Belmadi : «On n’abandonnera pas, on se battra jusqu’au bout»
«On a été impuissants offensivement»
«Tant qu’il y a de l’espoir, on jouera à fond»
Le sélectionneur national était naturellement déçu par la défaite qui stoppe une très belle série de 35 matchs sans défaite. Cependant, pas question pour lui de lâcher prise ou de s’apitoyer. Les Verts joueront leur dernière cartouche à fond face aux Eléphants ivoiriens.
Abordant le déroulement de la rencontre, le coach national a fait savoir : «Effectivement, ce n’est pas le résultat qu’on voulait. Le sort en a décidé autrement. On n’a pas le choix, on accepte. Il n’y a pas des raisons rationnelles et notamment dans le football. On peut dominer outrageusement un match et ressortir avec zéro point et zéro but. On pourrait palabrer et expliquer les détails de cette rencontre pendant des heures. Le ballon ne veut pas rentrer presque par dizaines d’occasions si je ne m’abuse mais aucune ne veut rentrer dedans. Un corner même pas repris alors que c’est normalement à 95% converti en but. Que voulez-vous ? On est dans le dur, dans la difficulté, la grosse difficulté. Après une très grosse période de vaches pleines et je vais le dire grossièrement, on est maintenant dans une période de vaches maigres. Quand on regarde sur les 10 dernières minutes, cette équipe qui est venue défendre joue sur deux à trois situations et parvient à marquer. L’ensemble du match montre que notre équipe, portée vers l’avant avec l’envie de marquer, n’a pas réussi à faire la différence. Un match nul aurait été un échec. On a pris tous les risques mais ça ne veut pas rentrer. Appelez ça comme vous voulez, malchance ou je ne sais pas quoi mais en tout cas voilà la situation.»
«Le groupe est peiné, je le suis encore plus»
Les joueurs ont été très touchés par cette défaite car elle engendre beaucoup de conséquences. Elle complique la mission de la qualification mais aussi, ça met fin à une incroyable série de 35 matchs sans défaite. Le coach national parle d’un groupe très touché : «Je ne parle pas à chaud pour ne pas dire de banalité. J’ai envie de leur parler car j’ai vu un groupe de coéquipiers, de compatriotes, de frères qui étaient peinés, presqu’abattus et je leur ai dit que j’étais plus peiné qu’eux et notamment pour notre pays car ils produisent des efforts et qu’ils n’ont pas été récompensés. Deux par les résultats, trois qu’une série de trois ans de travail vient de s’arrêter, avec tout le respect pour la Guinée équatoriale, de manière soudaine. J’en prends la responsabilité. Ce qui m’intéresse, c’est de croire absolument en nos chances. Certes, c’est l’Everest qui nous attend, car la Côte d’Ivoire est une très grande équipe. Marquer un but, ça change une vie, ça change la physionomie du match mais on ne marque pas. Ça devient difficile, physiquement, psychologiquement. Moi je crois, tant que je ne suis pas mort, il y a de l’espoir et je leur ai rappelé 2018 lorsqu’on est arrivés et qu’on était 72e au classement FIFA et 14e classement CAF. Nous sommes dans le doute mais après 3 ans de travail, de titres, une série incroyable d’invincibilité. On visait la lune, les étoiles. On voulait cette série mondiale, on ne l’a pas mais on est 2e avec l’Argentine, l’Allemagne car ça occupait nos pensées. Maintenant, il y a une qualification à aller chercher. On ne s’avoue pas vaincus. On n’abandonne pas. J’ai dit aux joueurs de s’occuper du jeu, du match de la Côte d’Ivoire. Le reste, j’en prends la responsabilité.»
«On n’a pas de complexe de supériorité, on respecte nos adversaires»
Djamel Belmadi a voulu être très clair. Il n’a jamais été question pour lui d’aborder la compétition avec un surplus de confiance ou un complexe de supériorité. Au contraire, il assure respecter ses adversaires : «Il n’y a plus de petites équipes en Afrique. Le classement est anecdotique. Le Mali a été en difficulté, le Sénégal aussi. Quand on arrive dans ce tournoi, si on pense à son classement, c’est la pire des manières de préparer son match. On n’a aucun complexe de supériorité. On respecte nos adversaires et il s’avère que le maître-mot de ces matchs, c’est l’impuissance face au but, l’inefficacité ahurissante. C’est un domaine qu’il faudra changer et inverser la tendance, la vapeur. Il va falloir réagir. Si à ce moment-là, il est difficile de croire en nous, en ce qui nous concerne, on ne lâchera rien.»
«La Côte d’Ivoire, c’est L’Everest pour nous»
Enfin, par rapport à la dernière rencontre face aux Eléphants ivoiriens, Le coach des champions d’Afrique sait que la mission sera très compliquée : «La rencontre face à la Côte d’Ivoire sera difficile. C’est une grande équipe du continent. Ils ont des joueurs qui évoluent dans les meilleurs clubs. Nous avons 1 points en deux matchs, ce n’est pas ce qu’on souhaitait. Maintenant, on sait ce qui va se passer, on ne va pas quitter la compétition sans se battre comme il se doit, sans tout donner sur le terrain.»
- S.
Il était inconsolable
A son entrée à la salle des conférences, les journalistes sur place se sont levés pour applaudir le sélectionneur national, Djamel Belmadi. Une forme de reconnaissance pour tout le travail qu’il a accompli. Cependant, malgré ce beau geste, ce dernier était inconsolable. Même après la fin de son intervention, il a été accosté par un confrère qui l’a félicité mais ça n’a pas effacé la tristesse de son visage.
- S.