L’entraîneur national Djamel Belmadi a animé, hier matin, son avant-dernière conférence de presse d’avant-match dans cette CAN.
Le driver des Fennecs a insisté sur la préparation et son aspect récupération. Il a affirmé d’emblée que c’est le facteur qui va faire la différence. Il se réjouit d’avoir tout l’effectif disponible, mis à part Atal qui a achevé sa CAN : «La préparation a été beaucoup plus basée sur l’aspect de la récupération. On a joué il y a deux jours à peine, donc l’essentiel de la préparation est tourné vers ça. » Et d’enchaîner : « Quand on joue une demi-finale de coupe d’Afrique, l’aspect récupération, surtout mental et psychologique, va un peu plus vite qu’en temps normal. Tout le monde aimerait jouer une demi-finale de CAN, cela fait longtemps que cela ne nous est pas arrivé. Donc, je pense que l’ensemble de l’effectif, à part Atal, sera disponible pour ce match-là.»
«Jouer la demi-finale nous fera oublier la fatigue»
L’EN fait partie des rares équipes à avoir présenté deux équipes ; cela a permis aux A de se reposer. A ce stade de la compétition, l’équipe-type algérienne se retrouve avec trois matches contre 4 pour le Nigeria ; cela est-il un avantage pour l’équipe ? Belmadi répond : «On l’a dit que c’était une chance que l’on s’est créée de pouvoir tourner l’effectif ; on est la seule équipe pratiquement qui a pu changer d’un match à l’autre toute la composante. Donc, il est sûr que ça va jouer sur l’organisme ; ensuite, je vous ai dit sur l’aspect mental dans la récupération joue un grand rôle aussi. Ce n’est pas juste l’aspect physique, donc jouer une demi-finale fait oublier un petit peu la fatigue.»
«Je ne dévoile pas mes plans en conférence»
L’absence d’Atal va pousser Belmadi à faire des changements, mais le coach ne veut pas en parler ; il s’explique : «Vous devrez savoir qu’en conférence de presse, jamais rien n’est dévoilé sur les differentes orientations tactiques. Après, le mot chamboulement, je ne sais pas ce qu’il a comme définition chez vous ; en tout cas, pour moi, ça a un lien avec l’aspect tactique», dira-t-il.
«En demi-finale, il n’y a pas d’outsiders, ni de favoris, le plus fort gagnera»
Encore une fois, une question qui parle de favoris et qui dérange Belmadi. Il le fait savoir clairement ; pour lui, seul le plus fort l’emportera : «J’ai répondu à cette question à toutes les conférences de presse ; je suis un petit peu fatigué de répondre à ça. Il y a une demi-finale, il n'y a pas d’outsiders, il n y a pas de favoris, le plus fort l’emportera.»
«Bounedjah est énorme, il est un des meilleurs buteurs du monde avec Messi et Ronaldo»
Belmadi a fait de Bounedjah un joueur important, et semble en être fier. Il parle de lui et le place même parmi les meilleurs attaquants au monde, associant son nom à celui de stars du foot mondial tels que Messi et Ronaldo : «J’en fais un joueur important parce que, justement, il travaille beaucoup. Voilà pourquoi, il est à l’origine quasiment de tous les buts ; il a marqué beaucoup de buts en qualification de coupe d’Afrique, a été l’un des meilleurs buteurs du monde, avec Messi et Ronaldo. Certes, chacun joue dans sa zone, lui il est basé en Asie, mais c’est un buteur hors pair. Il s’avère que c’est un travailleur aussi ; il est au service du collectif. Je retiens que c’est un joueur énorme, penalty raté ou pas raté ; pas de souci pour moi.»
«Il reste 2 matches, les plus difficiles»
A la question de savoir si l’EN est en mesure de rééditer l’exploit de 1990, Belmadi reconnaît que c’est son but. Il affirme vouloir écrire une page dans l’histoire du foot algérien : «La dernière victoire à la CAN, c’était en 1990 à domicile. Là, on est loin de la maison. Les joueurs que vous avez cités sont de grands joueurs ; ils ont joué les Mondiaux 1982-1986. En 1990, il y avait d’autres éléments ; on court derrière ce but, on veut écrire une nouvelle page dans notre histoire. Les joueurs le veulent ; ce n’est pas loin, il reste deux matches, mais les plus difficiles. On va faire de notre mieux pour remporter cette coupe.»
«On joue dans un lieu qu’on connaît, mais contre une équipe différente»
Belmadi a joué au stade du Caire lors des éliminatoires de la Coupe du monde 2002 ; l’EN avait pris 5 buts. Son retour se fera dans le costume de coach. Y aurait-il de la revanche dans l’air ? Belmadi ne mélange pas les choses : «Ma carrière de joueur est une chose, ma carrière d’entraîneur en est une autre. Evidemment, je me sers de ma carrière de joueur pour comprendre et la mettre à profit. C’est un travail qui est quand même assez différent ; donc, ce qui s’est passé est passé ; là, on joue certes dans un lieu qu’on connaît, mais contre une équipe différente, et dans une posture différente, celle de coach. Donc, on va essayer de produire un match de qualité ; un match qui nous permet d’aller en finale, voilà notre objectif pour demain.»
«Le football est important dans notre pays, on ressent l’énergie qui est en nos supporters»
La victoire de l’EN contre la Côte d’Ivoire a fait sortir les Algériens dans les rues à travers le monde, en France notamment. Belmadi en parle : «Bien sûr, partout dans le monde il y a des supporters algériens ; on sait qu’ils ont cet amour pour le pays, le foot c’est important pour nous, c’est notre sport numéro un ; il est vecteur d’énormément de choses. Le sport en général nous réunit tous ; on voit toutes les équipes et nations qui sont là. Je pense que c’est un tournoi qui s’est déroulé dans le grand fairplay, dans la compétitivité. Les supporters se sont déplacés, on sait qu’ils seront devant leur écran, que ce soit en Algérie ou en France et partout ailleurs. Je sais qu’ils ont eu de grosses, grosses émotions avant-hier, il y a eu beaucoup de suspens, il y a eu beaucoup de larmes de joie qui ont été versées. On tâchera de faire en sorte qu’il y ait les mêmes larmes de joie demain. On sait que c’est un va-tout pour nous, on sait qu’on est touchés par cette énergie qu’on ressent, même si on est dans notre petite bulle. Comme j’ai dit aux joueurs, on sait qu’autour de nous, il y a ce 12e homme qui nous pousse, donc on joue pour eux avant tout», conclut-il.
- M. A.
Belmadi recadre une journaliste nigériane
L’entraîneur national Djamel Belmadi n’a pas été tendre hier en conférence de presse avec une journaliste nigériane. En effet, cette dernière a demandé le micro pour poser une question provocatrice, relative à un geste commis par Bensebaïni durant le dernier match. Le joueur dans le feu d’une action avait utilisé la main d’un adversaire pour avoir une faute ; ce qui n’a pas été raté par les caméras. La journaliste a quasiment traité le joueur de tricheur et a voulu tromper le coach national qui a eu le bon reflexe de fuir la question et de recadrer la journaliste : «Je ne suis pas sûr que c’est l’endroit ni le temps d’en parler ; si vous essayez de nous mettre la pression, ce n’est pas la meilleure façon de le faire, essayez autre chose ; ce n’est pas bien. Et puis, ce n’est pas dans nos prérogatives de parler de ça », lui a-t-il répondu. Une réponse qui a soulevé l’admiration des journalistes algériens qui ont chaleureusement applaudi le coach. Ce qui a d’ailleurs irrité l’officier média présent en conférence, lequel a rappelé qu’il s’agissait d’une conférence.
- M. A.