en cas de risque sur mes joueurs et les membres de la délégation», dira Zetchi qui précise que «nous étions contraints, en tout cas, de respecter les orientations de la CAF. Nous risquions des sanctions si jamais nous aurions décidé de ne pas jouer la rencontre.» L’homme fort du football algérien n’a pas manqué à l’occasion de souligner «le courage et la loyauté des joueurs pour leur patrie en décidant de braver tous les risques et prendre part ainsi à la partie». Un acte de bravoure qui s’inscrit en faveur des Mahrez et consorts.
Ce que prévoit la loi
Chapitre 12 – prérogatives du commissaire du match
Article 23
23.10. Le commissaire du match peut, s’il estime que la sécurité des arbitres et des joueurs visiteurs n’est pas assurée, prendre la décision de ne pas faire jouer la rencontre jusqu’à ce que ses instructions soient mises en exécution. Mais une fois commencé, il appartient exclusivement à l’arbitre de décider de la suspension ou de l’arrêt total du match conformément à la Loi 5 des Lois du Jeu
23.11. Lorsque le commissaire du match reçoit, avant le début de la rencontre, des réclamations de la part d’une équipe sur un point du règlement, il doit essayer de rapprocher les points de vue dans le cadre réglementaire. S’il n’y parvient pas, il prendra acte de la réclamation. Dans tous les cas, le match doit être joué selon les prescriptions des règlements et conformément à l’interprétation donnée par le commissaire du match.