On attendait Riyad Mahrez, Yacine Brahimi et autres Sofiane Feghouli, côté Algérie, ou Mané (Sénégal), Mohamed Salah (Egypte), Hakim Ziyech (Maroc), finalement, c’est Ismaël Bennacer qui a fait de l’ombre à tout le monde.
Après avoir été mis dans le onze-type de la phase de poules, le milieu de terrain des Verts a été logiquement désigné meilleur joueur de la première partie de la CAN-2019. Si les Verts poursuivent leur aventure dans cette compétition, il est certain que Bennacer en sortira avec le titre de meilleur joueur du tournoi. Pour beaucoup de spécialistes, ce n’est guère une surprise, mais une suite logique de ce qu’il a réalisé jusque-là. Le milieu de terrain algérien n’est que dans la continuité de ce qu’il fait depuis quelques saisons déjà avec ses différents clubs, en dépit de son jeune âge. Ce n’est pas par hasard que Bennacer a été désigné meilleur joueur d’Empoli la saison dernière, malgré le sort réservé à cette équipe, qui a rétrogradé en Serie B. Titulaire indiscutable dans son club, il le devient en sélection depuis l’arrivée de Djamel Belmadi. Il est même indispensable sur l’échiquier du coach national, faisant de lui une pièce maîtresse. Les deux grosses prestations face au Kenya et au Sénégal lui ont valu d’être désigné l’homme du match dans les deux rencontres. Il a été titularisé, au même titre que M’Bolhi, lors de la troisième rencontre devant la Tanzanie, au moment où ses coéquipiers étaient ménagés.
La CAF ne voit que lui
Encore une fois, Bennacer a sorti une grosse performance, aussi bien sur le plan individuel que collectif. D’ailleurs, tout le monde avait remarqué que le rendement de l’équipe nationale a sensiblement baissé lorsque le coach Belmadi avait décidé de laisser souffler son joueur, le remplaçant à l’heure du jeu par Guedioura. Sa sortie a quelque peu déstabilisé l’entrejeu des Verts et n’était le doublé d’Ounas dans cette rencontre, Bennacer aurait aussi remporté la distinction individuelle de meilleur joueur du match pour la troisième fois consécutive sans que personne n’aurait eu à redire. La Confédération africaine de football (CAF) n’a pas tari d’éloges sur le joueur. On pouvait lire sur son compte Twitter : «Beaucoup de joueurs ont fourni de bonnes prestations, mais il n'y avait qu'un seul qui a une performance exceptionnelle», allusion faite à Ismaël Bennacer. Ce dernier a joué un rôle-clé dans tous les matches des Verts lors du premier tour. L’Algérie a beau disposer d'un effectif de très grande qualité et très fourni, mais certaines faiblesses ont eu du mal à être comblées. Au milieu du terrain, le coach devait se creuser les méninges pour trouver la meilleure formule.
Mélange d’un 10, d’un 8 et d’un 6, l’étoffe d’un milieu moderne
Les cascades de blessures et d’affaires extra-sportives ont poussé le coach à revoir ses copies. Avec Belmadi, il est devenu le véritable métronome que l’équipe d’Algérie cherchait depuis la retraite de Moussa Saïb. Bennacer s'est désigné pour prendre le relais et se positionner juste derrière les attaquants, mais aussi en offrant une précieuse aide dans le ratissage des balles au milieu du terrain. Une position qu’il apprécie, mais il peut se fondre dans tous les choix et systèmes de jeu de l'entraîneur. Avec un retour au meilleur de sa forme, Bennacer peut être décisif lorsqu'il joue dans une position avancée, comme il l’avait fait lors du premier match en donnant la balle de but à Mahrez. L'international algérien possède aussi les qualités nécessaires pour briller en tant que sentinelle. Ses sorties de balle, sa capacité à ouvrir le jeu grâce à des passes courtes et longues, sa vision de jeu et son gros travail défensif sont autant de points forts qui en font un candidat crédible pour être le digne successeur d’un Moussa Saïb. Une chose est sûre, Ismaël Bennacer a l étoffe d’un futur grand joueur.
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