Dur, dur aura été le match et très heureuse a été la fin pour l’EN, un match parfait, et une qualification plus que parfaite avec le scenario qu’il fallait pour exulter et fêter.
C’est avec le visage serein que Belmadi est arrivé en conférence de presse, il n’était pas fatigué, il a trouvé l’énergie pour défier, avec plaisir, les présents, il a même laissé de côté ses nerfs, laissant place à la bonne humeur. La preuve, même la question provocatrice d’un Nigérian ne l’a pas bousculé, il a préféré en rire obligeant son interlocuteur à disparaître.
«Mes joueurs ont fait une incroyable première mi-temps»
Les joueurs ont été héroïques, Belmadi retient leur première mi-temps extraordinaire, il fait son analyse : «Je savais que ça n’allait pas être facile, à cause du nom de l’adversaire et son niveau, aussi à cause du match qu’on a fait contre la Côte d’Ivoire, les joueurs ont fait une incroyable première mi-temps, on en a profité pour marquer un but, après en 2e mi-temps, c’était plus difficile, on a eu 15 premières minutes délicates, on était sous pression, le bloc a joué bas, c’est dû peut-être à la fatigue, nos joueurs étant fatigués ainsi que la qualité de l’adversaire. Après ce penalty, cette décision, les joueurs ont eu une grande attitude, ils ont bien réagi, le mental était boosté et sont revenus et ont combattu pour marquer le but, on avait d’autres situations, peut-être pas des occasions franches, mais on a marqué notre présence, jusqu’à cette occasion de Mahrez qu’il a transformée en but, HamdoliAllah.»
«Les joueurs ont vécu le penalty décidé par la VAR comme une injustice»
Mandi a touché le ballon sans faire exprès, c’est l’avis de Belmadi, et du joueur aussi, la décision de la VAR a fait mal aux joueurs mais ne les a pas découragés, Belmadi parle d’injustice : « Je n’ai pas revu l’action, par contre j’ai vu l’action du penalty, je ne vais pas créer d’histoire pour rien, par contre j’ai vu l’action de Sénégal-Tunisie, j’aimerais savoir si c’est le même genre de mains, le joueur me dit je n’ai pas… bref, on a fait un meeting avec les arbitres et on leur a expliqué comment ils doivent l’interpréter, c’est une main volontaire ou involontaire, je ne peux rien vous dire, pas pour aujourd’hui, mais une décision de penalty ce n’est pas le plus important, le plus important c’était de se remettre dans le jeu, en tout cas on a vécu ça, les joueurs ont vécu ça comme une injustice et c’est vrai qu’a ce moment là ça peut être difficile, je connais ce feeling là, soit on laisse tomber pendant un moment et là on peut le payer cash parce qu’on n’est pas concentrés, on n’est pas dans l’effort, soit on se remobilise le plus vite possible et on repart, moi je n’ai pas de doute là-dessus, on m’a posé la question avant le match contre la Côte d’Ivoire. Comment nous allons réagir si nous encaissons un but, vous avez vu déjà ce que nous étions capable de faire contre la Côte d’Ivoire, moi je n’ai pas eu besoin d’attendre ce match-là, je sais d’où on vient, je n’ai pas eu de craintes, sentiment d’injustice, peut-être à tort, il faudrait qu’on revoie les images, mais à ce moment-là nous avons senti de l’injustice, on aurait pu baisser les bras, on a relevé la tête, on a été jusqu’au bout, ce n’est pas qu’on n’a pas voulu aller aux prolongations, on aurait joué au maximum que l’on peut mais les joueurs ont voulu gagner le match avant, ils sont repartis, ils se sont créé des situations, je ne dis peut-être pas que ce sont des situations franches, des dernières passes, des avant-dernières passes si elles avaient été mieux faites, on aurait eu des situations franches, donc les joueurs sont revenus dans le match, ils sont revenus dans le match, ils y ont cru jusqu’au bout, ça nous servira dans un avenir très proche incha Allah.»
«Je ne peux pas promettre une chose qui n’est pas entre mes mains»
A la question de savoir s’il a la confiance de dire au peuple que cette coupe va être algérienne, Belmadi rétorque : «Au peuple algérien, moi je ne suis pas un politicien, je ne suis pas un faiseur de miracles, ni un sorcier, au peuple algérien je dis on va promettre qu’on va se battre, je ne peux pas promettre quelque chose qui n’est pas entre mes mains, incha Allah bi idni Allah, avec l’aide de Dieu on fera le maximum, on mettra tout en œuvre et c’est Dieu qui nous récompensera.»
«Le Nigeria a joué une grande CAN et a fait un grand match»
Belmadi était zen et heureux, il aurait pu piquer une colère dans d’autres conditions, et pour cause un journaliste nigérian est revenu sur la question de sa consœur concernant l’action de Bensebaïni en quarts, le coach a répondu avec beaucoup de politesse et surtout de sagesse : «Etes-vous son avocat ? C’est quoi cette demi-finale, on vient de jouer une demi-finale, vous êtes du Nigeria ? Vous avez votre entraîneur devant vous, vous avez joué un grand match et une grande coupe d’Afrique, et vous êtes en train de parler de choses pareilles ? Que voulez-vous que je vous dise»
«Feghouli, Bennacer et Guedioura ont fait un grand match»
Le plan anti-Musa a fonctionné, celui de Chukwueze aussi, Belmadi raconte comment cela est devenu possible. «Bien sûr, on a eu à faire un plan contre cette équipe, on connaissait la vitesse des Musa, Chukwueze, et on sait qu’ils jouaient très direct et spécialement, quand on laisse des espaces derrière, on doit à chaque fois fermer ces espaces, sur les côtés, au milieu aussi on a donné des instructions, et Feghouli, Bennacer et Guedioura ont fait un grand match, pour notre attaquant, on lui a dit de presser comme il peut et tourner autour des deux défenseurs centraux, la vitesse n’est pas leur problème, ils sont bons et ils ont de l’expérience, c’était ça les consignes.»
«Je savais que Zeffane était capable de sortir des matches comme ça, et voilà pourquoi je l’ai choisi aux dépens de Loucif»
Zeffane a été très bon, il a fait taire les mauvaises langues, certes il n’a pas été parfait contre la CIV, mais il n’est pas totalement responsable, la preuve il a préparé ce match contre le Nigeria et il a frappé fort, Belmadi ne tarit pas d’éloges sur lui. «Il faut que vous sachiez que Musa est un joueur que je connais depuis longtemps, si je peux me permettre mon avis de coach, si c’est un joueur qui arrive à finir dans les 20 derniers mètres, ça va être un joueur qui pourra jouer dans un très grand club, sa capacité à prendre les espaces par vitesse, c’est vraiment un grand joueur là-dessus, c’était pour moi le joueur le plus dangereux dans cette équipe, donc on a vraiment bossé là-dessus, beaucoup de gens étaient sceptiques, beaucoup de spécialistes par rapport à lui , pour moi Zeffane ce n’était pas un choix par défaut, je parle du choix dans la liste, vous savez que dans ce poste vous avez un joueur qui s’appelle Loucif qui a un peu les caractéristiques d’un Atal, moi je voulais un joueur comme Atal et un autre joueur comme Zeffane, je sais qu’il est capable de sortir des matches comme ça, il a joué dans des matches contre le PSG, il a joué dans des équipes comme Lyon, où il y a beaucoup de qualités, maintenant, il est rentré dans ce match contre la Côte d’Ivoire à court de rythme, dans un match difficile, c’est très délicat de le faire, au jour d’aujourd’hui il avait à cœur, il avait compris que j’avais zéro doute là-dessus, zéro doute en lui, et je sais qu’avec le travail et l’intelligence, il est intelligent, il n’a peut-être pas les qualités d’Youcef Atal, il n’a pas ces qualités-là, mais il a d’autres qualités, il est très bon tactiquement, il a eu une bonne formation à Lyon, il sait respecter les consignes, donc moi je n’ai aucun doute là-dessus, mais par contre, il faut louer son mérite avec la pression qu’on a pu lui mettre.»
«Moi et Cissé une finale, un message fort aux responsables du foot en Afrique»
Cissé et Belmadi, deux coachs africains en finale de la Coupe d’Afrique des Nations, Belmadi s’en réjouit d’autant plus que les deux hommes sont potes, il en parle : « Je pense que c’est un grand message qu’on a envoyé aux responsables du foot, de tous les pays en Afrique c’est incroyable pour moi et Cissé, tous deux venus du même quartier parisien et qu’on se retrouver pour jouer face à face, la seule différence entre lui et moi, c’est que lui il est avec son équipe depuis 4 ans, et il fait de bons résultats, et jouer cette finale contre le Sénégal et contre mon ami est juste incroyable, j’espère que les décideurs vont apprendre la leçon et réfléchir et prendre plus d’entraîneurs locaux.»
«Les changements ? Je les aurai faits dans les prolongations»
L’EN a eu 24h de récupération de moins, et malgré ça pas de changement de la part du coach, qui explique sa décision : «Je pense qu’effectivement si on partait sur des prolongations, il fallait à ce moment-là changer certains joueurs, on n’a pas été aux prolongations, pourquoi me casser la tête (il l’a dit en arabe), c’est tout, c’est fini, on aurait fait les prolongations, j’aurais vu comment ça se passe, et j’aurais vu la où il fallait changer une chose et j’aurais changé s’il fallait changer, on a gagné le match, vous voulez quoi on change et on perd le match ?», conclut-il.
- M. A.