CAN 2023 en Côte D’ivoire : Belmadi veut réécrire l’histoire

Sous le règne de Djamel Belmadi, l’Equipe nationale a réalisé beaucoup de belles performances avec comme meilleur souvenir cette consécration à la CAN 2019 en Egypte, mais aussi quelques échecs cuisants, l’élimination à la Coupe du monde 2022 du Qatar, le plus triste souvenir.

Trois mois avant cette élimination tragique, l’EN est sortie à la surprise générale dès le 1er tour à la CAN 2022 au Cameroun, avec une défaite contre la modeste Guinée équatoriale et la série d’invincibilité qui s’est estompée à la 35e rencontre. Il a aura fallu des mois pour digérer ces deux échecs et repartir de plus belle avec un sentiment de revanche pour effacer ces deux mauvais souvenirs, alors que pour la Coupe du monde, c’est encore assez loin (2026). En revanche, la Coupe d’Afrique des nations commence dans moins d’une semaine, afin de rendre le sourire aux Algériens. Les Verts sont très motivés pour faire un bon tournoi et aller le plus loin possible dans cette compétition continentale, mais pour y parvenir, on a bien retenu la leçon cette fois par rapport à ce qui s’est passé il y a deux ans à Douala. On a changé beaucoup de choses :

 

Le stage de préparation

Pour préparer les deux précédentes CAN, le coach national avait opté pour Doha (Qatar), avec ses installations sportives ultramodernes et son climat chaud. Doha est l’endroit idéal pour bien préparer une compétition telle que la CAN, et la consécration en 2019 a conforté le choix du sélectionneur national. Par contre, pour préparer la CAN du Cameroun, il fallait changer d’endroit, alors que la planète entière subissait les affres de la Covid19. Lorsque l’EN était en préparation à Doha fin décembre 2021, le virus Omicron circulait à grande vitesse. Pour rappel, le Paris Saint-Germain, qui est propriété des Qataris, avait annulé son stage qui était prévu pendant cette période, et quand les Verts débarquent à Douala, une bonne partie de l’effectif était malade, même le coach national avait choppé le virus (il est resté au lit pendant deux jours durant ce stage). Son  adjoint Serge Romano n’avait pas accompagné l’équipe à Douala  car il a été mis en isolement à Doha et ce n’est qu’une fois testé négatif qu’il a sauté sur le premier avion pour rallier Douala. Censé remplacer à droite Riyad Mahrez qui n’a pas fait le stage de Doha, Adam Ounas était out pendant cette CAN car c’est le joueur qui était plus affecté par ce virus. Pour éviter les mêmes erreurs d’il y a deux ans, la préparation  pour la CAN de Côte d’Ivoire a été bien planifiée. A Lomé, les Verts se préparent sereinement et dans un climat pratiquement identique à celui de la Côte d’Ivoire. Gageons que ce stage au Togo portera ses fruits et permettra à l’EN de rebondir dans le gotha du football africain, façon d’effacer ce premier trimestre de 2022 de triste mémoire pour les Algériens.

 

Pas de congé exceptionnel
pour Mahrez

On se souvient que le congé exceptionnel accordé par l’entraineur national à son capitaine, qui a été exempté du stage de Doha, cette faveur accordée à Riyad Mahrez avait donné du grain à moudre aux détracteurs du coach national alors que celui-ci s’était mis d’accord avec son capitaine pour le ménager des deux premiers matchs contre la Sierra Léone et la Guinée équatoriale et ne devait sa CAN que lors du 3e contre la Côte d’Ivoire, mais malheureusement Adam Ounas censé jouer à sa place ces deux premiers matchs ne s’est jamais remis de sa contamination  à la Covid-19. Aussi, l’EN fut incapable de gagner ces deux rencontres, elle rentrera à la maison qu’avec un seul point et une amère élimination. Mahrez dont le rendement depuis un certain temps avec la sélection nationale est un peu moyen pense qu’il sera en forme  à la CAN de Côte d’Ivoire. « Avec mon ancien club Manchester City, on jouait trois matchs dans la semaine, ce qui n’est pas le cas dans la Saudi Pro, avec un seul match tous les 7 jours, je pense que je serai plus frais physiquement avant ce rendez vous », nous confia-t-il. C’est le vœu de tous les amoureux d’El Khadra car quand il est en superforme, Riyad Mahrez est tout simplement le meilleur atout offensif de la sélection nationale.

 

La nécessité de jouer
avec une sentinelle

Il faut souligner que la contamination à la Covid-19 et la pelouse grasse de Japoma (Douala) ne sont pas les seules raisons de la sortie prématurée à la précédente CAN. Des choix du coach étaient discutables, le fait de jouer sans une sentinelle, c’était un choix suicidaire et l’EN l’a appris à ses dépens dans ces matchs au Cameroun. Pour l’expédition ivoirienne, il est certain que le coach national - qui d’après lui, il est toujours dans l’analyse, a aurait bien cerné ce problème d’ordre tactique qui a été préjudiciable à l’équipe la précédente édition. S’étant mis en évidence les derniers matchs dans un rôle de sentinelle, Ramiz Zerrouki sera sans doute chargé d’assurer cette mission ingrate, prévoit-on.

 

Arriver plus tôt à Bouaké

Pour s’assurer une bonne participation cette fois, Djamel Belmadi n’a pas changé que le lieu du stage, même la date du départ pour la ville où sera l’EN domiciliée au premier tour, à savoir Bouaké. Selon le programme établi, les Verts rallieront cette ville cinq jours avant leur premier match face à l’Angola le 15 janvier. On se souvient qu’en 2022, l’EN était pratiquement la dernière sélection a foulé le sol camerounais, c’était moins de 72h00 avant le premier match face à la Sierra Léone. Déjà le fait de se préparer à Lomé, les Verts sont dans une ambiance typiquement africaine. En arrivant un peu plus tôt à Bouaké, les joueurs auront tout le temps de d’adapter au climat de la ville, doit on le souligner.

 

La série d’invincibilité

Quand notre sélection est allée en Egypte en 2019, une seule personne croyait au sacre final, c’est Djamel Belmadi qui a déclaré dans la presse deux mois avant la CAN : « On ira au Caire pour remporter le trophée. » Cette époque, on l’a pris pour un fou, d’autant les précédentes participations de l’EN sortaient souvent de la compétition dès les premiers tours, la consécration en Egypte va booster notre sélection qui tel un rouleau compresseur écrasait tous ses adversaires. Au fil des matchs, la série d’invincibilité se prolonge, évidemment nos adversaires rêveront tous d’avoir l’honneur de faire tomber notre équipe nationale. Obsédés par cette série d’invincibilité, joueurs et entraineurs en ont fait un objectif, oubliant que la priorité était de garder le trophée africain. Par la suite, même Djamel Belmadi a reconnu que ses poulains pensaient plus à battre le record mondial détenu par l’Italie et psychologiquement, cela a eu des effets négatifs sur nos joueurs, ce qui n’est pas le cas pour la CAN 2023, où l’EN n’a qu’une seule ambition : d’abord, passer au second tour et après ; comme on dit : « l’appétit vient en mangeant ».

 

Choix de joueurs

S’agissant de l’effectif, Djamel Belmadi a convoqué 26 joueurs, soit 2 de moins par rapport à la précédente fois, puisqu’en raison de la crise sanitaire, la CAF avait autorisé la convocation de 28 joueurs. Alors que dans la liste initiale, Belmadi avait retenu Amine Gouiri, finalement blessé au genou. L’attaquant du Stade Rennais a déclaré forfait, il est remplacé par Mustapha Zeghba cela après la blessure à la main de Mbolhi qui risque de prendre du temps pour guérir. Des joueurs qui ont fait la CAN du Cameroun, 15 sur les 28, seront à Bouaké exit donc 13 joueurs, présents à Douala. Sans  jouer la moindre minute, il y a deux ans, Mohamed Amine Amoura, a vu depuis sa carrière prendre une autre trajectoire, il postule désormais pour un statut de titulaire. Par ailleurs, un vent de fraicheur semble souffler chez l’EN avec de jeunes joueurs pétris de qualités (Chaïbi, Mandrea, Aouar) sans oublier les retours de Nabil Bentaleb absent les deux précédentes CAN et Hicham Boudaoui qui avait sauté de la liste en 2022, tout en maintenant ses tauliers (Slimani, Mandi, Mahrez…) Djamel Belmadi dont ce sera la 3e CAN sur le banc des Verts, a fait cette fois des choix bien étudiés. Place au terrain maintenant pour prouver que la CAN du Cameroun n’était au fait qu’un accident de parcours.

M.S.

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