Binationaux : le changement de nationalité bientôt permis en senior

La FIFA se dirige vers l’assouplissement des critères d'éligibilité pour les sélections nationales. L’instance mondiale devrait se pencher sur de nouvelles mesures qui permettront à un joueur ayant déjà représenté un pays de changer de maillot. Sous certaines conditions, cependant.

D’après Associated Press, la FIFA mène, en effet, actuellement une réflexion qui pourrait déboucher sur l’assouplissement des critères d’éligibilité pour changer de nationalité sportive. Dans le cas où cette réforme verrait le jour, un joueur pourrait changer de pays ; même s’il a déjà joué en match officiel avec un autre, cela aura lieu sous certaines conditions. La première, avoir joué moins de 3 matchs avec sa première sélection ; ensuite, le joueur doit être âgé de moins de 21 ans lorsqu’il a été sélectionné avec cette première sélection. L’autre condition, c’est de ne plus avoir été appelé en sélection depuis au moins trois ans ; enfin, ne pas avoir disputé de phase finale d’une Coupe du monde ou d’un tournoi continental (Euro, CAN, etc.) avec la sélection en question.

 

Congrès de la FIFA

Cette réforme pourrait être adoptée dès le prochain congrès de la FIFA, le 18 septembre. Ce serait un immense plus pour plusieurs joueurs ayant été victimes de convocation sans suite avec certains pays.

Côté marocain, on a déjà baptisé cette loi au nom de l’international espagnol Munir El Haddadi, l’ancien joueur du Barça. Devenu international avec l’Espagne à seulement 19 ans, en septembre 2014, il n’a depuis porté le maillot de la Roja que 13 minutes et  n’est plus convoqué depuis des années. Il a même entrepris des démarches juridiques pour se libérer. L’Andalou a demandé une dérogation à la FIFA pour changer de nationalité sportive et être autorisé à porter les couleurs du pays de ses parents, le Maroc. L’instance dirigeante du ballon rond avait refusé cette requête en 2018, mais la pression et le côté logique de la démarche jumelé à un lobbying des parties bénéficiaires ont poussé Infantino à reconsidérer la mesure. Le 18 septembre prochain, elle sera enfin devant les 211 membres de l’instance lors du congrès la FIFA qui devrait la valider.

 

FAF et Benzema

Rappelons que la FAF a été invitée à assister par visioconférence à cet événement à travers la circulaire n°1720 du 18 août 2020. En principe,  dans la mesure du possible, les votes devraient avoir lieu avant le Congrès. Néanmoins, une solution technique sera mise en place afin de permettre de voter pendant le Congrès si cela devait s’avérer nécessaire, a annoncé la FAF sur son site internet. La FIFA a donc préparé le terrain pour cette consultation qui va révolutionner le monde du football ; de quoi donner l’espoir à El Haddadi et aux autres binationaux se trouvant dans sa situation. Côté algérien, peu d’éléments vont pouvoir profiter de cette mesure. Pour le moment, on se souvient tous du cas Camel Meriem qui a été sélectionné avec les Bleus 3 fois avant d’être abandonné. Il était passé devant une grande carrière à cause d’un mauvais choix. C’est cela que semble vouloir éviter le Marocain El Haddadi. Ceci dit, à l’avenir, de nombreux joueurs pourront rebrousser chemin et pourront changer d’avis. Mais les fédérations des équipes pour lesquelles ils vont opter au départ vont tout faire pour s’adapter à cette nouvelle situation. Il suffit, en effet, qu’ils alignent un joueur plus de 3 matches pour lui barrer la route définitivement. A noter que vu les conditions qui seront imposées, un élément comme le Madrilène Karim Benzema ne pourra pas aspirer à son rêve de porter le maillot national. Le dossier de l’ancien joueur des Bleus est définitivement plié.

  1. M. A.

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