Le portier des Verts, Raïs Mbolhi, réalise une CAN de premier ordre. Rien d’étonnant de la part d’un gardien qui se donne à fond pour l’EN qui n’est pas à sa première performance de niveau dans un tournoi. A 33 ans, il a encore beaucoup à donner mais il aimerait finir sur une bonne note et remporter le sacre surtout s’il songe à mettre un terme à sa carrière internationale après cette CAN.
Avec 67 sélections à son actif, le gardien de but des Verts, Raïs Mbolhi, est à un match d’un sacre historique. Ayant rejoint la sélection en 2010, il aura passé 9 années durant lesquelles il cherchera à remporter un titre avec l’EN, mais se contentera de participations honorables. Sélectionné pour la première fois par Saâdane, il avait profité de la fameuse erreur de Chaouchi pour gagner une place de titulaire alors qu’il était le deuxième gardien tandis que le troisième était à l’époque Gaouaoui. Auteur d’un match de haut niveau contre l’Angleterre (le jour où un pigeon s’était installé sur sa transversale), il est par la suite devenu indéboulonnable des bois de l’EN. Réalisant une belle Coupe du monde pour le grand retour de l’Algérie à l’évènement planétaire, tout le monde s’attendait à le voir rejoindre un grand club européen tant plusieurs équipes connues se le disputaient. Finalement, il restera dans le championnat bulgare puis rejoindra en 2012 le championnat russe avant d’aller jouer à Ajaccio sous forme de prêt. Passant la plus grande partie de sa carrière en Bulgarie, il ne s’est jamais réellement épanoui en club et n’avait pas toujours un temps de jeu conséquent. En 2014, il revient avec l’Algérie qui s’est qualifiée pour la Coupe du monde et contre toute attente et pendant que beaucoup craignaient son manque de compétition il contribuera grandement à une qualification historique pour les 1/8 de finale de la CM et sera élu homme du match face à l’Allemagne qui a pris le dessus sur l’Algérie sur le score de 2 à 1. «C’était vraiment le haut niveau, cela procure du plaisir de jouer à ce niveau et quand je prends du plaisir je donne tout», disait-il après cette rencontre. Passé par la France, l’Ecosse, le Japon, la Grèce, la Bulgarie, la Russie, les USA, la Turquie et aujourd’hui en Arabie Saoudite, c’est un voyageur qui repose toujours ses valises en Algérie pour défendre les couleurs de l’EN avec brio. Malgré le fait qu’il n’a quasiment jamais connus de véritable stabilité en club, il a toujours été à la hauteur et même plus quand il mettait ses gants pour défendre la cage des Verts.
C’en était presque fini sous l’ère Madjer
Ecarté injustement par le prédécesseur de Belmadi, le portier Mbolhi a failli se voir priver d’une nouvelle participation de haut niveau dans un tournoi. Les changements à la tête du staff technique des Verts lui ont été favorables puisque tout comme Feghouli, il a retrouvé l’EN pour jouer encore une CAN. Chose qui ne serait certainement pas produite si Madjer avait été encore sélectionneur qui avait écarté le gardien de but de façon déconcertante. Il faut dire que ça aurait été cruel de quitter de cette manière l’équipe nationale surtout après avoir donné autant de joie à tout un peuple qui l’a toujours soutenu. Heureusement pour lui que Belmadi est venu avec un discours qui a eu un écho positif chez lui tout comme chez le groupe en entier. De nouveau motivé, Mbolhi s’est bien préparé pour la CAN dont il est l’un des hommes les plus en vue grâce à ses performances et ses arrêts. Encaissant deux buts seulement depuis le début du tournoi en 6 rencontres, dont un sur penalty, il donne beaucoup d’assurance et il est vraiment à se demander ce que ça aurait donné sans lui dans les bois de l’EN. Une chose est sûre, à 33 ans, il a encore à donner pour son pays qu’il défend avec honneur malgré tous les obstacles qu’il a rencontrés durant ces 9 années passées avec la sélection nationale.
Finir avec le titre, le rêve absolu
L’Algérie a toujours compté sur Mbolhi et ce dernier n’a jamais déçu. L’idéal pour les deux serait de terminer sur une bonne note et remporter le sacre. Mettant son expérience qu’il a ramenée des quatre coins du monde au profit de l’Algérie, il donne toujours tout pour l’EN et un titre qui viendrait récompenser ses années de travail serait une juste récompense. C’est le minimum que mérite ce portier qui a toujours su se montrer à la hauteur avec les couleurs de la sélection nationale. A 33 ans, plus proche de la fin de sa carrière que son début, il rêve de brandir la coupe d’Afrique des nations et faire ses adieux de la meilleur manière qui soit et sortir par la grande porte en étant fier d’avoir donné de la joie à des millions d’Algériens à travers le monde.
Le secret de sa longévité
Beaucoup de joueurs n’auraient pas su maintenir leur niveau s’ils avaient traversés tout ce qu’a traversé Mbolhi. Joueur à la personnalité réservée et assez discret, il se contente de travailler uniquement sans se soucier du nombre de matches qu’il jouera durant la saison. Comme s’il avait toujours quelque chose à prouver, il parvient avec l’EN, même sans club, à fournir des matches de très haut niveau avec des arrêts aussi décisifs que spectaculaires. Souvent critiqué pour ne pas souvent jouer il a toujours cette envie de montrer qu’avec l’EN il sait se montrer à la hauteur. Cette fois il a une occasion en or de finir en beauté et seul un titre pourra assouvir sa soif qui fait de lui un portier de légende.
- H.