Une semaine après la correction subie contre le Maroc, l’Algérie ne s’en pas encore remise, la CAN qui prendra fin ce vendredi avec une finale alléchante entre le Sénégal et le Maroc a été une totale réussite, et le niveau était de loin très appréciable, au vu de la qualité des joueurs qu’on a vus jouer, mais aussi grâce aux moyens mis par notre pays pour mettre ces jeunes dans les meilleures conditions possibles pour briller.
Côté algérien, les regrets sont là, même si une partie, un peu plus réaliste, trouve qu’on a été très, très loin du niveau affiché par les 4 mondialistes, il faut dire qu’à aucun moment on a senti cette équipe de Remmane capable d’aller au bout de l’aventure, le jeu décousu proposé, ajouté au niveau moyen des joueurs sélectionnés, nous ont permis de voir une version très fébrile, mais cela n’a pas empêché certains éléments de s’illustrer à titre individuel. En effet, lorsqu’on évoque les U17, les esprits se dirigent directement vers la star qui vient du Sud, Moslim Anatouf, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a été encore une fois le meilleur élément de cette équipe, il n’est peut-être pas du niveau d’un Amara Diouf, buteur de cette CAN, mais il a un avenir radieux qui l’attend, cela nous amène à penser aux contacts et à un éventuel transfert qu’il pourrait décrocher après cette aventure. Comme on le sait, Anatouf joue au niveau de l’académie de la FAF, il a été formé à Sidi Bel-Abbès, comme ses autres équipiers académiciens de cette sélection. Il n’a pas encore bouclé ses 17 ans et d’après des proches du joueur, il y a déjà un intérêt de quelques clubs européens pour son talent, mais problème : comment transferer un joueur qui joue pour une académie d’une fédération ? La problématique a ressurgit durant cette CAN, car on se souvient tous qu’elle avait éclaté par le passé, lors du fameux débat de : «qui des clubs ou de la fedération doivent former ?» Deux clans s’étaient livrés une bataille féroce, le clan Raouraoua et celui de Zetchi, puisque c’est ce dernier qui avait initié le projet du lancement des académies de Tlemcen, de SBA ou encore de Khemis Miliana, un projet qui a été freiné par le départ de Zetchi, il a toutefois poursuivi la formation de cette génération qui aura quand même gagné une coupe arabe, sauf que le plus important n’a pas été fait. Il existe actuellement un sérieux problème de statut au niveau de cette catégorie des U17, puisque la FAF n’a aucun contrôle ni base lui permettant de tirer profit d’un éventuel transfert à l’étranger.
Le projet Club FAF
Ce que l’on sait à l’heure actuelle, c’est que les U17 ne peuvent pas rejoindre un club étranger avant de boucler les 18 ans, il ne peut pas aller jouer ailleurs avant les 16 ans sans ses parents, mais ce qui nous intéresse à l’heure actuelle, c’est cette question de rentabilité du transfert, la FAF a-t-elle mis en place un mécanisme pour ne pas sortir bredouille d’un ou de plusieurs éventuels transferts ? En tant que fédération, la FAF n’a pas le statut d’un club, elle ne peut donc pas transférer et se faire des sous, celle-ci est la plus grande faille du système d’académies lancée récemment, pour parer à cette problématique, la fédération voulait créer un club FAF afin d’avoir accès aux différents championnats, et donner de la compétition aux différentes catégories, mais aussi pouvoir transférer les joueurs dans les règles de l’art, en tirer des bénéfices. Le projet a été initié, nous dit-on, et une demande d’agrément a été formulée, mais rien de plus. Selon des proches du dossier, personne n’a osé aller au bout de ce projet, l’instabilité qui a régné à la FAF et par ricochet au niveau de la DTN a cassé l’élan de cette initiative, et le résultat a été visible l’été dernier lorsque l’académie de SBA a été fermée au nez des joueurs, poussant leurs parents à crier leur colère, ce n’est qu’après cette mésaventure que la FAF s’est rectifiée en rouvrant cet endroit devenu un lourd fardeau pour les responsables.
Au milieu de toutes ces irrégularités, personnes n’a osé penser au projet du club FAF, qui ressurgit maintenant, pour rappeler que nos joueurs sont libres comme l’air, s’ils décident demain de rejoindre des clubs locaux ou après-demain des clubs étrangers, la fédération n’aura droit qu’à deux petites indemnités de formation et le fameux mécanisme de solidarité et ce jusqu’à l’âge de 21 ans ou cette dernière restera la seule indemnité accessible. En résumé, dans l’état actuel des choses, la FAF est en position de faiblesse, son statut lui fera perdre ses droits et risque de se retrouver bredouille après avoir mis le paquet sur des joueurs pendant des années, elle aura toutefois la possibilité de placer les meilleurs d’entre eux, avec leur accord et ceux de leurs parents, dans des clubs actuels, pour limiter les dégâts en cas d’éventuels transferts surtout à l’étranger, la solution administrative s’affiche comme le seul échappatoire à cette situation compliquée née de la création anarchique de ces académies, loin, très loin de ce qui se fait chez les voisins, ou même chez l’ogre sénégalais et ses académies de jeunes, référence absolue dans le domaine de la formation, ces dernières années. L’après-CAN 2023 sera pour eux, déjà, le début d’une nouvelle aventure pour une autre génération, de quoi continuer à dominer l’Afrique.
S.M.A