Depuis qu’il s’est débarrassé de ses ennuis de santé, Ishak Belfodil est en train de retrouver la plénitude de son énorme talent. Ce vendredi soir, en inscrivant d’une tête croisée le seul but de son équipe, le Hertha Berlin, contre Bochum (1/1), Belfodil venait d’inscrire son 2e but cette saison en championnat, après avoir délivré 2 passes décisives, même s’il n’a pas pris à toutes les rencontres de son équipe (il a pris part à 15 matches après 21 journées). Dans un récent article publié, on avait évoqué la possibilité de voir l’attaquant formé à l’Olympique lyonnais faire son retour en sélection nationale, surtout que celle-ci souffrirait de l’absence d’un bon attaquant de pointe pour secouer Islam Slimani et Baghdad Bounedjah, qui n’ont rien montré de bon depuis plusieurs matches. Comme le coach national ne compte pas sur Andy Delort, pour beaucoup d’observateurs, Ishak Belfodil, si d’ici la publication de la liste des joueurs convoqués pour la double confrontation avec le Cameroun, il garde la forme actuelle, il est fort possible qu’il sera rappelé en sélection nationale.
Il a raté la CAN 2019
Promu à une grande carrière internationale lorsqu’il rejoignit l’Inter Milan en été 2013, Ishak Belfodil, qui n’avait que 21 ans, n’était pas prêt pour supporter la pression médiatique dont il faisait l’objet quand il signa chez les Nerrazurris. Le clan sud-américain (Palacio, Icardi, Zaneti, Cmbiasso Milito…), qui dictait sa loi à l’Inter cette saison, l’avait achevé ; il a mis rapidement un terme à son aventure dans le grand club italien. Par la suite, Belfodil portera les couleurs de plusieurs clubs et fit même une saison aux Emirats arabes unis (Baniyas 2015/2016). Mais c’est en Allemagne qu’il retrouvera son top niveau. D’abord, au Werder de Brème (29 matches, 6 buts en 2017/2018). Mais sa saison la plus aboutie demeure celle de 2018/2019 avec TSG Hoffenheim, en inscrivant la bagatelle de 16 buts, dont un triplé contre le FC Augsbourg, soit son meilleur total depuis qu’il est passé pro. Ces statistiques n’ont pas échappé à Djamel Belmadi qui avait pensé à lui dans l’effectif qui devait défendre les couleurs de l’Algérie à la CAN 2019. Hélas, à quelques semaines du rendez-vous continental en Egypte, il est grièvement blessé (ligaments croisés et ménisque) et ratera la CAN d’ailleurs. Soupçonnant la direction de TSG Hoffenheim d’avoir négligé la gravité de sa blessure, il est allé se soigner à Paris (sans avoir prévenu son club) où il s’est fait opérer. Une fois totalement rétabli, Ishak Belfodil décide de rejoindre Hertha Berlin. Petit à petit, il retrouve son top niveau. Aujourd’hui, il est redevenu sélectionnable aux yeux de certains qui voient en lui un sérieux concurrent pour l’indéboulonnable duo Bounedjah- Slimani.
Vahid ne l’a pas bien accueilli
Sa carrière, une fois qu’il signa au FC Bologne en 2012, a pris son envol. Après un petit passage à Parme, il est engagé par l’Inter Milan, alors qu’il n’avait que 21 ans. Une fois qu’il commençait à se faire un nom dans le haut niveau, l’ancien président de la FAF Mohamed Raouraoua a décidé de passer à l’action pour l’attirer vers la sélection algérienne. Dès que l’information avait circulé, Vahid Halilhodzic n’a pas apprécié à être le dernier à apprendre que Belfodil a été contacté par l’ancien boss de la FAF. Alors que, pendant cette période, on disait qu’il exigeait une place de titulaire, Ishak Belfodil balaya cette rumeur dans une interview exclusive à Compétition en juillet 2013 : « Faux, je n’ai jamais demandé à être titulaire en EN !» Une sortie médiatique qui incitera le bouillonnant coach bosniaque à le convoquer quelques semaines après. Estimant que ce choix lui fut imposé par son ancien patron, Vahid Halilhodzic ne fera jamais de lui un titulaire et ne l’incorporerait pas parfois en cours de match. Se sentant lésé par Vahid, il n’est jamais parvenu à faire son trou au sein de l’attaque de l’EN. Ecarté de la liste de la Coupe du monde 2014 au Brésil, il refera néanmoins son retour sous l’ère Christian Gourcuff, avant de disparaître des radars. En tout cas, si retour en sélection il y a, nul doute qu’il sera très motivé pour montrer à Vahid qu’il s’était trompé sur son compte, doit-on l’imaginer.
- S.