Comme prédit par nos soins hier, l’inauguration de l’académie de Sidi Bel Abbes a été l’occasion pour le président de la FAF de s’afficher devant son entraîneur Djamel Belmadi, à un moment-clé de la bataille autour de la présidence de la Fédération.
La tournée à l’ouest du pays a lancé bien comme il faut la campagne du candidat Zetchi, lequel comptait sur le soutien de son entraîneur. Mais Belmadi a préféré se démarquer, évitant de se noyer dans une bataille qui vient tout juste de commencer. Il faut dire que Kerbadj et Sadi ont cité son nom le week-end dernier en annonçant leur envie de se présenter aux élections de la FAF. Ce qui n’a pas été du goût du coach national.
«Ces candidats doivent parler d’un programme»
« Le sélectionneur, c’est un entraîneur ; normalement il n’a pas à parler de tout cela, mais c’est ainsi fait chez nous ; on mixe un petit peu tout. Un futur candidat à la présidence de la fédération doit s’occuper à poser son programme, ce qu’il a envie de faire, s’il arrive à convaincre les gens de voter pour lui..., mais je ne pense pas que l’entraîneur peut entrer en ligne de compte. Ce qui est sûr, c’est que nous travaillons moi et mes joueurs, mes staffs, l’administration qui est autour de nous, car sans elle, on ne peut rien faire. On pousse tous dans la même direction ; aujourd’hui, il ya des résultats positifs dans cette EN, c’est le travail d’un ensemble, ce n’est pas le travail de joueurs ou d’un entraîneur, c’est tout un ensemble. J’ai envie de dire par là que ces candidats doivent parler d’un programme ; je n’ai pas envie d’être une pièce ou une carte à jouer, sur laquelle on masquerait un programme. On était censé parler de ce centre de SBA, et j’ai fait le lien. Aujourd’hui, ramener des jeunes de qualité et leur donner des formations dignes de ce nom, c’est ça qui m’intéresse. Moi qui suis entraîneur de football, on a beaucoup critiqué la formation, mais le travail est là», a-t-il déclaré, mettant fin, au passage, à l’utilisation malintentionnée de son nom par les différents candidats. Ces derniers doivent à présent voir ailleurs, se concentrer sur l’établissement d’un programme et l’exposer aux membres de l’AG qui tranchera.
- M. A.
Conflit FAF-MJS-FIFA
Le coach a peur pour sa sélection
«Il ne faut pas s’amuser avec le feu»
On le sait tous, le MJS a refusé catégoriquement que l’amendement des statuts soit fait avant la prochaine AGE. Cela est le cas de plusieurs autres fédérations africaines, mais la FAF insiste et veut faire passer ses nouveaux statuts. Un bras de fer dans lequel est venue se mêler la FIFA, qui menacerait de sanctionner l’Algérie. Une menace qui fait flipper Belmadi ; le coach national ne veut même pas imaginer des sanctions contre sa sélection : « C’est une affaire administrative, je ne comprends même pas les tenants et les aboutissants, tellement ça me paraît absurde. Personne n’imagine une seconde, le sélectionneur, les joueurs et la population, que cette sélection puisse être sanctionnée. En parler est déjà énorme ; c’est comme une menace au-dessus de nos têtes. J’espère que les joueurs ne le savent même pas, moi-même j’en fais presque un déni.»
«Les sanctions ? Même pas envie d’y penser»
« J’évite même d’y penser, ça me paraît absurde ; il faut faire preuve de responsabilité et arrêter de s’amuser avec le feu. Ce n’est pas un jour, on nous demande d’être performants, et faire en sorte que tout le pays soit fier de son EN et, le lendemain, on nous dit qu’on peut être sanctionné sans savoir pourquoi. Ceux qui s’amusent à ça, je dois dire que c’est irresponsable. Il faut que les personnes responsables, chacun à son degré de responsabilité, prennent cette responsabilité, qu’on ne joue pas avec le moral et le cerveau des gens ; tout le travail qu’on met en place, personne ne pense à ça. C’est tout le monde qui tomberait de très haut si demain la sélection devait être punie pour des raisons qui dépassent tous les acteurs du football si réellement elle existe cette menace. Que les personnes chargées de ces affaires-là prennent leur responsabilité et mettent fin immédiatement à ce jeu », ajoute-t-il.
- M. A.