Même s’il n’a pas répondu à toutes les questions en dérogeant à ses habitudes lors de sa dernière conférence de presse, l’entraîneur national Djamel Belmadi est quand même apparu serein, notamment pour ce qui est de la double confrontation attendue contre le Cameroun et les chances de qualification de son équipe face à la bête noire des Verts.
Sans trembler, Belmadi a paru maîtriser son sujet, donnant l’impression d’avoir des certitudes. Cela est forcément le fruit du travail accompli depuis le décollage de Douala, où il a reconnu avoir lancé la préparation du stage de mars : «On a travaillé avec le staff dans l’avion, au point que je croyais que le voyage a duré 20 minutes», a-t-il dit lors de la conférence. La suite a été sans doute plus chargée. Des rapports détaillés sur les joueurs de l’adversaire, le Cameroun, d’autant que ce dernier a joué 4 matches en plus durant la CAN, soit 4 occasions en plus de les voir à l’œuvre et décortiquer le jeu développé par Aboubakar et consorts et surtout par Conceiçao, le désormais ancien sélectionneur des Lions. C’est sur la base de ces analyses que le coach a eu ses certitudes qui lui ont donné cet air serein dimanche passé, mais depuis les choses ont changé.
Nouveau coach, nouvelle organisation
La mission de Belmadi va donc se compliquer, à 19 jours du coup d’envoi du stage et de la fenêtre FIFA de mars. Alors qu’il croyait avoir fait le plus dur, ce changement à la tête de la barre technique camerounaise obligera le coach à aller fouiner dans les archives des matches de la sélection du Cameroun, celle des U23 récemment drivée par Rigobert ou même celle des locaux. Toute information peut s’avérer importante d’autant qu’il s’agit maintenant de mettre la main sur les choix tactiques et la philosophie de jeu de l’ancien joueur de Galatasaray.
Alors que Conceiçao avait bien été neutralisé, ainsi que le jeu qu’il développe avec ses armes offensives connues, les calculs vont être complètement différents maintenant. Les tuyaux refilés par le ‘’policier’’ dans les hauteurs d’Alger à Belmadi sont-ils déjà périmés ? Pas sûr lorsqu’on sait que le Cameroun a carburé à plein régime avec Toko-Ekambi, Aboubakar, Anguissa et les autres. Song ne va sans doute pas chambouler les plans déjà en place, mais il y aura tout de même sa touche personnelle. Et c’est celle-là justement que Belmadi devra deviner, non pas en recourant à un marabout, comme le ferait plus d’un en Afrique, mais en revoyant quelques matches des U23 camerounais.
La réponse
La réponse est donc dans les enregistrements des derniers matches de l’EN olympique du Cameroun. Ce n’est pas tout, le coach national devra aussi prendre son adversaire au dépourvu, essayer de le surprendre en jouant différemment, car si Song a, semble-t-il, de l’avance, vu les derniers rapports en provenance du Cameroun, le temps pour réagir est largement suffisant. Il faudra donc que Belmadi, adepte du 4-2-3-1 et du 4-1-4-1, essaye de dribbler son adversaire, changer ce qu’il doit changer sans brusquer son système, ni les habitudes de ses joueurs. Des voix s’étaient d’ailleurs élevées après la CAN. Des spécialistes du domaine ont reproché à Belmadi justement son jeu devenu un peu trop prévisible. Avec des joueurs connus, le sang neuf, qui s’imposait après la CAN, n’a pas été suffisamment insufflé, si on prend en compte le onze utilisé lors de la CAN ; la présence d’un seul nouveau jeune utilisable, à savoir, Zerrouki, dans le groupe. Autrement dit, le staff des Verts est appelé à changer, ce qui fera des deux matches Algérie-Cameroun un combat tactique à plusieurs inconnues. Chacun des deux entraîneurs essayera de surprendre son adversaire ; ce qui allume davantage cette double confrontation.
- M. A.