Abdeslem Ouaddou : « Le derby de samedi sera spectaculaire et passionnant »
« Je ne vois pas le politique prendre le pas sur le sportif »
« Tous les footballeurs rêvent de jouer ce derby »
« En m’invitant, la FAF a envoyé un grand message de paix »
« Moi sur le banc algérien ? Franchement, ça n’aurait posé aucun problème »
L’ancien défenseur des Lions de l’Atlas, qui a fait une petite expérience avec l’EN suite à une invitation de Djamel Belmadi, prévoit un derby spectaculaire et très disputé samedi. Toutefois dans cet entretien, il exhorte les 22 acteurs à sortir le grand jeu afin que «le football sorte gagnant », prévient-il.
L’Algérie et le Maroc en 1/4 de finale de la Coupe arabe FIFA 2021, quel est votre sentiment à propos du derby de ce samedi à Doha (Qatar) ?
Bien évidement, je suis cette coupe arabe, franchement j’aurais aimé que ce match se joue plus tard, car la rencontre Algérie - Maroc, je la considère comme une finale avant la l’heure. Je suis même persuadé que l’équipe qui se qualifiera samedi aux demi-finales aura plus de chances de remporter le trophée. Même si l’Algérie ne participe pas à cette compétition avec son équipe A, il y a des éléments de taille dans son effectif. Elle aura son mot à dire dans ce derby qui, j’espère, sera spectaculaire pour le plaisir des des supporters des deux pays.
Ce derby suscite avant son déroulement la passion et l’engouement chez les Algériens et les Marocains, l’affiche promet d’être très alléchante…
Tous les footballeurs rêvent de jouer ce genre de matchs. Au-delà de l’esprit du sport et de la rivalité qui caractérise le derby, pour un footballeur marocain, jouer contre l’Egypte et l’Algérie, ça vous fait avancer de 3 ou 4 ans d’expérience. Outre l’intensité, l’Algérie et le Maroc ont la même culture, et puis il s’agit de deux grandes nations de football. Ces facteurs suscitent la passion et l’engouement chez les supporters des deux pays.
Le facteur financier et le pactole de 5 millions de dollars à empocher pour le vainqueur seront -ils l’autre moyen de motivation pour les joueurs ?
Je ne le pense pas. Que ce soit côté algérien ou marocain, les joueurs qui vont entrer sur le terrain chercheront surtout à gagner pour le prestige, pas pour l’argent. Comme je l’ai dit, quand on est footballeur, on rêve toujours de jouer ce genre de matchs. Ce sera le cas pour les 22 acteurs qui fouleront le terrain de Doha ce samedi. Chacun essaiera de flamber et de réaliser le meilleur match, tout cela, bien entendu, dans la plus grande sportivité.
Les tensions politiques entre les deux pays, ces derniers temps, vont-elles impacter ce match ?
Franchement, non. Dans les deux camps, on a une seule idée, celle de gagner. Honnêtement, je ne vois pas le politique prendre le pas sur le sportif. On va jouer un match de football, par conséquent, il est recommandé de dépassionner les débats ; après, il y aura un vainqueur et un vaincu, c’est la loi du sport.
Un appel à lancer aux joueurs des deux sélections avant la rencontre ?
J’exhorte les joueurs algériens et marocains pour faire plaisir aux deux peuples en développant un football spectaculaire. Bien entendu, on n’imagine pas un derby se jouer sans l’intensité, le rythme et l’agressivité, mais tout cela dans le respect des règles. Ce n’est pas tous les jours qu’on va vivre de tels moments, les joueurs doivent nous gratifier d’un grand spectacle afin que le football en sorte gagnant, c’est notre grand souhait.
Qu’avez-vous retenu des matches livrés jusqu’à maintenant par la sélection de Madjid Bougherra ?
Sincèrement, je la trouve séduisante, c’est une sélection qui évolue avec plus de rythme et de technicité avec un certain équilibre dans le jeu. Le projet de jeu que propose la sélection algérienne est intéressant. En tout cas, pour le match entre l’Algérie et le Maroc, on s’attend à un derby haletant et spectaculaire, car les deux sélections ont montré beaucoup de belles choses lors de ce tournoi arabe. Forcément, elles doivent nous sortir un match très disputé et passionnant.
Après avoir été temporairement dans le staff technique de la sélection algérienne, avez-vous imaginé ce qu’il se serait passé si, samedi, vous seriez sur le banc algérien ?
Je suis un amoureux de l’Algérie depuis bien longtemps ; désormais, je le suis encore beaucoup plus après mon expérience avec la sélection algérienne, avec des membres du staff technique qui étaient hyper-gentils avec moi, des responsables algériens qui m’ont accueilli à bras ouverts. Où est le problème d’être sur le banc algérien pour ce match ? J’irai encore plus loin, en me donnant l’occasion de vivre cette expérience, la Fédération algérienne de football avait envoyé un message de fraternité. J’ai fait une carrière de 17 ans comme footballeur professionnel, les 3 semaines que j’ai passées avec la sélection algérienne sont les plus beaux souvenirs de ma carrière.
Donc, ça n’aurait posé aucun problème pour vous ?
Absolument ! Avec Madjid Bougherra dans le rôle d’entraîneur principal, il faut le préciser, je ne vois pas où est le problème, car on défend tous les mêmes valeurs, celles du football.
Que fait Ouaddou actuellement ?
Je suis l’entraîneur d’un club béninois ESSAE, on a été champion national. Dans le préliminaire de la Ligue des champions africaine, on a été éliminés par Nouadhibou (Mauritanie). J’étais encore plus déçu, car si on s’est qualifié, on allait jouer l’Entente de Sétif. Pour moi, ça aurait été un grand plaisir de fouler le sol algérien à nouveau. Dommage !
- S.